mercredi 28 mars 2018

Fete-Pessah-la conduite de l Eternite


 

Pessah' et la conduite de l'éternité

Notre perception de la Torah est tellement petite qu'il faut l'habiller de récits mais derrière ces récits, il y a un conseil profond qui dirige ce monde.
 Ce conseil profond est la Matsa en elle-même qui est la représentation de la création sans l'altération de la temporalité sur elle. 
La sortie d’Égypte révèle l'intention cachée de Dieu mais toujours de manière habillée dans des histoires et c'est cette histoire de la sortie d’Égypte que nous devons raconter. 
Par le récit (SIPOUR) que nous racontons alors nous réveillons et nous illuminons (SAPIR) le rayonnement divin qui se cache et qui est contenu dans ce récit, nous réveillons la pensée cachée qui est en filigrane dans le récit de la sortie d’Égypte. Par le récit de la Torah, nous réveillons et nous faisons sortir en vérité la pensée cachée de Dieu qui y est enfouie.

Que cache le récit de la sortie d’Égypte dans la conduite de l'unité divine?
 C'est-à-dire comment va se révéler la sortie d’Égypte sans passer par la perception duelle où la lumière ne peut se percevoir que par l'obscurité qui est son contraire. Cette perception où la libération est le contraire de l'esclavage.
Il y a trois connaissances dans la perception de la vérité et dans tous les aspects du monde. Ce sont les trois buts de la création du monde.
1/ la création du monde est le moyen de donner une place à ses attributs divins afin qu'il soit reconnu comme roi et sans peuple, le roi ne peut régner. Et donc le roi dépend de ses propres créatures. C'est un niveau simple de connaissance qui n'est pas la principale.
2/ la création du monde est pour épancher le bien sur elle et pour cela, il faut annuler le mal. Et c'est ce qui est arrivé à priori en Égypte. « aucun chien n'a aboyé» car le mal, Parrho a été détruit, rabaissé par les dix plaies afin de dévoiler ce qui est le bien dans le monde. Pour révéler ce bien, il faut d'abord que le mal domine. Cette connaissance introduit les notions de détérioration, d'exil et de libération. Il y a les jours profanes et le Shabbat.
3/ la troisième connaissance de la création est beaucoup plus grande et beaucoup plus profonde que le Ramh'al appelle la connaissance de la ''révélation de son unicité''.
« Je suis le premier et je suis le dernier» où il n'y a que Dieu en vérité qui existe éternellement. Cette connaissance induit que ce qui semble être mauvais et donc contre sa volonté divine n'est pas mauvais. Même dans cette situation où la temporalité se matérialise et donc où le mal se ressent, Dieu domine. La dualité de ce monde n'est pas réelle en vérité. Le premier homme a choisi ce chemin de la dualité du bien et du mal où le bien ne peut exister si le mal ne se matérialise pas auparavant. Un monde où Moshé n'a de raison d'être que si Parrho le précède. C'est la connaissance seconde de la création qui est le but dans ce chemin de la dualité mais dans le chemin de l'unité divine, Dieu est partout et même dans ce qui apparaît comme mal. Parrho est la volonté divine au même niveau que Moshé. « il n'y a rien d'autre que lui» et même dans cette période entre le début et la fin, la période de la temporalité des six mille ans. C'est ce qui est appelé le ''retour du mal au bien'', c'est la révélation de l'unité où le mal n'est pas mal pour révéler le bien. Cependant dans le temps intermédiaire, par la perception de l'arbre de la connaissance, nous séparons le bien et le mal.
Dans cette perception duelle, la sortie d’Égypte a pour but d'annuler le mal. Il faut réparer le mal, il faut réparer l'exil, la faute...alors nous sortons d’Égypte. Dans ce niveau de perception duelle, s'il n'y avait pas eu de mal, d’Égypte, il n'y aurait pas eu besoin de sortir de l'exil. Et donc, il n'y aurait pas eu besoin ni du sacrifice pascal, ni de la Matsa ni du Maror! Et cela n'est pas possible d'arriver à cette conclusion car dans la ''carte mémoire'' de la création du monde, il y a la Matsa et le Maror et même la sortie d’Égypte! Les quatre verres de vin sont en relation avec les quatre langages de libération, la Matsa est mangée car nous sommes sortis avec précipitation et le Maror est en souvenir de la servitude... Toutes ces explications sont une perception dans ce chemin de la dualité où l'on ne comprend les choses que par leur contraire! C'est la perception qui survient après la faute du premier homme.
