dimanche 11 mars 2018

Fête-Pessah-Le mystère de la matsa

Pessah, Le mystère de la Matsa

Pessah est aussi appelé la fête des Matsot. Le Zohar enseigne que la nuit de Pessah', le peuple d'Israël est sorti de la nourriture qui s'appelle ''H'amets'' '' pâte levée''. Il n'est pas sorti d’Égypte mais de cette nourriture qui est appelé ''Hamets'' comme il est écrit: ''et tu ne verras pas de H'amets'', ''tout celui qui mange toute nourriture à base de levain''. 
Pour quelle raison, ce peuple est sorti de cette nourriture? 
Afin de manger la nourriture qui s'appelle ''Matsa''. À partir du moment où il a eu le mérite de manger cette nourriture supérieure, toute la notion de H'amets s'est annulée et est devenue interdite.
Puisque le H'amets est si néfaste pour Israël, comment se fait-il qu'il soit l'accompagnement des sacrifices?
De plus nous voyons que ce jour qui s'appelle ''la fête des Matsot'', le mauvais penchant a été annulé et alors la Torah qui s'appelle ''liberté'' s'est révélée.

 Jusqu'à la sortie d’Égypte, nous nous trouvions en prison comme si le H'amets était notre prison. Au moment où nous avons mangé la Matsa, nous sommes devenus libres. Il y a un lien entre la Matsa et la libération d’Égypte.
 Il y a une raison autre que celle qui enseigne que la Matsa n'a pu levée car le peuple est sorti avec empressement. Il faut approfondir ce lien qui s'est fait entre la sortie d’Égypte et l'ordre de manger la Matsa.
En vérité c'est le mécréant qui pense que toute la raison de la Matsa est du fait qu'elle n'a pu lever avant que le peuple d'Israël s'enfuit. Car en fait, les enfants d'Israël ont fabriqué à priori les Matsot. Et ce n'est que sur les gens issus du mélange des nations, le ''érev rav'' qu'il est écrit qu'ils n'ont pu faire lever leur pâte. Ces gens voulaient à priori fabriquer du pain H'amets. Et le manque de temps les en a empêchés. Mais les enfants d'Israël ont cuit des Matsot à priori comme il est écrit ''et ils ont cuit les Matsot''. 
C'est le mécréant qui se demande pourquoi à notre époque faut-il manger des Matsot?
 Pour lui toute la notion de la Matsa n'est qu'un concours de circonstance, le manque de temps a fait que la nourriture à la sortie d’Égypte fut de la Matsa. Pour lui, la Matsa à notre époque n'est qu'un rituel sans connotation spirituelle.
Nous lui répondons que au contraire, c'est afin de consommer la Matsa que nous sommes sortis d’Égypte. 
Par le mérite de la Matsa, nous avons été délivrés et non comme ce que le mécréant pense:la consommation de la Matsa n'étant que la conséquence de la sortie d’Égypte. C'est en fait l'ordre de manger la Matsa qui a été la cause de la sortie d’Égypte. L'origine de toute conséquence étant la parole divine. C'est avec la Torah que D-ieu a créé la création donc les Mitsvot ont précédé la création. Et même Avraham a fabriqué les Matsot. La notion de ''Matsa'' a précédé donc la création. Elle est la cause de la création, elle est la cause de l'esclavage et de la sortie d’Égypte.

Le Shla Akadosh enseigne que ce monde est appelé ''issa'', ''Pâte'' et comme toute pâte, il faut lui mélanger du levain afin de la faire lever et l'amener à un état complet. Ce levain est une énergie qui amène la matière à un état de perfection et cette énergie s'appelle le ''Mal''.

 Avant que la création ne se réalise par la parole divine ''et que la lumière soit'', la matière était dans un état de chaos. Le Mal précède le bien, l'obscurité précède la lumière, avant le fruit, se forme l'écorce. L'amertume de l'écorce précède la douceur du fruit. C'est le levain qui précède la pâte. C'est un niveau qui s'appelle les ''abîmes'' et qui est indispensable pour révéler l'existence.

