Souccot dans le sens caché

Souccot

le mystère du ''Léviathan'' qui est le principe du service du Lévi

Le Lévi est le mystère du Kéli ( réceptacle recevant de la source, la lumiere, la vibration,....) de même que la Soucca. Le Talmud enseigne qu'à la fin des temps Hachem va construire une Soucca avec la peau du Léviathan pour les justes. Les justes étant les ustensiles divins dans ce monde. Et le Talmud continue en disant:'' tout celui qui accomplie la Mitsva de la Soucca dans ce monde, même Dieu l'installera dans la Soucca du Léviathan dans le monde futur''. Et même si la personne n'est pas un juste.
Le Léviathan est la même notion que le service du Lévi qui est d'accompagner Dieu dans la réparation du monde. La Soucca est dans le principe du Kéli. La Soucca est une construction qui se tient par des parois qui sont la symbolique des limites de ce monde, les quatre parois représentant les quatre points cardinaux de même que le toit représente les direction du haut et du bas. ( les 6 directionsLes nuées de gloire aussi font allusion aux limites de ce monde.

 Donc la Soucca est la représentation même de ce qu'est un Kéli. Si nous comprenons que Kippour est un service du dévoilement de l'intériorité même de IMA par la purification du saint des saints où le corps est secondaire puisque nous jeûnons, nous voyons au contraire la notion de Souccot comme étant le service divin par le corps où le principe même du service dans la Soucca est de s'asseoir pour manger. La réparation faite à cette fête passe par la réparation du corps par le moyen de la nourriture. À Kippour, le service se fait par la souffrance du corps afin de purifier l'âme alors qu'à Souccot le service se fait non seulement pour unir Dieu avec sa présence mais plus encore c'est la réparation du corps. La majorité du corps doit obligatoirement se tenir dans la Soucca pour être quitte de la Mitsva. C'est le principe du domaine public qui est appelé les ''six limites''. 
Il est connu que la brisure des vases est justement l'éparpillement de ces six limites, des six Séphirot inférieures. C'est-à-dire que les Kélim se séparent des orot, des lumières divines. Dans le temps où la lumière, le Or qui est le principe des Moh'in, ne s'épanche pas du Yessod de Ima, alors les Séphirot qui constituent les limites du Kéli vont se désolidariser et l'existence du Kéli ne va se faire que grâce aux 288 étincelles qui constituent la réalité du Kéli mais si les Moh'in agissent alors le Or va s'insinuer dans le Kéli afin de réunir toutes ces forces qui constituent les limites du Kéli et celui-ci alors recevra une existence éternelle. 
Nous avons vu cela aussi à propos des tables de la loi au moment où les lettres se sont incrustées dans la pierre c'est-à-dire l'incrustation de l'âme dans le corps qui représente la pierre ''אבן'' des tables qui est le principe du nom de 52 et qui s'unit avec les Orot, les lumières des lettres qui composent le nom de ''MA''. Ce n'est que lorsque s'unit la lumière au Kéli, les lettres à la pierre que se révèle l'éternité. Nous voyons donc que le monde futur ne se tient que lorsque l'âme s'unit et s'épanche à l'intérieur du corps pour le dominer. Alors le corps est nourri directement par l'âme. De même que nous voyons Moshé rabbénou au moment du don de la Torah être nourri directement par l'âme divine, n'ayant plus besoin alors de nourriture matérielle. 
C'est le principe de Souccot où le corps s'élève et se sépare de la matière par le fait que les lumières de IMA s'épanchent sur le corps. À Kippour c'est l'âme qui s'est séparée de la matière complètement mais à souccot c'est le corps grâce à l'âme qui va s'élever et se séparer de la matière en entrant dans la Soucca. La Soucca sépare et sanctifie le corps de la matérialité de ce monde. Pour cela, en entrant dans la Soucca, on doit se comporter avec autant de sainteté que si l'on entrait dans le saint temple. Tout ce qui touche à la Soucca devient réservé ''Mouksé'' et il est interdit d'en profiter d'une autre manière.
C'est du même ordre que doit être la réparation du monde, la révélation de la providence divine dans le monde qui va alors se séparer de sa matérialité pour se sanctifier. Le but de la création est d'atteindre la sainteté. 

