lundi 30 décembre 2019

Les Portes De la Sagesse 10/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 10

Chapitre 2 - Portes 10   " Les Séphirot et les Lettres "


Le Ramh'al nous a expliqués le principe de la forme et qu'elle procède à partir de la Malkhout qui est une inter-face entre le monde du divin et le monde des formes.

Pour revenir à l'origine, il faut passer par la Malkhout qui sert de passage de la pensée divine aux formes de la nature mais la Malkhout elle-même est aussi le retour du bas vers le haut, du retour des formes vers l'unité. Et ainsi nous pouvons comprendre lorsque que nous disons que le rouge représente la Séphira de la Guévoura, cela ne veut pas dire que la Séphira est rouge mais c'est l'expression de la Guévoura qui se matérialise grâce à la Malkhout de la Guévoura. Lorsque nous parlons de taureau, de rond, l'image procède de la Malkhout. C'est elle qui permet de saisir l'origine, le sens.

En tant que telles, les Séphirot ne sont que des actions. Elles ne peuvent s'exprimer que sous forme d'action.
Pour cela, la Séphira en tant que Kéli est une action. Les Séphirot sont les actions du créateur. Ce sont donc les lois de sa volonté, de son désir. Elles dépendent l'une de l'autre, elles procèdent l'une de l'autre et se dissimulent l'une dans l'autre, l'une occultant l'autre.
Il y a donc trois modes des Séphirot: le mode de dépendance, le mode d'enchaînement et le mode d'habillement.

D'après le Zohar et le Ari Zal, les Séphirot ne procèdent que par ces trois modes de révélation que nous pouvons résumer en deux mots ''enchaînement'' (une séphira découlant de l'autre) et ''direction'' (où une Séphira s'habille dans une autre). Une fois les Séphirot sont juxtaposées et une fois elles sont en chaîne.

On dit des fois le H'essed dans la Guévoura, c'est-à-dire que le H'essed est là mais il ne se voit pas en tant que tel car ce n'est que la Guévoura que l'on voit, c'est l'habit. Et parfois il y a le H'essed en même temps que la Guévoura. 
Il peut y avoir une force qui agit de manière cachée et en même temps une autre force agit de manière révélée mais en vérité, cette force qui se révèle n'agit que grâce à la force qui est cachée en elle et qui l'anime. Pour cela, on peut voir des images dans les Séphirot qui sont des lumières habillées dans des lumières. C'est l'idée de l'habillement.
La main droite (H'essed) dans un gant rouge (Guévoura). La Guévoura se révèle mais c'est le H'essed cachée qui agit. Lorsque nous parlons d'habit d'après le Ramh'al, cela sous-entend la notion de direction, d'histoire.
L'enchaînement des Séphirot crée la nature des objets, des êtres et des existants, le dur le léger, le bois, le fin le chaud le froid... ce sont des natures. De l'enchaînement sort la nature, la qualité des choses mais l'histoire des êtres passe par la direction qui se fait par l'habillement des Séphirot.
En approfondissement, l'histoire est la nature elle-même. Par exemple lorsque l'on parle de A-D-N, on peut voir l'histoire entière de l'être inscrite mais sa nature n'existe pas encore.
Cela veut dire que les éléments qui forment la nature sont les mêmes éléments qui forment l'histoire. Il y a la création et la direction, ce que l'on appelle l'espace et le temps. Les créatures elles-mêmes expriment les lois de la direction. À un moment donné, toute création était comme du ''bois'' ou une pierre ou un ange mais l'histoire évolue afin d'amener les créatures à une perfection. Mais la créature elle-même poursuit une histoire des Séphirot.
Pour cela le Ramh'al dit que les Séphirot sont les forces de la création et les forces de la direction. Les Séphirot se révèlent par la forme qui est la qualité et l'histoire de la nature. La fin de l'histoire est le Kéter et la perfection. 

Abba entre dans Z-A et sort des Orot de Tiphéret cela veut dire faire sortir les H'assadim des Guévourot. Ou bien Atik dans Arikh c'est pour sortir Abba et Ima. L'habillement du Yessod avant le thorax c'est aussi un enchaînement. L'habillement est pour diriger, il y a une force qui se révèle et une force qui agit. Ce qui nous intéresse est le résultat et non pas ce qui agit et ce qui n'agit pas. Tout ce que nous parlons de l'enchaînement ou de l'habillement, ce n'est qu'au niveau de l'âme qui peut comprendre car on ne parle que de la vision spirituelle.