La Matsa est le pain de la foi dit le Zohar et donc nous pouvons déduire que le pain qui a levé est le pain du déni.
 Quelle est la différence entre la Matsa et le pain?
 Une pâte qui n'a pas levée et une pâte qui a levée. En plus de cette différence dans leur structure moléculaire, il y a une différence dans leur essence même. La pâte devient H'amets du fait de son acte proprement dit, elle agit d'elle-même dans son intériorité. Elle doit se distinguer afin de lever et cette distinction va se réaliser par cette notion qui s'appelle le ''temps'', par la paresse. Cependant la Matsa ne fait que subir, on agit sur elle, on l'empêche de travailler, de se distinguer. On empêche le temps d'agir sur elle alors se dégage de la Matsa, une sensation de célérité. À la fin des temps, l'homme ne va être ''activé'' que par la foi, que par la force qui est au-delà de lui. L'homme devenant une sorte de pantin sans force individuelle et spécifique, sous la domination de la providence divine. C'est cela la foi, annulation totale de cette illusoire force intérieure qui active notre être.

La Matsa correspond à la nouveauté du monde, elle est l'expression du renouveau de la création où le Mal n'a aucune part, n'a aucune emprise. Dans la création du monde, il y a deux aspects: le bien et le mal, le petit et le grand luminaire, il y a les cieux et la terre afin d'exprimer cette dualité qu'engendre la création. Mais cette dualité ne peut se révéler que par le levain qui est dans la pâte mais d'un autre côté, la création doit se purifier de ce levain. Si le premier homme n'avait pas fauté, alors il serait arrivé à extraire complètement le levain de la pâte, il serait arrivé à faire que la matière ne soit que du niveau de la Matsa. Cependant la faute a entraîné que le temps se concrétise et dure six mille ans afin de la purifier. Chaque nuit de Pessah', on peut arriver à percevoir ce degré de pureté qui est le monde futur où la matière est épurée de ce levain, de ce mal en mangeant la Matsa.
C'est cela le monde futur, l'homme ne ressentant aucune sensation de séparation et d'indépendance, n'étant qu'un ''pantin'' dans les mains de son créature tellement la proximité est forte, due à cette annulation de ce levain qui est en nous. Ce levain est le Daat, la conscience de l'homme. Alors lorsque s'annule ce levain, cette conscience, la foi se révèle. C'est un niveau de perception, de conscience où l'individu n'a pas de réalité, n'a rien de spécifique, où tout n'est que volonté divine.

 C'est cela la réalité de la création après que le Mal soit réparé. La création étant arrivé à la notion de Matsa. Jusqu'à la sortie d’Égypte, il y a une création et à la sortie d’Égypte, c'est une nouvelle création.
Le Ari appelle cette sortie, une naissance. Comme si avant cette sortie, la création n'était pas parfaite. Par la servitude en Égypte, la création s'est purifiée comme l'or que l'on fait fondre pour lui enlever les scories.
 À la sortie, il n'y avait aucun scorie de Mal. C'est la représentation de la Matsa où il n'y a aucun scorie de levain, de gonflement, de conscience individuelle et séparée. C'est le mystère en vérité du verset '' et des provisions, ils n'ont pas pris avec eux''. 
Le Midrash nous enseigne que lorsque les enfants d'Israël sont sortis d’Égypte, ils ne se sont pas questionnés ''comment pouvons nous aller dans le désert sans provision?''
 Ils ne sont sortis qu'avec la Matsa comme provision c'est-à-dire qu'avec la nourriture de la foi, avec la perception qu'il n'y a rien d'autre que lui, sa seule nourriture étant la foi que la création n'est qu'un épanchement de sa pensée suprême. Nous ne sommes dépendants que de sa pensée et de rien d'autre. Cela veut dire que les enfants d'Israël sont arrivés à une perception de leur réalité tellement pure qu'ils n'avaient besoin de rien d'extérieur à eux.
 Seule, leur foi les faisait exister et perdurer dans la création. 
La Matsa nous rappelle que nous sommes dans une nouvelle création où plutôt dans une nouvelle conduite, dans une nouvelle perception de notre réalité. Nous sommes un peuple qui a été choisi pour plus tard percevoir notre réalité d'avec D-ieu.

Au moment de la sortie d’Égypte, D-ieu nous a donné un goût du monde futur par la consommation de la Matsa. À priori, pour goûter le goût du monde futur, il faut attendre la fin des six mille ans mais D-ieu a voulu donner au peuple d'Israël, un petit goût, une préparation à ce qu'il percevra au moment de la libération future. Les nations doivent se purifier mais Israël depuis ce moment, est arrivé à ce degré de la perception finale.
 En vérité, au septième jour de Pessah', Israël est arrivé à la réalité de la résurrection des morts car lorsqu'ils sont rentrés dans la mer, ils étaient arrivés à une annulation totale du corps où celui-ci était complètement dominer par le souffle de l'esprit sans aucune altération et émission électrique faisant écran pour donner un semblant de réalité indépendante à la matière. 
Ils sont entrés dans la mer jusqu'à ce que les eaux s'introduisent dans leurs narines alors par le mérite de ce don de soi, de cette acceptation de mourir, ils ont pu vivre ce niveau de réalité qu'est la résurrection des morts. 