Et comment le corps peut atteindre la sainteté?
 Grâce à la lumière qui s'introduit dans ce corps, cette lumière étant la divinité de son âme. Et même si cette Soucca se fait dans le domaine public, dans les six limites qui définissent la matière,elle va pouvoir sanctifier la matière issue de ces six Séphirot grâce à la lumière qui va s'y introduire par la Mitsva de la Soucca, par la IMA qui protège et qui entoure ces six limites de la matière. Et alors l'éternité va apparaître même dans le corps, même dans la matière grâce à cette lumière englobante de IMA qui s'épanche sur ces six Séphirot. Par cela, le mal va se séparer de la matière elle-même.
Mais lorsque le corps domine de la domination des sept rois primordiaux, les forces du corps prennent une réalité individuelle et se révèle alors la destruction du temple où règne le chaos. C'est la domination du mal sur la matière, c'est la domination des Kélim, des sept principes inférieurs, ces sept même principes qui représentent les sept jours de Souccot. 

Et de même, les trois branches de myrte, les deux branches de saule la branche de dattier et le Ettrog en tout . Ce sont les sept Séphirot que IMA entoure et nourrit. Au moment de la création, IMA n'a pas uni toutes les forces créatrices mais au contraire toutes ses forces se tenaient l'une contre l'autre, l'une voulant dominer l'autre à tour de rôle. À ce moment, se révèle la détérioration. Chaque force existe en elle-même et par cela, va dominer seule. Le corps ressentant une impression d'autonomie créée par la domination de la force qui se révèle à ce moment précis. Mais lorsque toutes ces forces sont englobées sous la domination d'un seul pouvoir, le pouvoir de IMA, il y a alors un salut pour ces forces qui vont alors révéler leur véritable potentiel divin. IMA est cette arche qui va protéger et sauver tous ceux qui se réfugient en elle et c'est l'idée que véhicule la Soucca qui recouvre Z-A et Noukva qui sont le mystère des sept principes inférieurs et qui correspondent aux sept jours de la fête. Au moment où Z-A et Noukva se trouvent en dehors de l'influence de IMA, chacune de ces forces tend dans une direction contraire aux autres. Et c'est la destruction du temple.