Avant la sortie d’Égypte, toutes les nations étaient pareils dans un mélange de peuples au niveau des corps. Par la sortie d’Égypte, Dieu nous a séparés des autres nations de manière singulière. Nous n'avons plus la même perception qu'eux dans la conduite de ce monde. C'est le but principal de la sortie d’Égypte, se séparer des autres nations afin de recevoir les cerveaux, Moh'in dégadlout. Les enfants d'Israël descendant au nombre de 70 représentent les Hassadim dévoilées qui sont cachés dans les mondes supérieurs (en gestation dans Ima) et qui entraînent l'exil en Égypte dans le monde matériel. Pour que ceux-ci se libèrent de la Klippa de Parrho, il fallait que Z-A reçoive tous les Moh'in d'un coup afin que S-A ne puisse en profiter et se renforce grâce à eux. En un moment, les enfants d'Israël ont reçu la révélation divine grâce aux Moh'in qui devait logiquement se révéler en six mille ans. C'est la même révélation que la création recevra au moment de la venue du Messie à la fin des temps.
La différence entre l'exil d’Égypte et tous les autres exils est que Israël a reçu la Torah après l'exil d’Égypte. Dans cet exil, il n'y avait pratiquement aucune différence entre le peuple d'Israël et les autres nations. Mais maintenant même si nous sommes toujours en exil, nous avons la Torah, les Mitsvot, la Émouna, la foi en Dieu, le Zohar. Par cela, nous avons un lien fort avec Dieu au contraire de cet exil d’Égypte. Dieu devait donc élever Z-A à son plus grand potentiel en lui donnant tous les Moh'in d'un coup. Et par cela, le mal est réparé et le jugement est adouci. Il n'y a plus alors le penchant pour nous baigner dans l'illusion de la Klippa. Alors Israël a eu le mérite de recevoir la Torah de l'unité. Mais après la faute du veau d'or, la Torah a été une Torah de la dualité liée à la temporalité. Et jusqu'à la venue du Messie, nous ne pouvons percevoir la vie que par le prisme de la mort. Mais il existe une perception de la vie sans la mort, c'est la vie éternelle et pour cela, il faut concevoir la liberté sans l'exil, la Matsa sans la sortie d’Égypte, la lumière sans l'obscurité. C'est la connaissance de la conduite de l'arbre de vie, de l'unité divine où le mal n'est pas le pendant du bien que l'on doit éliminer. Combattre le mal pour révéler le bien est une conception de la vie dans le chemin de l'arbre de la connaissance, de la dualité. Dans cette perception de la vie, il faut alors passer par l'exil d’Égypte pour purifier l'homme du mal. Dans cette optique, la sortie d’Égypte est la réparation de la faute du premier homme, la faute de Avraham et de la vente de Yossef. C'est la raison proche et non la véritable raison de l'exil et de la libération.
Que représente Pessah' devant Dieu, dans le prisme de l'éternité? Qu'est cette Torah qui a été pensée avant la création, avant la notion de faute?
Même dans l'étude de la Kabbale, il y a une partie qui est de l'ordre de la dualité, de la réparation de Z-A, de l'obscurité, de la brisure des vases, des rois primordiaux où le Kéli veut dominer. Tout ce chemin n'est qu'après la faute du premier homme mais si nous faisons abstraction de la faute, n'y aurait-il pas eu les Mitsvot? Sinon, cela veut dire que la Torah n'est pas éternelle et donc sujette aux altérations que les hommes provoquent. Ces altérations étant les actions mauvaises des hommes et donc cela veut dire que la Torah est soumise à la temporalité! Cette conception de la Torah est impossible car celle-ci a été pensée par Dieu 2000 ans avant la création.
Notre esprit est construit de telle manière que les Mitsvot sont la résultante de détériorations, elles vont être le moyen de réparer et de compléter Zéïr Anpin. La sortie d’Égypte va nous séparer de cette perception qui est la perception de toute l'humanité, de toutes les nations. À la sortie d’Égypte, Israël a atteint ce niveau de perception où la nuit brille autant que le jour, où il n'y a plus de distinction entre la lumière et l'obscurité, où ces deux antagonismes ne sont que les deux pendants d'une même volonté et non la conséquence de deux volontés opposées. C'est le niveau de l'unité divine où le mal revient au bien. Et même maintenant que nous sommes retombés dans le chemin de la dualité, le mal n'est mal que dans son extériorité mais non dans son intériorité. Le mal n'est que la possibilité de comprendre les événements, où l'exil n'est là que pour comprendre ce qu'est la liberté. Il nous faut sacrifier l'agneau pascal pour percevoir l'unité. Mais en vérité il il y la liberté sans l'exil, Moshé sans Parrho, la lumière sans l'obscurité. La perception du bien et du mal n'apparaît que lorsque l'homme veut utiliser son Daat qui est cet esprit inférieur et autonome qui fait entrer en lui l'emprise du temps, c'est le levain dans la pâte au contraire de la Matsa qui est cette non-utilisation de son Daat pour devenir maître des événements, pour les provoquer. C'est cette notion d'empressement qui engendre automatiquement une impossibilité au Daat, à l'esprit humain de gérer les événements. C'est la concordance avec la Matsa où la temporalité n'interfère pas avec la connaissance. Cette empressement dans l'action va l'amener à s'unir à Dieu sans aucune séparation. Au moment de la libération, nous sommes tous égaux au niveau des Moh'in, nous sommes tous des sages même le plus petit d'entre nous et même le mécréant.
