lundi 18 décembre 2017

Hannoucah - l Illusion du règne multiples



Hannoucah - l Illusion du règne multiples


''Ce que nous ne savons pas de H'anouka''
L'origine du mot ''H'anouka'' est ''intronisation'', la fête de l'édification, de l'inauguration de l'autel du temple.
 Cette inauguration s'est passée après que les grecs aient pris le pouvoir et qu'ils aient interdit le service dans le temple. Il y eu alors une guerre et les juifs ont vaincu les grecs. Le service divin a alors redémarré et les sages ont institué une fête pour cette nouvelle inauguration. Cette fête marque aussi une importante victoire militaire des Maccabis. Elle symbolise aussi une résistance pas uniquement physique mais aussi spirituelle à la civilisation grec car c'est le seul exil qui se trouve sur leur propre terre. C'est un exil plutôt spirituel, la royauté de la Grèce est fait allusion dans le verset « et l'obscurité était à la surface de l'abîme».

 C'est l'exil de la connaissance car la pensée grecque est une sagesse, une puissance dans la manière de percevoir l'existence. Le Talmud ne veut retenir qu'un seul événement qui est le miracle de l'unique fiole d'huile pure qui a été retrouvée après que les grecs aient souillé toutes les huiles. Cette fiole d'huile a duré afin d'allumer la Ménorah pendant 8 jours.

D'un point de vue mystique, cette fête est la réparation de la Malkhout, de l'immanence divine, de la présence divine dans ce monde. Mais les ténèbres c'est-à-dire ce qui obstrue notre vision empêchent de la percevoir. La matérialité correspond aux ténèbres pour l'intellect. Lorsque l'on est enfoncé dans le matérialisme, dans la course à la matérialité, on ne peut voir l'intériorité de toute chose. Mais aussi, lorsque nous sommes envahis par les problèmes de tous les jours, nous en arrivons à ne plus percevoir la réalité des choses. Il y a encore un autre niveau des ténèbres de manière symbolique qui se trouvent dans les sciences. Il est évident que les sciences ont permis à l'humanité d'évoluer peut être pas au niveau moral et éthique, mais au moins au niveau social et matériel. La vie de tous les jours s'en est trouvé plus facile. Les sciences proviennent aussi d'une connaissance divine mais elles correspondent à ce que la Kabbale appelle les ''vanités'', les ''Avalim''. Ces sciences sont en fait les instruments par lesquels Dieu a créé le monde. Ces instruments, les Kélim, qui sont démunis de leur lumière c'est-à-dire de la cause principielle, deviennent alors des idoles.

 Dans la Kabbale, ils sont appelés les ''rois primordiaux''. Les gens croient à ces forces angéliques, astrologiques qui agissent dans ce monde. Cette trace de la force de la création veut occulter la véritable force divine qui agit en secret. Les grecs pensent que le monde est ancien et premier, dieu se confondant avec la nature. Il faut savoir qu'il y a un autre aspect de Dieu qui est transcendant, distinct et séparé de la nature.
 La fête de H'anouka est au niveau de l'immanence de Dieu, au niveau de sa présence dans le monde. Nous posons cette lumière à 30cm de la terre pour justement illuminer l'écorce du monde, cette partie matérielle, pour éclairer les ténèbres. Cette allumage est une nouvelle perception de la réalité.

 Par la science, les gens ont fait de cette immanence divine, des dieux étrangers. Ces forces de la nature deviennent des lois immuables qui repoussent alors la lumière divine. Il faut trouver maintenant le moyen d'intégrer la science dans le divin, il ne faut pas la rejeter. La science est la résultante de la perception des sens, de l'expérience et donc de la voie expérimentale mais cela ne reste seulement que des théories. Chaque théorie étant basée sur des suppositions. Ces suppositions ont amené le monde à évoluer tout le temps que cela marche car ce sont des théories qui procèdent à partir des pensées de l'homme. « car Dieu connaît les pensées des hommes qui ne sont que vanités» il n'est pas dit qu'elles sont fausses mais vaines car si elles ne sont pas reliées à leur source divine, elles ne seront qu'éphémères et vaines.
 Ce n'est que leur connexion avec Dieu qui va leur donner leur puissance éternelle. Par la pensée humaine, on ne fait que comprendre partiellement l'existence.
Malgré ce manque dans la compréhension, ces théories fonctionnent. Mais ce manque de compréhension est issu de cette séparation d'avec l'immanent.

 Cet immanent est la source d'une théorie unificatrice de toutes les lois. Dieu est plus qu'une théorie, c'est une réalité, la seule réalité.
 Mais cette réalité est invisible car elle est de l'ordre du supra-mental, de l'ordre de l'infini.

 Et ce qui est infini n'est pas de l'ordre de la perception, de la mesure et de la définition. La création est l'expression de Dieu par le verbe. On ne peut parler de Dieu qu'à son niveau d'immanence, de sa révélation dans la création, à travers toutes ses créatures. En vérité, les grecs veulent montrer que l'homme est au centre de la création et seule, donc sa perception existe et ce qu'il ne peut définir, ne peut exister. Pour percevoir la vérité de l'infini, il manque à l'homme, le lien, la corrélation avec le tout. Pour cela, il faut dépasser sa perception spécifique et particulière, cette perception anthropocentrique et retrouver une perception universelle où Dieu est le centre de la création, une vue théocentrique. Mais cette vue théocentrique n'est pas qu'au niveau de la création mais aussi au niveau de l'histoire, des événements.
 Maintenant, les scientifiques acceptent l'idée qu'il y ai une intelligence créatrice mais toujours pas une intelligence dirigeante au niveau de l'histoire. Est-ce que tous les événements sont reliés ou bien ne sont-ils que le fruit du hasard, action-réaction, cause et effet?