La réparation du monde passe par IMA qui va recouvrir et unifier toutes les limites de la création que sont Z-A et Noukva. Et c'est ce qui manquait au niveau du monde des Nékoudim, du monde des points, au moment de la brisure des forces cosmiques que sont Z-A et Noukva. Chacune de ces forces se révélant d'elle-même sans pouvoir fédérateur. Et c'est en fait la révélation de la création qui se fait à ce moment car sans ce chaos cosmique, la création ne peut venir à une réalité matérielle. Mais cette création va à la mort si elle ne revient de suite sous les ailes de IMA qui est en fait le principe du Shabbat où le plaisir et l'envie sont autorisés s'ils sont fédérés par la sainteté du jour.
 Mais si l'envie n'est qu'une pulsion indépendante, cela révélera alors que c'est le corps et ses forces cosmiques qui la contrôlent et cela devient négatif car elle renforcera son pouvoir autonome. Cela est alors une destruction et non une réparation du corps. Pour cela si Adam avait attendu le soir du Shabbat pour manger du fruit de l'arbre de la connaissance, il aurait pu englober les énergies développées par le corps (l'arbre de la connaissance) dans le service divin (l'arbre de la vie). Et c'est le travail de la Soucca: manger, boire, se reposer, dormir, c'est-à-dire toutes les activités corporelles qui sont matérielles, s'intégrant dans cette conduite divine qui est appelée IMA. C'est la différence d'avec le mont Sinaï où Dieu a retourné la montagne comme on retourne un chaudron sur Israël afin de les obliger d'accepter la Torah qui est aussi le principe de IMA. Là-bas, il fallait l'annulation du corps pour que IMA puisse épancher son pouvoir fédérateur. Pour cela, les âmes se sont séparées du corps au moment de la parole divine. 
Les Moh'in se sont séparés lorsque les enfants d'Israël se sont endormis avant de les retrouver au moment de recevoir la Torah. Ce qui n'est pas le cas au sujet de la Soucca qui est en fait la réparation du corps. Au moment de manger et même de dormir dans la Soucca, l'homme fait revenir les Moh'in sur lui. Normalement au moment de manger, se séparent les Moh'in car l'homme est un animal. Il n'y a que l'envie qui le domine. À plus forte raison, lorsque l'homme dort, la conscience des Moh'in est encore plus éloignée de lui. Mais grâce à la Soucca, dans ces moments où les Moh'in doivent se séparés, c'est-à-dire au moment de manger et de dormir, par la bénédiction ''léchev basoucca'', les Moh'in reviennent sur l'homme au lieu de partir. 
Au moment où il y a la domination des Kélim, du corps grâce à la lumière englobante de IMA, grâce au Or Makif, toutes ses forces (les envies) que le corps développe pour prendre le contrôle vont s'unifier et se mettre au service du Or. C'est l'union des deux noms divins ''אדנ.י'' et ''י.ה.ו.ה'' qui font ''יאהדונהי'' qui est la même valeur numérique (91) de ''אמן'' qui est la même valeur numérique que ''סוכה''. Le nom ''י.ה.ו.ה'' étant le principe de la lumière, du Or et le nom divin ''אדנ.י'' étant le principe du Kéli, du corps. Par la sainteté de la lumière qui s'épanche de IMA, alors le corps va se soumettre à elle, s'élever à son niveau afin de devenir son serviteur. De cette union, va s'épancher l'éternité. 
C'est cette même Mitsva de la Soucca que Dieu a proposée aux nations pour justement relier le corps à l'âme. Cette Soucca reliant les cieux et la terre et celui qui est méritant a alors la possibilité de s'introduire dans le monde futur. Mais si l'homme ressent cette chaleur de cette lumière de IMA comme du feu cela veut dire que le corps ne peut supporter la lumière de ce Or car il est sous la domination des sens encore, sous la dominations des sept rois primordiaux.
Ce lien de l'âme et du corps, nous le voyons dans cette notion du Léviathan. Le Léviathan est le mystère du Tsadik, du juste qui accompagne Dieu. C'est celui qui ne veut pas des envies de ce monde, l'envie de son corps n'est qu'une envie spirituelle. Pour cette raison, le toit de la Soucca est fait de choses qui viennent directement de la terre car pour lui, le corps est complètement spirituel. C'est le principe du Lévi. Au moment de la résurrection des morts, va se relier le corps à l'âme, c'est le principe du monde des Akoudim. Dans une naissance normal, il y a d'abord le corps qui apparaît issu de ses parents puis à l'âge adulte (Bar Mitsva) les Moh'in viennent sur l'homme, son âme peut alors dominer le corps, il devient l'enfant de Dieu. Avant, il était le fils de la matière. Mais par ce processus de la résurrection des morts, l'homme naît directement de la main de Dieu. ''c'est Dieu qui nous fait et non nous-mêmes''. L'homme devient un ustensile conscient de son état et non quelque chose d'indépendant qui se construit de lui-même. Au moment de la résurrection, toute la création va ressentir qu'il n'est que la matérialisation d'une seule volonté.