Toute la sortie d’Égypte est une nouvelle création et que en six jours, ils ont pu parfaire la création qui doit se réparer en six mille ans jusqu'à ce que le septième jour soit en relation avec le septième millénaire où le monde va retourner à son état initiale de ''eau à l'intérieur de l'eau'' où tout redevient une seule entité pour de nouveau se recréer afin de ressentir de nouveau que nous ne sommes que des créations et non des créateurs. 
C'est cela le but de la sortie d’Égypte en vérité, arriver à une impossibilité de ressentir une quelconque individualité qui nous entraînerait dans un monde totalement illusoire où le corps se sépare de la réalité unitaire de la création. Nous devons ressentir en nous de n'être que la pâte que D-ieu veut former sans aucune sensation de séparation et de travail personnel.

Cette notion de sept jours est le cycle de la création et donc c'est aussi l'existence même de l'homme. Un homme qui ne mange pas pendant sept jours, ne peut plus continuer à vivre. Dans ce laps de temps des sept jours de Pessah', D-ieu ordonne à l'homme de prendre sa vitalité uniquement de la Matsa. Pendant ce cycle de création, Israël doit tirer sa vitalité uniquement de la Matsa. Pessah' étant la réparation de l'intériorité de l'homme, de son système digestif. C'est la seule Mitsva de la Torah qu'il nous reste, qui passe par la nourriture. Dans ce laps de temps de sept jours, l'homme change, se transforme de l'intérieur mais cette transformation ne dure que sept jours.
 Pendant toute l'année, le travail de l'homme est de séparer le mal du bien, de trier la nourriture de son écorce, écarter le détritus afin de ne manger que ce qui est comestible. De même que le ventre naturellement, fait ce tri entre les vitamines que le corps va garder et les excréments qu'il va rejeter. Même dans l'esprit , dans la compréhension intellectuelle de l'homme, doit se faire un tri, une épuration. Cependant pendants ces sept jours, tout est sanctifié et n'est consacré qu'au bien. Et cette perception sans tri de sept jours, suffit pour toute l'année. Si l'homme se prévient de toute once de H'amets pendant Pessah', il est certain qu'il ne fautera pas toute l'année. Car la racine de la faute est dans ce levain, dans cet ego qui est en nous, que le corps diffuse en nous. Mais celui qui pendant sept jours, se prévient de cet ego, si pendant sept jours, l'homme arrive à déconnecter cette perception d'être une cause à tout ce qui lui arrive, d'être la seule solution à tous ces problèmes en mangeant cette Matsa, alors ses problèmes, ces rigueurs deviendront des bontés et par ceci, il formatera de nouveau en lui un nouveau squelette spirituel qui va le diriger pendant toute l'année. Et cette attention ne peut se faire qu'à Pessah'. Ces sept jours sont les graines que l'on introduit dans la terre qui vont d'elles-mêmes se développer.
La faute du premier homme est dans cette notion de H'amets.
 Rabbi Méïr dit que le fruit de l'arbre de la connaissance est le grain de blé. Ce grain est formé de deux parties à la ressemblance des deux cerveaux droit et gauche reliés l'un à l'autre. Il est enseigné aussi que ce n'est qu'à partir du moment où l'enfant est capable de digérer le blé qu'il commence à dire ''papa-maman'', à distinguer le père de la mère. Grâce au blé, l'homme reçoit la connaissance (daat). Il peut à partir de ce moment reconnaître son créateur. Par l'envie de consommer du fruit de la connaissance, le premier homme a révélé sa volonté d'être indépendant. Il a voulu révéler sa volonté propre en décidant de lui-même, séparer sa volonté de l'ordre divin. Par cette volonté, il s'est singularisé. Il est devenu une volonté séparée. C'est cela le déni, nos sages enseignent que le premier homme est devenu idolâtre
Le H'amets est le pain du déni car l'homme avec ce levain veut faire exactement le contraire de ce que pourquoi il a été créé. La Matsa est la volonté même de D-ieu, l'annulation de sa propre volonté pour devenir une créature complètement dépendante de la volonté divine, ressentant que chaque geste n'est régit que par D-ieu, ressentant cette énergie le dominer et le submerger. 