À H'anouka, il y a la réparation de la forme. La création ne se perçoit que par la forme, il y a plusieurs formes à la création. Il y a la forme de la table, de la chaise, les carrés, les ronds...les formes définissent en général le caractère, la nature des choses. La multiplicité des formes déconnecte de l'unité
Tout a commencé avec les sept rois primordiaux, avec les Séphirot, forces, inférieures. Il y a quelque chose dans le temple qui relie toutes ces forces, cette chose est la Ménorah, le candélabre. Elle relie justement les six extrémités du monde. 
La branche du milieu représente la sagesse divine, la crainte divine qui unifie toutes les lumières des six autres branches qui convergent vers elle. Toutes ces sciences doivent être rattachées à la cause première et divine. Le but des grecs est de séparer toutes ces forces-sciences à la cause principielle. Cette lumière centrale représente la cause des causes. Elle correspond à un ordre de l'éternité, de l'infini qui ne s'éteint pas, c'est une lumière permanente. Le chiffre 8 des huit jours de H'annouka, correspond au niveau de l'au-delà de la nature. Les sciences sans cette lumière divine, ne sont qu'éphémères même si elles nous permettent de progresser. Le but de l'homme dans ce monde est de faire de nouveau converger toutes ces forces vers l'unité que révèle et diffuse le nom divin de quatre lettres sur Élokim. C'est cela la véritable guerre entre les grecs et les H'achmonaïm.

Ces H'achmonaïm étaient de la tribu des prêtres, des Cohanim. Ils ne devaient pas s'occuper de guerre ni des affaires royales. En vérité, les H'achmonaïm ne font pas une guerre physique, ils font une guerre spirituelle, une guerre d'idées. Ils luttent contre ceux qui veulent séparer le haut du bas comme ce firmament qui sépare le ciel de la terre, qui sépare la droite de la gauche, le sud du nord. Ils luttent contre ceux qui veulent renforcer la force de la dualité. 
Il faut comprendre que par les H'achmonaïm, que par H'anouka, il y a une réparation de la faute de Aaron leur ancêtre qui a vécu la faute du veau d'or et dont Moshé lui reproche d'en avoir été la cause. 
Le véritable but de la prêtrise est de réparer le monde inférieur. Si les enfants d'Israël ont fait le veau d'or, c'est que Aaron n'a pas bien fait son travail, lui reproche Moshé. Il est aussi là pour réparer le monde de la science qui est relativement inférieur à la sagesse suprême. Ces degrés de sagesse sont plus bas que la sagesse divine qu'il faut élever à son niveau.
 C'est ce que demande Moshé à Aaron « lorsque tu élèveras les lumières (de la Ménorah)» car ces lumières ne sont issues que de l'obscurité qu'il faut élever afin de les anoblir. Il faut leur enlever leur habit obscur afin de les rendre lumière.
Aaron n'a pas eu de place dans l'inauguration du temple et cela le rendait soucieux. Dieu veut lui montrer que son service n'est pas du niveau des sept forces inférieurs qui n'ont de force que dans le temps. Lui est au-dessus du temps, son service est de l'ordre de l'infini qui va se perpétuer même après la destruction du temple par l'allumage des lumières de H'anouka.
Par le veau d'or, Aaron a fait entrer dans le sacré, ce mal, ce paganisme, cette notion plurielle. Le travail de tout prêtre (tout homme qui veut servir Dieu) n'est pas dans des états extatiques de méditation mais dans le quotidien, dans ce monde pluriel. Ramener l'unité dans tous les actes de la vie sociale et sociétaire, ramener la présence divine dans tous nos actes c'est-à-dire ressentir Dieu dans chacun de nos actes, ressentir que Dieu dirige toutes nos pensées, toutes nos paroles, tous nos actes. 

C'est le rayon de l'infini qui transperce et qui entre dans le Kéli, le ''vase'' de la temporalité, dans la matérialité. À un moment donné, doit se faire ce mariage des sciences et de la philosophie avec la Torah qui est ce rayon de l'infini qui traverse le fini pour l'élever et le faire revenir à l'infini d'où il vient. Il faut considérer les sciences comme des instruments de Dieu mais en aucun cas des divinités. Le paganisme est de considérer une force divine comme Dieu lui-même. 

En allumant la lumière de H'anouka à la tombée de la nuit, nous faisons un acte qui amène la lumière divine et infinie dans l'obscurité de la matière. Nous relions Dieu à sa création non pas uniquement dans sa transcendance mais surtout dans son immanence. Nous montrons que Dieu est partout dans la temporalité et non seulement qu'il la crée mais aussi qu'il la dirige pour l'amener au véritable but qui est de ressentir Dieu partout dans la dualité. Cette obscurité est la conséquence de ces idées fallacieuses des sciences qui veulent à tout prix délier les événements de leur source unitaire et les jeter en pâture au hasard. Pour faire venir la lumière, il ne faut pas séparer toute chose de Dieu « je suis celui qui tue et celui qui ressuscite, je suis celui qui envoie la maladie et qui guérit».

Le veau d'or était la première entreprise de séparation de l'unité après le don de la Torah. C'est sa forme qui a matérialisé cette séparation. Même le mal en tant que force séparée n'est en faite que volonté divine comme dit Rabbi Akiba: ''même ceci est pour le bien», même ceci est déclenché et dirigé par le bien éternel qu'est la volonté divine. Le règne du multiple n'existe pas, seul le règne de l'unité existe.

Rav Mordékhaï Chriqui 5778


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