 À ce moment, l'homme a le mérite d'avoir cette mère suprême, cette IMA providentielle qui est la cause éloignée, la cause supérieure de sa venue au monde. Il y a une mère proche qui est la mère biologique ou bien le pays, la nation, ou bien nos propres actions étant le déclencheur de toute chose et il y a une mère originelle qui est la véritable cause de tout. Par ces choses que la mère biologique épanche sur son enfant (nourriture...) alors dans la Soucca, nous pouvons recréer le lien avec notre mère originelle. Avec les Moh'in de l'enfance nous ne pouvons que nous relier à la cause proche de toute chose: à l'oxygène, à l'eau, à la nourriture...à toutes les raisons proches qui nous tiennent en vie. Mais à la résurrection des morts, les lois ne seront plus les mêmes, les cause proches ne seront plus perçues et seule la cause originelle se révélera. À ce moment, le corps va renaître par l'épanchement divin et s'unir de suite à l'âme qui va directement nourrir le corps. C'est alors le début de l'éternité et le corps se sauve de l'emprise de toutes les forces des lois de la Nature. C'est à ce moment que s'unissent 
''י.ה.ו.ה'' et ''אדני'' et faire ''יאהדונהי'', l'union de l'unité divine ''IMA'' avec ces créatures ''Zéïr Anpin et Noukva''. Au moment de la brisure, il y a une séparation de IMA et de ZOUN et par la Mitsva de la Soucca, IMA se réunit de nouveau à ZOUN et se révèle alors la notion de monde futur où le corps atteint cette Kédoucha et s'intègre à l'âme tirant sa vitalité d'elle directement. Et pour cela, il faut devenir Lévi et c'est le principe du Léviathan afin d'être prêt à accompagner.
 Au moment où l'homme comprend que son corps n'est qu'un ustensile et non un roi, il devient le compagnon de la Chékhina mais au moment où celui-ci ressent qu'il a un pouvoir de domination, qu'il ressent qu'il est roi, alors survient la destruction de son temple. C'est la domination des rois primordiaux. Mais lorsque l'homme ressent que son corps n'est qu'un instrument dans les ''mains'' de Dieu, pour les besoins de la volonté divine alors il élève son corps au niveau de son âme qui va l'amener à l'éternité. Et c'est toute la notion de la femme aussi qui s'appelle aussi Liviathrène car elle accompagne l'homme. Si elle comprend qu'elle n'est dans ce monde que pour accompagner l'homme, alors elle mérite d'atteindre un niveau extrême de spiritualité. De même que la peau du Léviathan devient la structure de la Soucca elle-même. Si l'homme fait régner son corps alors il s'introduit dans le chaos, dans la destruction mais s'il réalise que ce corps ne lui a été donné que pour servir Dieu, il rend possible ce lien entre Dieu et le monde entier. Il rend possible l'union de l'arbre de la connaissance avec l'arbre de vie.
 Ce ne sont pas deux arbres antagonistes. Il faut arriver à les unir, à n'en faire qu'un seul arbre et c'est le principe du Messie fils de Yossef (l'arbre de la connaissance, le Kéli) et le Messie fils de David (l'arbre de vie, le Or). Réunir ces deux notions divines que sont ''י.הו.ה'' et ''אלהים'' et les deux noms ''י.ה.ו.ה'' et ''אדני'' la liaison du corps et de l'âme. C'est ce que demande Dieu de faire à Adam, de manger le fuit de l'arbre de la connaissance mais le soir de Shabbat. En mangeant le fruit avant l'entrée de Shabbat, cela a eu pour conséquence la domination du corps sur l'âme car la Kédoucha ne s'est pas encore révélée. Le soir de Shabbat, la Kédoucha de IMA se réveille et par cela, alors le corps peut supporter la force du fruit de la connaissance pour s'en servir et s'élever au niveau de l'âme. Sinon, le corps ressent une illusoire autonomie qui est issue de ses propres pulsions. Mais à l'entrée de Shabbat, c'est IMA qui domine et alors, le corps peut manger et profiter des délices de ce monde car le corps est à ce moment envahi par la sainteté que déverse IMA qui fait que le corps se tient au niveau de l'âme. Le fait de manger devient un délice spirituel, pour cela, Dieu veut vraiment que l'homme mange de l'arbre de la connaissance mais pas quand le corps domine car à ce moment la spiritualité devient de la philosophie et de l'intellectualisme et non Torah. Cet intellectualisme (l'arbre de la connaissance) doit être sous la domination de la crainte divine (l'arbre de vie) mais si cet intellectualisme précède la sagesse divine, il n'en découle que la domination du corps et des sens. En mangeant dans la Soucca, nous ramenons, nous réunissons toutes les limites du monde sous les ailes de IMA et alors, l'arbre de la connaissance peut alors se révéler. En sortant des limites de la matière, de son corps, et en entrant dans la Soucca c'est-à-dire en ressentant que le monde n'est que aléatoire et la spiritualité étant l'éternité, alors, il est certain qu'il arrivera aux portes du monde futur. La Néchama devenant la Soucca de son corps. En vérité le monde se trouve sans Soucca,. Lorsque Dieu a construit son monde, les six limites que sont les six Séphirot inférieures et qui sont la matière et le principe de la création, il l'a construit sans Moh'in, sans cerveau pouvant se relier au divin. Abba et Ima que sont H'okhma et Bina sont les forces les plus précieuses qu'il y a dans la création. Car par ces Moh'in, la matière s'élève. Le Shabbat il y a d'elle-même cette notion d'élévation des mondes. Assya monte dans Yétsira, Yétsira monte dans Bérya et Bérya monte dans Atsilout et alors, Ima domine et il y a encore au-dessus la domination de Abba et de Arikh. Mais le Shabbat, c'est la domination de Ima qui est un goût du monde futur. Lorsque Ima étend son énergie prolifique sur l'homme, alors celui-ci entre dans un état second où c'est l'intellect supérieur qui épanche sa volonté et l'homme se trouve alors connecté à l'unité divine qui épanche ses bénédictions.