Cette nuit est la nuit où Avraham et Loth ont mangé la Matsa, c'est cette même nuit où est né Ytsh'ak. Et donc depuis la création du monde, il y a Pessah'. Le mal en vérité n'est pas mal, il n'est perçu comme mal que de manière extérieure uniquement par les créatures elles-mêmes. Devant Dieu, il n'existe pas la notion de mal. Le premier homme aussi était dans une perception divine où la notion de mal ne l'atteignait pas, bien qu'à son niveau le mal existait car l'homme est apparu après la création du monde. L'arbre de la vie éternelle est le chemin que Dieu a donné aux âmes pures lorsque celles-ci ont passé tout le cheminement de la réparation pour à la fin percevoir Dieu c'est-à-dire dans le monde futur, le Gan Eden n'étant qu'un moyen à l'âme de se parfaire pour réintégrer un corps parfait à la résurrection des morts. C'est ce chemin de la conduite divine que Rabbi Shimon, le Ari Zal et en particulier le Ramh'al nous ont révélés. Le Ramh'al explique dans son livre ''le mystère de l'unité'' qu'il faut arriver au niveau d'avant le Tsimtsoum, d'avant la restriction. Avant le Tsimtsoum, il n'y a pas de possibilité aux créatures d''exister et ce Tsimtsoum leur donne la possibilité d'exister. Comme un homme qui désire construire une maison, il libère en quelque sorte une place dans son esprit afin de lui permettre de vagabonder à l'intérieur pour la faire exister. Cette pensée petit à petit va prendre une place dans l'esprit de l'homme, ainsi en est-il dans ''l'esprit'' de Dieu. Il veut la création et l'existence et ce monde présent. Pour quelle raison, Dieu fait-il une place à la création dans sa ''pensée''? Si nous disons que la création est le but final, cette explication n'est pas compréhensible car dans cette création, il y a le bien et le mal et la brisure des vases. Le libre-arbitre étant le moyen de séparer le bien du mal. Jusqu'à la sortie d’Égypte, c'était cette perception qui primait, le libre-arbitre agissant dans sa pleine vigueur. Mais à partir de cette sortie de l'exil, c'est une autre perception supérieure qui prédomine où le libre-arbitre n'est plus le vecteur essentiel mais au contraire un frein au dévoilement divin. Les âmes d'Israël ont été alors séparées des nations du monde pour pouvoir faire ce travail d'annulation des perceptions sensorielles.
En vérité, il n'y a qu'une seule âme qui contient toutes les âmes d'Israël. L'habit qui recouvre ces âmes sont appelées les ''nations du monde''. Lorsque le premier homme a fauté, la conséquence a été que les âmes qu'il a engendrées ont été ''salies'' mais ce qui a été le plus abîmé a été l'habit de ces âmes c'est-à-dire les nations du monde. Le peuple d'Israël est en fait constitué de toutes les âmes pures que Dieu a séparées et qui ne se sont pas abîmées par la faute ontologique mais qui ont malgré tout, été un peu salies comme pour la faute du veau d'or où une partie des hommes a véritablement fauté et une autre en a subi les conséquences en profitant de la faute. Les nations n'ont pas choisi d'être méchantes, elles ne sont que des habits qui sont descendues dans l'écorce, dans la Klippa. Les âmes d'Israël sont descendues de Atsilout uniquement dans Bérya, dans Yetsira et même dans Assya mais pas dans la Klippa. Alors que les âmes des nations sont du niveau de la Klippa et c'est cela l'exil de l’Égypte. Ce sont les âmes d'Israël qui sont descendues jusque dans la Klippa. Les âmes d'Israël se composent de deux parties: une partie est composées d'âmes élevées appelées ''H'assidim'' et une partie d'âmes simples. Les âmes simples sont descendues dans les trois mondes ''B-Y-A'' et les H'assidim sont ceux qui ont une âme pure qui est du niveau du sans fin d'avant la création. Ce sont les âmes du Messie et des Maskilim que l'on appelle ''H'assidim'' qui vont dans son chemin. Dans le Talmud, ils sont appelés les ''Rishonim''. Ceux-ci n'ont pas de lien avec le premier homme d'après la faute. ''et le souffle planait au-dessus de l'eau'' cela fait référence aux âmes qui ne rentrent pas dans les mondes de la création et ne