La connaissance, le Daat de l'homme est ce cerveau qui fait ressentir à l'homme qu'il est maître de ses mouvements. Comment? 
En réfléchissant, en soupesant les événements par rapport au bien et au mal. Il y a une autre façon de percevoir les choses qui est par le chemin de l'arbre de vie, une compréhension par une illumination directe.
Il y a deux manières de percevoir la lumière: soit par son contraire c'est-à-dire par la perception de l'obscurité, la compréhension de la lumière ne peut se faire que parce que l'obscurité l'a précédée. Le bien ne peut se comprendre si ce n'est que le mal l'a précédé. Mais il y a une autre perception, une perception qui ne passe pas par la réflexion, une perception droite, directe, intuitive, sans avoir recours à des limites, à des compréhensions issues des limites de l'entendement. Car en fait le Daat relie la Bina à la H'okhma. Le Daat fait que la Bina se révèle par deux faces distinctes bien qu'en elle-même Bina a déjà cette dissociation de la droite et de la gauche mais qu'en potentiel, c'est le Daat inférieur (tarton) qui va acter la dualité en H'assadim et en Guévourot. Il va désunir ces deux expressions que sont les niveaux de H'okhma et de Bina pour les relier de nouveaux. Mais il y a un autre Daat (elyon) qui est au-niveau du Kéter qui est en fait l'intellect supérieur. Il ne fonctionne aucunement par comparaison. Dans le Kéter c'est l'unité parfaite où H'okhma et Bina ne sont qu'une seule entité. Le Daat inférieur sépare ces deux entités pour révéler la droite et la gauche. 
Cependant le Daat supérieur ne fonctionne pas ainsi comme le prophète enseigne ''vos pensées ne sont pas comme ses pensées''. Le premier homme a voulu concevoir, comprendre la vérité selon ce critère de comparaison, selon les limites par lesquelles le raisonnement fonctionne. Par l'obscurité, la lumière se perçoit. 
Même Avraham Avinou au moment où il a dit ''comment vais-je savoir?'' a voulu savoir et se servir de son Daat inférieur pour percevoir comme s'il avait un doute. Alors est venu sur lui l'exil. Car alors par l'exil, tu comprendras la délivrance. Par l'absence nous percevons la présence.
Pour cela, il a fallu que l'exil qui est l'obscurité, se révèle pour que la libération c'est-à-dire la lumière puisse être perçue.
Et c'est exactement la faute du premier homme qui a choisi le chemin de la dualité, le chemin où le bien est le pendant du mal, le bien ne se percevant que par la perception du mal, le monde où d'autres dieux peuvent exister. C'est le symbole même du grain de blé dont la forme est deux hémisphères, deux parties différenciées, H'okhma qui est le père et Bina qui est la mère. 
Le Daat étant l'enfant qui naît de l'union de Abba et de Ima.
 Ce Daat se tient sur les deux côtés entre la H'okhma et la Bina, entre ces deux mondes. Chacun ayant une forme différente de la préhension des choses. Et ce n'est que lorsqu'il mange ce grain de blé que le bébé va faire la distinction entre son père et sa mère, entre Abba et Ima. C'est cela la notion de H'amets, séparer ces deux entités, ces deux formes de perception que sont H'okhma et Bina. C'est cela le déni, ressentir qu'il y a deux réalités différentes perçues que sont Abba et Ima. 

Mais D-ieu est UN et c'est le symbole de la Matsa où Abba et Ima ne sont qu'UN et indissociable. Il est vrai qu'il y a besoin du masculin et du féminin, il y a besoin de la graine et de la terre mais ce besoin ne vient qu'après la faute. Le travail de la terre pour qu'elle féconde ne vient qu'après la faute, après la dissociation du père et de la mère. Après la faute, ces deux forces, ces deux énergies fécondatrices sont complètement séparées. Cette séparation entraîne une fatigue énorme pour arriver à la fécondation. Mais avant la faute, il n'y avait pas besoin de semer pour que la terre engendre, il n'y avait pas besoin de faire cette union il n'y avait pas de différenciation entre la graine et la terre. C'est la terre elle-même qui produisait la graine comme le verset le dit ''un arbre-fruit qui produit des fruits''. Le côté masculin et le côté féminin étant confondus l'un dans l'autre. Après la faute, il y a eu séparation entre ces deux forces créatrices car avant la faute, l'homme a été créé mâle et femelle et la conduite divine se faisait même au niveau des créatures dans l'unité parfaite. Après la différentiation de ces deux forces, se sont révélés la force de la rigueur et son engendrement qui est le Mal.