 Mais si l'homme est dominé par ses pulsions et n'est dirigé que par son intellect inférieur commandé par ses sens, le corps devient alors le maître et se coupe complètement de la source divine et prolifique qu'est Ima. Lorsque l'homme entre dans la Soucca, il lui vient un autre Daat, un autre intellect, l'intellect supérieur venu de Ima. Une énergie différente l'habite, un Or intérieur différent et un Makif différent. Et alors les six limites inférieurs vont être envahies de cette énergie qui va les dominer pour les faire agir dans un même but, la révélation de l'unité divine de ce monde. Moshé rabbénou lui-même est appelé ''Léviathan'' car il a élevé son corps au niveau de l'âme pour s'unir complètement à Dieu en tout temps. C'est le niveau du Léviathan. La Nature est dans le mystère de Ima qui entoure (makif) tout ce qui se trouve en elle c'est-à-dire la création et qui la protège de ces eaux tumultueuses que sont les forces du corps. Le Léviathan ressent cette force protectrice dans son corps car celui-ci ressent qu'il est alimenté par son esprit et non par son corps et c'est cela le tikoun olam, la réparation du monde. L'homme doit arriver à un niveau où son action n'est plus une action particulière pour sa propre réparation mais pour une réparation universelle. Ses préoccupations doivent se tourner maintenant vers l'extérieur, vers l'univers et vers tous les mondes que sont le monde des âmes, le monde des anges et le monde des corps. C'est cela la réparation de la providence divine, le Tikoun Hachékhina. Lorsqu'un homme se préoccupe non pas de son propre jardin d'Éden mais du monde de Dieu, de la révélation de la présence divine dans la création, alors il devient un Cohen et son service s'élève au niveau du saint temple. Il fait parti alors de la tribu de Lévi. Ses préoccupations sont d'un autre niveau, au niveau de l'univers et de la réparation des trois mondes. L'homme essaie alors de réparer son entourage et non lui-même. Il arrive à ce moment à se séparer des causes proches pour atteindre la cause originelle. Et la véritable cause du service divin est la réparation du monde c'est-à-dire la révélation de la présence divine sur terre en faisant épancher l'énergie divine de Ima jusqu'aux créatures. Lorsque les Séphirot inférieurs entrent dans la Soucca, ce pouvoir des rois antérieurs s'annule par le fait que ces forces sont entourées par le toit de la Soucca, cette lumière entourant, ce Or Makif qui vient de Ima pour devenir un Kéter au-dessus de ces forces. C'est la réparation de la brisure des Kélim. Mais la Ima supérieure ne peut entourer ces forces si le corps et ses forces ne s'annulent par au préalable (c'est le travail de Yom Kippour). Alors le corps comprend qu'il n'est là que pour accompagner l'âme et non le contraire. Le Kéli n'étant plus un roi mais un instrument. Lorsque le Kéli ressent qu'il n'est que le réceptacle de la lumière alors se révèle l'éternité de la création. Il sort alors des limites de ce monde bien qu'il se trouve encore dans ses limites. En s'introduisant dans les limites de la Soucca, si nous arrivons à éliminer nos propres limites alors nous nous introduisons dans l'illimité qui s'épanche justement des limites de la Soucca qui est la matérialisation de la IMA supérieure. De même que dans le temple, les mesures de la chambre où se trouve l'arche sainte était de cinq Amot jusqu'au côté sud de l'arche et cinq Amot du côté nord de l'arche alors que la largeur du saint des saint était de dix Amot. Nous comprenons que l'arche elle-même ne prenait pas d'espace car c'était d'un niveau d'au-delà des limites. Le Léviathan a ce niveau où le corps n'est plus séparé de l'âme. Sa peau ''עור'' devient alors sa lumière ''אור''. 
Le corps se nourrissant uniquement de la lumière divine et non des forces enfouies dans la matière. Il ne sera alors plus dépendant des forces des sens et des limites de la nature. Parce que dans ce monde, la séparation est effective, alors l'âme ne peut nourrir le corps. Ce n'est qu'au moment où l'homme se nourrit de la cause originelle que la réalité de la création va se révéler. Et ce du fait qu'il s'est déconnecté des causes proches que sont les sens et les pulsions du corps. Nous ne devons utiliser l'arbre de la connaissance, l'intellectualisme le pouvoir des sens et du libre-arbitre qu'après que nous nous soyons plongés dans l'arbre de vie, le pouvoir de l'unité suprême où les forces du corps sont assujetties à l'âme. Alors la nourriture devient un plaisir éternel et non un plaisir des sens.