Il ne faut pas s'arrêter aux formes mécaniques et physiques. Les vrais physiciens sont ceux qui comprennent l'esprit. Lorsque nous parlons du comportement humain, la générosité, la colère, nous ne faisons que nous arrêter à la forme, au système moteur. Il y a une réparation plus profonde au niveau de l'âme.
Les Mitsvot nous ont été données pour arranger notre Néchama mais la véritable réparation se fait par l'étude de la Torah car les Séphirot sont à l'origine des créatures.
Celui qui est plongé dans la Torah n'a pas besoin d'autre réparation, il n'a même pas besoin du mariage pour se parfaire. Mais en général, le Tikoun doit se faire par les Mitsvot, par le mariage. Celui qui est complètement plongé dans véritable Torah, n'a plus besoin de travailler pour subvenir à ses besoins. Toutes les Néchamot ont leur Tikoun par la Torah. Même un non-juif, s'il étudie la Torah a aussi sa réparation. 
Les Séphirot sont les pensées des actions, les créatures elles-mêmes sont la conséquence de l'action de ces pensées. Mais D-ieu n'agit pas de son pouvoir tout puissant. Les Séphirot sont le fruit de ses pensées qui sont de l'ordre de sa volonté car il aurait pu créer le monde par une seule pensée, une seule Séphira. En vérité, il n'y a qu'une seule action mais cette action est sous forme évolutive, graduée.
La raison est pour la compréhension car le créateur veut un Tikoun où les gens saisissent et connaissent D-ieu. Toute la notion des Séphirot est une gradation d'une seule volonté qui se structure sous forme de paliers. Chaque niveau est considéré en tant qu'entité séparée et c'est cela la voie des hommes. D-ieu veut révéler à l'homme sa présence sous forme d'ordonnancement, d'enchaînement.

Nous sommes tous les maillons d'une chaîne. Comme les couleurs que nous percevons, en vérité il n'y a qu'une seule couleur de même au niveau de la matière, les noyaux sont tous les mêmes malgré la diversité des créatures. Il y a une unité et tout dépend de sa disposition. Par l'enchaînement, les créatures se révèlent chacune différente de l'autre.
En d'autres termes, c'est une seule force qui se décompose en graduation. Si D-ieu avait dévoilé sa force en un seul moment, nous ne pourrions plus parler de causes et d'effets, d'enchaînement. Nous serions dans l'éternité où la création n'aurait pas de place à priori bien que D-ieu peut tout faire. Comme un homme qui lit un mot d'un seul coup ou bien lettre par lettre.
Par exemple, Abba et Ima dépendent de la Mazala qui s'insèrent dans la barbe de Arikh. De même la force de la parole dépend de la force de la pensée. Le souffle est divisé en cinq modes et forme cinq groupes de son. Un bébé pleure car il ne peut encore distinguer les cinq sons.
De Arikh sort Abba et Ima dans ses bras, la jonction des bras par le thorax a sorti Z-A qui de lui sort Noukva, Léa et de Léa, Rah'el. C'est l'arbre dont parle le Ari Zal, l'enchaînement.
La faculté de mémoriser sort de la faculté cognitive donc de l'intelligence, de la pensée et de la faculté imaginative. La synthèse de la pensée et de l'imaginaire va permettre au souvenir d'apparaître.

Dans la conduite aussi, il y a trois éléments essentiels: la bonté, la rigueur et la clémence. Dans l'âme humaine, il y a la colère, l'amour, la haine, la convoitise, la compassion qui procèdent en vérité des forces des qualités qui dépendent l'une de l'autre et une sort de l'autre. Il y a des forces qui sont originelles comme la jalousie qui fait partie des mauvaises qualités supérieures et les autres découlent d'elle. Et donc de la même manière qu'il y a un enchaînement dans les Séphirot, il y a aussi un enchaînement dans les qualités humaines car en fait celles-ci procèdent des Séphirot.


Pourquoi un homme perçoit de manière négative tout ce qu'il voit?
Car cela vient de la jalousie. Pour réparer, il faut aller à l'origine. Un père qui éprouve son enfant procède en vérité de l'amour. Le moteur de la rigueur étant l'amour, le H'essed. Le moteur étant l'amour et la forme qui se révèle étant la colère. La colère doit s'arrêter au visage et ne pas atteindre le cœur. C'est cela la véritable colère, celle qui n'affecte pas l'intériorité. Ce qui se cache est la pensée profonde de D-ieu. Dans les Séphirot et les Partsoufim, il faut connaître ce qui agit et ce qui se révèle et ainsi arriver à la racine.
Nous pouvons comprendre que la destruction du temple est venue à cause de la Guévoura, de la rigueur de la loi mais en vérité, c'est le H'essed qui agit derrière cette rigueur car il veut nous libérer et comprendre encore plus que cette destruction est une étape à la réparation finale du monde. Et pour comprendre le Tikoun de la direction, il faut comprendre le Tikoun de l'histoire. Et donc même la mort fait partie du système qui s'appelle le Tikoun

En vérité, la force vive est sous-jacente et seule la force révélée agit et est perçue uniquement grâce à la force de la Séphira qui est cachée. Pour cela, nous pouvons voir toutes ces images dans les Séphirot. L'image de l'habillement et de l'enchaînement. Car tout ce qui est perçu et qui se passe dans ce monde, a son origine en haut. Mais en haut ce n'est qu'une volonté de cacher dans l'histoire pour agir mais en bas, il y a une révélation dans l'enchaînement. Chaque étape étant une révélation d'une nature déterminée. Mais dans la direction, chaque étape est une perfection en soi car cela est une correction, un arrangement en soi.


Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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