La Matsa est la réparation du déni et donc la réparation de l'arbre de la connaissance. Ce n'est pas par hasard que le Shabbat de Pessah', nous lisons le chapitre sur la résurrection des morts. Car à Pessah', c'est la réparation de la mort qui a été la conséquence de la faute du premier homme où la volonté de l'homme est devenue sa propre force et non son annulation.
 Avant, par la force de son annulation, l'homme agissait mais après la faute, l'homme ne fonctionne que par cette volonté intérieure qui provient de sa propre matière, de ce levain, de cette séparation née du Daat. La Matsa dans son essence, la sortie d’Égypte dans son essence sont la fin de la réparation de la faute de l'homme. 
Le Ari Zal dit que tout le principe de l'exil est la réparation de la faute du premier homme qui s'est séparé de sa femme pendant 130 années et qui a éparpillé les étincelles divines dans les Klippot. Par l'exil, ces étincelles divines sont ressorties des Klippot de la matière. Le véritable mystère de l'exil n'est pas le questionnement de Avraham avinou ou bien la vente de Yossef mais bien la faute du premier homme sur qui D-ieu demande ''où es tu?''
 qui peut aussi se traduire par ''comment te sens tu maintenant que tu t'es séparé de D-ieu, maintenant que tu es en dehors du jardin d'Éden?''

 Par la sortie d’Égypte, nous sommes sortis de ce monde présent, de cette matrice (représente par l'Egypte) et nous sommes revenus sous la protection des ailes de la présence divine, de la Chékhina.
 Le Daat en lui-même s'est complètement annulé pour se fondre dans le Daat supérieur.
 Le Zohar explique que les enfants d'Israël en sortant d’Égypte n'ont voulu se nourrir que de la Matsa, la nourriture de la guérison qui est la réparation de ce corps malade afin qu'il ne dépende ou plutôt qu'il ressente qu'il ne dépende que de la volonté divine. Selon ce qu'un homme mange et selon ce qu'il fait ou ce qu'il pense, se construit sa réalité. Et donc lorsque l''homme mange de cette Matsa qui n'a pas gonflé alors même sa nature elle-même, son essence change. Il devient de lui-même empressé car son attention devient de plus en plus forte en lui car dénuée de volonté propre.

Il est écrit ''par le mérite de la Matsa, nous sommes sortis d’Égypte". La nuit de Pessah, l'homme peut arriver au but extrême de la connaissance qui est la perception d'une seule réalité qui fait exister toutes les créatures.
 Il n'y a qu'une seule racine pour toutes les créatures, il n'y a qu'un seul ''moteur'', qu'un seul élément actif.
 Mais l'homme ressent comme si sans sa volonté, rien ne peut se faire comme s'il était lui-même un dieu. Avant la création, les lumières n'étaient pas ordonnées comme il se devait. Chaque principe prenait la place de l'autre voulant régner et dominer. Il y a avait un bouleversement dans ces lumières que sont les Séphirot. Elles étaient une sorte de pâte, un mélange de forces sans aucun ordre. De la même manière qu'il faut une union pour qu'il y ai un engendrement, ainsi dans les pensées de l'homme, il faut qu'il y a ai une union afin qu'elles amènent un engendrement. Pour cela, il faut faire agir la mémoire et l'imagination afin d'arriver à un acte ou une parole. 
Le créature a acté dix niveaux, dix principes, dix paroles afin de créer la création. Il y a une partie de ces paroles qui se sont mélangées et qui ont formé la racine du chaos. Au moment de la création, il a inséré ce levain à la pâte et qui a fait lever la pâte. Par cela la création s'est disloquée et a révélé la racine du Mal. Quelle est cette partie qui a été insérée dans cette pâte?
 Car afin que la création puisse devenir une création, il faut qu'il y ai cette partie qu'est le levain à l'intérieur d'elle. Si tout n'est que lumière, comment la création peut elle apparaître?
 Comment des êtres séparés peuvent-ils apparaître dans cette unité parfaite? 
Il y a une force qui engendre la forme. Il y a une force dans les lumières, dans les Séphirot qui s'appelle ''tsourtek'' qui s'unit aux lumières et qui fait apparaître la forme.
 De la même manière que dans la graine, il n'y a pas le fruit mais des forces en potentiel qui vont révéler plus tard le fruit. Cette énergie va se révéler et se fondre dans la terre afin de faire sortir les racines de ce qui va plus tard devenir une plante ou un arbre. Mais dans la graine, il n'y a qu'une énergie en potentiel. De même dans les principes qui vont créer les mondes, D-ieu va insérer une énergie en potentiel qui s'appelle ''tsourtek'' qui va donner forme à la création
Cette énergie qui va donner une forme à la création s'appelle le ''levain''. Ce levain n'agit plus uniquement en fonction de la racine indivisible mais par rapport à une autre force qui s'est révélée par le retrait de l'infini dans cette force. Et le premier homme avait un doute sur la nature de cette force. Cette force générant l'idolâtrie, la perception de deux autorités.
Cette force étant la racine du chaos. La racine la plus éloignée du mal est aussi la révélation de la volonté divine car c'est cela que D-ieu veut, donner à l'homme la possibilité de le servir. Et pour que l'homme puisse avoir la sensation d'être séparé de lui afin de le servir, il faut que D-ieu retire l'infini de cette volonté afin que la créature ai l'impression d'être séparé de lui.
 C'est ce que les sages appellent ''Tsourtek''. Mais il faut savoir que tout les créatures font sa volonté sans aucune distinction. Il y a la même intensité divine dans chacune des créatures, de la plus insignifiante à la plus majestueuse. Et lorsque D-ieu se dévoilera aux créatures, tous auront la même perception car nous n'avons aucune part dans la création, nous ne sommes qu'une partie indissociable d'elle.