La Soucca et le souffle saint

Il faut savoir que l'essence véritable de la Soucca ne peut se percevoir que de manière passive car nous voyons que la bénédiction que nos sages ont instaurée, est: ''qui nous a ordonnés de s'installer dans la Soucca''. 

Cette notion de ''Yéchiva'' de ''s'asseoir dans la Soucca''est en fait toute la notion de sortir de la conduite de la nature. Un homme lorsqu'il se trouve dans sa maison, s'appuie sur des certitudes précises qui émanent des lois de la nature. Son environnement naturel devient sa réalité fixe. Même lorsqu'il sort de son ''chez soi'', son esprit est figé et emprisonné dans ces certitudes qui émanent de SA maison. En sortant de SA maison, de ces vérités issues de la conduite naturelle et en entrant dans la Soucca, l'homme change de niveau de perception et entre dans une conduite supra-naturelle, il entre sous la protection de la providence divine, c'est le mystère du DAAT ( situé au niveau de la glande pineale ) de la connaissance supérieure du niveau de l'intellect séparé de la nature qui ne se base pas sur les sens et ses lois.
Il y a les Moh'in de l'enfance qui sont les cerveaux issus de la perception des sens qui sont liés aux lois de la nature. Les lois de la nature étant les rigueurs, les Guévourot. Mais il y a les grands Moh'in et les Makifin qui sont issus de l'intellect séparé. Il y a un intellect naturel que l'homme utilise pour percevoir ce monde qui est un intellect qui est la conséquence de ses expériences et qui fonctionne selon la conduite de ce monde. 

À Souccot, après un travail de purification que nous avons effectué, nous sommes sortis des limites de cette nature et nous sommes entrés dans une conduite d'un autre niveau, d'une autre nature où l'homme est transporté dans la Kédoucha. C'est la voie de la sérénité, la voie de l'arbre de vie alors que la voie de l'arbre de la connaissance est la voie de l'expérimentation, de l'épreuve, la voie des lois de la nature, la perception des sens, la voie de la causalité proche.
Il y a une autre voie donc qui est la voie du souffle saint, le chemin de l'arbre de vie. 

Seulement, Adam et après lui sa progéniture ont préféré aller selon la nature de ce monde qui est la perception du bien et du mal, le chemin de l'épreuve et de l'expérimentation. La notion de l'arbre de la vie est au contraire la notion passive de la ''Yéchiva'' de ''s'asseoir dans la Soucca''. Il est vrai qu'après la faute de Adam et du veau d'or, l'homme a la sensation qu'il doit agir pour que les choses fonctionnent et s'enclenchent mais cette sensation peut se réduire ou s'augmenter selon la proximité ou l'éloignement qu'il a avec son créateur. Le labeur étant là pour casser les écorces, Klippot de l'impureté.
La Soucca est une conduite complètement opposée, c'est une conduite qui se fait par la sérénité, la non-action, le non-labeur. C'est cela la notion de ''Léchev BaSoucca'' ''s'asseoir dans la Soucca''. Il n'y a aucune action autonome, le mouvement ne se perçoit venant que de la source originelle.
Cette perception de la réalité ne peut s'atteindre que par l'intellect séparé, le souffle saint. L'homme dans ce niveau de perception sait quoi faire selon l'intellect supérieur.
Le Ari Zal enseigne que chaque jour de Souccot, il faut épancher un aspect de la Lumière du Makif qui se trouve dans l'intellect, dans le DAAT, (se matérialisant en H'assadim) et le propager dans l'existence du monde qui est le principe de la Noukva. 

À la fin des sept jours de Soucot, les niveaux de DAAT sont complets pour s'épancher dans ce monde. Le monde doit atteindre ce DAAT par lequel il est relié afin de ressentir qu'il ne reçoit son existence uniquement de Dieu. À ce niveau de perception, nous annulons toutes les causes de la dissimulation divine. C'est la notion du Léviathan qui a tué sa Noukva, son corps, afin d'annuler la cause proche de toute chose qui dissimule la véritable cause originelle. L'enfant naît de l'union d'un masculin et d'un féminin et lorsque le féminin s'annule, apparaît alors la véritable cause de la naissance qui est la volonté divine. C'est le principe du Lévi qui a dit au moment de tuer ceux qui ont fait le veau d'or avec préméditation ''mon père et ma mère je ne reconnaissais pas'' c'est-à-dire que Lévi était arrivé à un niveau de perception où les causes proches de toute chose n'étaient plus perçues mais uniquement la cause originelle divine. C'est le symbole du Léviathan qui accompagne Dieu et qui en tuant son côté féminin, n'a plus d'envie de ce monde. La Soucca unit le souffle saint et la H'okhma, la Soucca étant l'union des deux noms ''י.ה.ו.ה'' et ''אדני'' qui est le mystère de la Émouna, de la confiance en l'unité divine, cette notion d'intellect séparé.