sont pas assujetties au Kéli. Elles n'ont aucune notion de ce qu'est le monde d'ici-bas. Ces âmes ne sont pas venues dans ce monde pour faire la réparation de leurs fautes. Le Ramh'al explique que la réparation des fautes est faite par nos patriarches. Moshé est une âme d'une autre espèce qui est venu dans ce monde pour réparer l'universalité de la création. Son âme est du niveau de la lumière divine qui a été cachée après la création du deuxième jour. Le Ramh'al explique que cette espèce d'âme est le but de la création. Dieu n'a pas créé le monde pour le cosmos mais uniquement pour les âmes d'Israël. Ces âmes sont le ''blanc'', la Matsa'' qui sont en elles-mêmes la Noukva de Z-A. C'est ce qui est appelée la ''Malkhout'', la ''Chékhina''. C'est l'âme du premier homme, de Moshé de David et du Messie. Ces êtres exceptionnels sont les initiales du mot ''A.D.aM, ''l'homme'', Adam-David-Messie qui sont le but de la création qui vont arriver à purifier la création afin de révéler l'unité divine. C'est la Torah qui est l'épanchement de Dieu qui va engendrer les âmes d'Israël. La Torah est l'expression de l'envie de sa volonté qui est avant le Tsimtsoum qui est appelée par le Ramh'al le ''kéter èlion'', la couronne supérieure qui est au-delà du Tsimtsoum car ce Tsimtsoum est l'engendrement de la Bina. Cette Torah qui provient de la H'okhma, doit engendrer une réalité par laquelle, Dieu (Z-A) va pouvoir s'unir car la Torah n'est pas une réalité mais plutôt une volonté, une tendance, une envie divine. Le Ramh'al appelle les premières âmes: la ''première naissance''.
Le premier homme a une Noukva (principe féminin) qui est Ève, la Ima et il y a eu un endormissement appelée ''Néssira'', une séparation qui est dans le principe aussi du Tsimtsoum. Cet endormissement, cette séparation est un voile qu'a produit Dieu sur la création pour faire naître le peuple d'Israël, les âmes supérieures, ce que l'on appelle ''Ève'', ''H'ava''. Mais il faut que cette séparation amène Z-A et Noukva ''face à face''. Il se trouve donc que le but de la création est le Messie, l'âme des Maskilim qui s'unit à l'infini divin. C'est le mystère de la ''pensée suprême'' qui unit ''B-Y-A'' à Atsilout. Il faut recoller les âmes d'Israël à Dieu.
Dieu est ce qui fait exister la création. Sans lui, celle-ci ne peut perdurer au contraire de Dieu qui existe de lui-même. Et Dieu a voulu créer les âmes d'Israël afin qu'elles soient comme lui, indispensables à la création et non assujetties à elle. Et pour cela, il nous a séparés des autres nations, devenant indépendant des contingences de ce monde. Au-delà des besoins de ce monde, Israël devient alors non pas dépendant de ce monde et de ses lois mais celui qui est la source de vie de ce monde tout comme Z-A. À la fin des temps, les nations du monde ne pourront exister que par le moyen d'Israël. Chaque âme sera capable de créer des mondes et cela, par le mérite de la sortie d’Égypte.
Dans chaque union, il y a le blanc et le rouge qui dans Pessah' sont représentés par la Matsa et le vin, c'est par ces deux Mitsvot que se fait l'union avec Dieu, Z-A avec la Noukva. Ce sont nos Moh'in, nos cerveaux. Il y a donc Pessah' dans l'éternité où Israël se libère mais se libère de quoi? Des lois de la nature. Les 613 Mistvot qui constituent les 613 parties de l'âme et du corps ne sont en fait qu'une seule et même chose, l'expression de la Émouna pour revenir à l'unité divine. La sortie d’Égypte, la Matsa, les quatre verres de vin et le Maror représentent la proximité avec Dieu. Les Mitsvot ne sont pas la conséquence d'événements qui se sont passés mais la conséquence de l'unité divine, elles sont le moyen par l'ordre de s'annuler et de se fondre en Dieu. Abba et Ima sont les deux causes de la vie. À la sortie d’Égypte, ces deux causes ont disparu et ce n'est que Arikh' qui s'est révélé aux yeux d'Israël, l'épanchement divin (AVAYA) qui n'est qu'unité, est au-delà de Abba et Ima.

Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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