Ce niveau qui s'appelle Matsa, le pain de la foi, est l'acte exact de la réparation de la faute. Car par la faute, le premier homme a renié le principe de l'unité divine, il a ressenti qu'il y avait deux autorités qui dirigeaient la création. Car par la faute, l'intellect a la sensation d'agir de lui-même comme ce H'amets qui agit dans la pâte qui est le contraire de la Matsa.
Il y a une force dans la création qui n'est pas mauvais dans son essence et qui fait que la création est. Mais si l'homme saisit cette force et la sépare de sa racine supérieure, alors apparaît le mal. 
En vérité, il n'est pas mal à son origine. Si l'homme sépare la réalité de la Matsa qui est en lui, en vérité c'est cela le mal. Mais si l'homme unifie cette forme qui l'a fait devenir création, cette Matsa, à sa source supérieure, le mal revient à son origine qui n'est que perfection où il n'a aucune réalité. Le mal n'étant que l'engendrement du temps. Si nous arrivions à raccourcir le temps, de suite le mal disparaîtrait. Et comment le temps pourrait-il se raccourcir? Par la foi! 
Car par cela, de suite, l'homme se fond en D-ieu et annule le levain qui est la source du temps et du mal. C'est le temps dans la matière qui fait gonfler l'ego qui est en nous. Le mal ne dépend que de l'homme.

Jusqu'à la sortie d’Égypte, il y avait une réalité spécifique de la création et à partir de la sortie d’Égypte, a commencé une nouvelle création mais que d'une manière particulière, uniquement pour le peuple d'Israël et non pour toute la création. Il y a maintenant une nouvelle création qui s'est faite au mois de Nissan en plus de la création du mois de Tichré. En vérité le monde a été créé en Tichré mais par rapport au peuple d'Israël, le monde a de nouveau été créé au mois de Nissan: ''ce mois sera pour VOUS le premier des mois'' pour vous uniquement et non pour les autres nations. Le peuple d'Israël est maintenant lié à la réparation du monde. Il s'est purifié de ce monde, de toute la racine du chaos, de ce mélange.
 À ce moment, Israël n'agit qu'en tant qu'instrument divin. C'est l'explication de ''et ils n'ont pas pris avec eux de provision''. Le premier homme voulait un moyen de subsistance alors a été décrété sur lui l'exil ''à la sueur de ton front, tu mangeras ton pain''.
Toute la notion de ''foi'' ne se révèle que dans la célérité. Si l'homme atteint, relâche son attention un tant soi peu, il renforce en lui les accusateurs, il donne force à ce gonflement de détériorer, aux rigueurs. C'est ce qui est enseigné ''et vous garderez les Matsot''. Toutes les actions de l'homme doivent être du niveau de la Matsa avec une telle célérité que l'impression d'indépendance ne peut se réveiller. Le H'amets étant le Daat qui sépare la bina de la H'okhma. La Matsa étant le fait que la Bina ne se différencie pas de la H'okhma. C'est cela le mystère de la Matsa.

Rav Mordékhaï Chriqui 5776
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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