La Soucca renferme en elle aussi cette notion de séparation des autres nations de ce monde comme à Pessah. À Pessah c'est la séparation du peuple d'Israël par le corps et à Souccot par les lumières c'est-à-dire l'âme. La Soucca nous sépare et nous déconnecte de ce monde grâce aux Makifim et aux nuées de gloire. La véritable séparation ne se faisant que par le DAAT et par le moyen de la Soucca et des quatre sortes de végétaux, Israël se sépare pour percevoir cette lumière de sainteté qui va le transporter dans les mondes supérieurs et l'élever pour dominer les nations par sa perception issue de l'intellect séparé. Et plus encore, Israël devient alors le transpondeur de la Kédoucha qui va par son biais s'épancher sur toute la création et sur toutes les nations.
De même que l'arche de Noé et l'arche de Moshé faisaient écran pour les séparer de la matière afin de faire épancher de IMA, l'énergie divine qui renforçait son DAAT ainsi la Soucca fait aussi office d'écran et épanche la lumière divine de IMA dans la création. 

L'homme en entrant dans la Soucca, se sépare des lois de la nature et entre dans une autre sphère de perception, une autre conduite divine qui va le diriger dans la création. Il sort de la conduite où les référents sont dans les limites de l'espace-temps pour entrer sous les nuées de gloire.
Cette nuée représente les compréhensions divines qui arrivent sur l'homme d'elles-mêmes, une compréhension au niveau de l'âme. Mais il y a une autre compréhension issue de l'intellect physique qui perçoit les choses selon son contraire, le bien par rapport au mal. C'est l'arbre de la connaissance. C'est le DAAT inférieur mais il y a le DAAT supérieur qui se révèle dans la soucca.
C'est une connaissance qui est purifiée du mal et qui s'épanche de la source qu'est BINA. Le Yessod de BINA s'habille dans Zéïr Anpin, se sépare en Hassadim et Guévourot. Et nous ne voulons épancher que les H'assadim de DAAT vers la Noukva. Et c'est ce qui différencie Israël des nations. Mais s'il nous manque cette sagesse venant de ce DAAT, il manque alors cette intériorité et cela a pour conséquence que nous ne sommes plus séparés des nations. Et au contraire nous devenons inférieurs à eux qui sont eux, le symbole de l'expérience issue de l'arbre de la connaissance. 

Cette Torah qui va nous élever est la Torah qui provient de BINA, c'est cela le souffle saint. Pour cette raison, le saint temple est appelé ''Souccat Shalom''. Lorsque le temple a été détruit, la prophétie a été annulée et a été remplacée par l'extériorité de la sagesse c'est-à-dire la Torah orale qui est la période des sages. Du temps du temple, c'était la période des prophètes car le temple comme la Soucca relie les cieux et la terre. Le matériel étant élevé au niveau du spirituel pour être sous sa domination.
Le mot ''Soucca'' a la même valeur numérique que ''AVAYA'' le monde de la Atsilout et ''ADNOUT'' les trois mondes inférieurs ''B-Y-A'' et la même valeur que ''AMEN' qui est de 91. il n'y a plus besoin de travailler la terre afin qu'elle sorte ses fruits mais de suite les cieux s'unissent à la terre et sort alors le souffle saint. Ainsi la Soucca a cette aspect du souffle divin.

Le Gaon de Vilna enseigne qu'il y a deux Mitsvot qui se font par le corps entièrement: résider en terre sainte et résider dans la Soucca.

Maintenant après la faute de Adam et du veau d'or, nous avons rejeté cette compréhension de l'intellect séparé pour nous laisser dominer par l'intellect inférieur issu du corps et de ses sens.


Ainsi à Rosh Hachana, nous faisons régner Dieu sur la création, à Yom Kippour nous annulons les forces du corps et à Souccot commence l'amour divin.



D'après les Kabbalistes, Rosh Hachana est une reconstruction de l'existence. C'est une nouvelle construction des événements qui vont se dérouler dans l'année.
 Le programme est alors en gestation pendant dix jours et à Kippour c'est la naissance. C'est la fin de la ''Nessira'', la séparation de la Noukva d'avec Z-A. Cette nouvelle réalité se sépare alors du divin où elle était jusque là en gestation. Mais cela reste toujours dans un niveau cérébral et c'est à Souccot où la royauté divine se révèle dans la création, que va se matérialiser cette nouvelle existence. À la fin des sept jours de Souccot, ces sept Séphirot qui renouvellent la création, cette réalité qu'est l'espace-temps, le jour de Simh'a Torah, vont être intégrer dans la Noukva.

Souccot est la complétude de ce qui a été commencé à Rosh Hachana et qui va engendrer alors la véritable joie intérieure et profonde. Cette joie se révélant par l'union d'après la Kabbale. 
''Sasson vé Simh'a'' ''Sasson'' correspondant au Yessod, au principe géniteur et ''Simh'a'' correspond à la Malkhout, au réceptacle, à la Noukva, au principe féminin qui reçoit ce fondement, ce flux divin. La joie est cette prédisposition à recevoir le DAAT, le savoir divin. 
C'est la Chékhina, la présence divine qui se révèle pendant Souccot, elle va faire UN avec le corps qui s'est séparée au moment de la brisure des vases, le corps et l'âme s'unissent alors. Pour cela, dans la Soucca, tous les actes insignifiants de la vie courante vont s'élever au niveau de la sainteté. Après avoir amener à l'existence, la Malkhout par les jours de Rosh Hachana et de Kippour, à Souccot, il lui est donné le Daat, la connaissance qui est véhiculée par les grands cerveaux. La Royauté exprime l'existence de l'espace-temps, de tous les événements de la création mais pour que ceux-ci trouvent un sens, il faut lui donner un sens et ce sens n'est engendré que par le Daat. 
C'est le véritable sens de la Soucca: « afin qu'ils connaissent que je vous ai installés dans des cabanes», donner cette possibilité de percevoir le divin dans cette existence par les Moh'in, les grands cerveaux. 
La véritable joie alors s'éveillera car celle-ci n'est qu'un engendrement de l'union du corps et de l'âme, de l'existence avec la perception divine.


La réparation du monde ne peut se faire que par le peuple d'Israël car la pensée juive est la pensée qui englobe l'univers, c'est la pensée universelle. Sans Israël, que peut devenir le monde? Le peuple d'Israël est né exactement au commencement de la création, à Rosh Hachana. Il se trouve donc dans l'esprit de son créateur, dans son Daat. Chaque année, se fait la séparation de la Malkhout (source et matrice de toutes les créatures et événements) bien que tout soit prévu et ordonné depuis le début de la création dans la RADLA afin que nous ayons la possibilité de faire régner Dieu sur nous de nouveau. Chaque année, nous avons la possibilité de réparer la royauté. Ce sont les rois primordiaux, les sept forces inférieures qui se sont séparés du roi saint, de Atika Kadisha, de l'infini divin. Ces sept forces sont les sciences de ce monde, la perception anthropocentrique qui domine alors. Mais cette domination n'a pas d'espoir d'atteindre l'éternité, elle n'est vouée qu'à la mort et la disparition. L'éternité n'est apte qu'au roi ADAR, ce roi qui retourne à la racine. En prenant le Loulav, nous retournons à notre racine, nous ne sommes jamais déconnectés car nous faisons régner Dieu sur nous à tout moment.
Rosh Hachana est représenté par ''Shéma Israël'' l'acceptation du joug divin, Kippour c'est ''Baroukh' chem Kévod malkhouto'', la révélation de Dieu dans ce monde et Souccot c'est ''et tu aimeras Dieu...'', l'amour de Dieu, l'union avec Dieu.

L'envie des yeux est l'envie des sens issue de la domination du corps, c'est l'envie issue de l'arbre de la connaissance et des perceptions. Tout le problème vient de cette voie de la connaissance, c'est l'attirance envers ce monde. Pour le Ramh'al, les sens sont les Kélim, les rois primordiaux qui veulent dominer. Pour arriver à l'éternité, il faut étudier les histoires de la Torah car les lois elle-mêmes ne font que diriger l'homme dans ce monde présent. Comment le Kéli s'unit à la lumière? Uniquement lorsqu'il accepte de recevoir cette lumière comme l'arbre qui ne peut sortir un fruit uniquement s'il devient lui-même fruit. C'est toute la notion de la fête de Souccot. Il faut d'abord que la création reçoive la connaissance divine pour l'épancher. D'elle-même, la création n'a pas de Daat, de grands cerveaux. Cette connaissance provient d'après le Ramh'al de Attika Kadisha qui donne la force d'unir la Malkhout au Kéter. Il faut arriver au niveau où les trois mondes ''Bérya-Yétsira-Assya'' ne sont pas des mondes séparés de Atsilout mais ses vêtements. C'est la brisure des vases qui en a fait des mondes séparés et la Soucca est la réparation de cette brisure.

Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadaj
Publie par la Source des sagesses



Vous pouvez partager ce texte à condition d'en respecter l'intégralité et de citer la source: http://la-source-des-sagesses.blogspot.fr/

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire