lundi 12 mars 2018

fete-Pessah-L ordre du seder 2

Pessah, L'ordre du Séder 2

Le principe du Séder est de diffuser l'épanchement divin des Moh'in dans Zéïr Anpin. Z-A par sa constitution des six Séphirot inférieures est imparfait et grâce aux Moh'in H'okhma, Bina et Daat de Abba et de Ima, se complète. À la prière du soir à la synagogue, viennent alors tous les Moh'in. 
Le Hallel qui termine la prière fait venir les Moh'in de Gadlout 2 et se termine alors la réparation. Puis les Moh'in partent pour revenir au moment du Séder. Pendant la prière, les Moh'in viennent de manière globale alors qu'au Séder, ils viennent de manière spécifique qui restent tout le premier jour de Pessah'. Puis ils s'en vont pour revenir petit à petit par le compte du Omer jusqu'à ce que le jour de Chavouot, se complètent tous les Moh'in de manière graduelle pour arriver à la complétude de Z-A jusqu'au Kéter, le Partsouf de Atik où tout est clémence.

Les Moh'in sont les pierres précieuses de la création dit le Ramh'al. La nature même de la création est constituée des six principes inférieurs qui sont le mystère de la matière. Mais l'essence de cette matière est contenue dans ses Moh'in qui vont faire que cette matière va se purifier, se réparer. Les Moh'in valorisent ces six limites. Par eux, « et toute créature connaîtra son créateur» et même le végétal, l'animal pourront connaître grâce aux Moh'in la connaissance vraie de Dieu.
 L'animal après le déluge a perdu ses Moh'in et donc est devenu comme un végétal qu'il est permis de consommer. Les Moh'in viennent par la parole de Dieu « et Dieu a insufflé un souffle de vie dans les narines de l'homme». La délivrance se trouve au niveau de la H'okhma, de la sagesse. Celui qui n'a pas de sagesse est dans l'exil. Celui qui reste dans ses six Séphirot se trouve dans le chaos. 
La véritable H'okhma, l'acquisition des Moh'in se trouve dans l'investissement que l'on met dans la compréhension de la volonté divine et non dans la compréhension superficielle de la Torah car le but de la H'okhma est la proximité divine. 
À l'enfant qui ne sait pas poser de question, l'auteur de la Haggada préconise de lui parler ainsi: « at Pétah' lo» « Pétah'- commence à lui parler» fait allusion à la voyelle ''Patah''' qui est la voyelle qui représente la H'okhma. 
Toute la Hagada n'a pour but que d'atteindre la H'okhma. 
En étudiant la crainte divine, il est évident que l'homme va automatiquement arriver à la sagesse supérieure. La prophétie est la conséquence de cette sagesse qui s'unit à la Néchama. 
Et tant que l'âme n'est pas unie à la sagesse supérieure, l'homme ne peut se prévaloir de parler selon l'esprit divin mais uniquement selon l'intellect humain, selon la rationalité issue des lois de la nature et des sens qui amène la compréhension par l'expérimentation. Celui qui habitue son esprit à naviguer dans les profondeurs de la volonté divine et même au travers des affaires profanes de la vie par le truchement de la crainte divine, peut atteindre la lumière de la sagesse supérieure. 
C'est la crainte de l'imperceptible qui peut réveiller la sagesse supérieure. Seule la crainte divine est la sagesse! Par le fait de réfléchir et d'approfondir ces sujets qui amènent à la crainte divine, l'esprit va déclencher l'épanchement de la H'okhma. Celui qui met son esprit dans les profondeurs de la crainte divine se libère de cette matrice qu'est l'intellect humain.
 Ce n'est que par le développement des NéHY des Moh'in, que le fœtus va sortir de cette matrice et devenir un être humain.
 Moshé Rabbénou est la représentation des Moh'in du peuple d'Israël. C'est le Daat, c'est lui qui épanche la H'okhma au peuple d'Israël
C'est le tsadik qui amène les Moh'in, il est le symbole du Yessod et lorsqu'il meurt, c'est l'exil qui apparaît « et est mort Yossef et un nouveau roi s'est levé» c'est le règne alors des six principes inférieurs sans les Moh'in. Et ce n'est qu'avec Moshé Rabbénou que tous les Moh'in sont revenus et la délivrance a pu se faire. Et au lieu que les six principes inférieurs asservissent la matière, grâce à ces Moh'in, celles-ci vont s'élever et se sanctifier.

Au moment du Séder, par les signes, les Moh'in vont se révéler et amener la délivrance. Ces Moh'in sont au nombre de quatre et sont appelés Abba, Ima, H'aasadim et Guévourot de Daat. En vérité, il n'y a que trois Moh'in mais le Daat se divise en deux parties, en H'assadim et Guévourot qui forment la droite et la gauche. 
Ces trois Moh'in sont représentés dans le cerveau par les deux hémisphères du cerveau (Abba et Ima) et le cervelet (Daat). Chacun de ces Moh'in se subdivise en H'okhma et Bina. Il y a les Moh'in de Gadlout qui proviennent en général de Abba mais aussi de Ima. 
Le vin va représenter les Moh'in de Ima et la Matsa, les Moh'in de Abba.
Les quatre verres de vin correspondant aux quatre Moh'in H'okhma, Bina H'assadim et Guévourot par Ima. 
Les quatre morceaux de Matsa correspondent aux quatre Moh'in H'okhma, Bina, H'assadim et Guévourot par Abba. 
Le Karpass et le Maror représentent les Moh'in de Katnout. 
Et il y a deux ablutions des mains, une après le Kidouch et une après le récit de la Hagada.
Kadesh est le premier verre (Moah' H'okhma de Ima), Maguid est le deuxième verre (Moah' Bina de Ima). Barekh' est le troisième verre (Moah' H'assadim de Ima) et hallel est le quatrième verre (Moah' Guévourot de Ima). 
Par ces quatre verres, l'homme atteint les Moh'in de Ima. 
Ima est le mystère de la création du monde, de la cosmogonie. C'est la conduite du monde.
 Mais ces Moh'in ne pourront atteindre l'union que si les Moh'in de Abba s'unissent à eux afin d'engendrer les Moh'in de Z-A. Mais sans les Moh'in de Abba, il ne peut avoir d'union car la force de l'union ne s'épanche que de Abba. C'est le mystère du blanc .
Les quatre morceaux de Matsa sont Motsi (H'okhma de Abba), Matsa (Bina de Abba), Koreh' (H'assadim de Abba) et Afikoman (Guévourot de Abba).
Karpass fait allusion à la Katnout qui est représentée par les noms Élokim alors que la Gadlout est représentée par les noms AVAYA. C'est un rayonnement de Ima alors que la première ablution des mains est un rayonnement de Abba.
Ceci est l'ordre des Kavanot du Ramh'al selon le Ari Zal.

 Mais il y a un autre ordre de Kavanot d'après le Ramh'al qui est d'inclure les ramifications de la conduite divine que sont les anges et les âmes dans sa racine qui est la Chékhina. Tous les êtres séparés c'est-à-dire ''B-Y-A'', les âmes, les anges s'unissent à la Chékhina, dans la Malkhout. La Chékhina vient avec toutes ces forces pour s'unir avec l'infini divin et monte non pas jusqu'à Z-A mais aussi jusqu'à la cause originelle, la cause des causes, jusqu'au sans-fin.
 Le Ari explique le mystère de l'union. 
Z-A reçoit les Moh'in, la Noukva se complète dans sa construction et ses Moh'in pour s'unir ensemble. C'est le service qui se fait tous les jours avec le Shéma des sacrifices où viennent les Moh'in de Katnout et avec le Shéma du Yotser viennent d'autres Moh'in, le début de la Gadlout et la fin de la Katnout de Abba et de Ima au moment de prononcer les mots ''Shéma'' pour Ima et ''Israël'' pour Abba.
 Par la Amida, se finissent tous les Moh'in de Z-A au mot ''Koné'' dans la première bénédiction. Puis il y a la construction de la Noukva pour à la fin au moment de ''Sim Shalom'' s'unissent Z-A et Noukva. C'est en elle-même la délivrance et la perfection des mondes. Il y a alors un épanchement grâce à la Téphila. Puis il faut faire les Kavanot du Ramh'al pour unir les êtres séparés à leur racine. De même la nuit de Pessah', il faut tout d'abord faire venir les Moh'in sur Z-A pour ensuite faire les Kavanot d'union.

La délivrance est dans le mystère des Moh'in qu'il faut compléter par le moyen de la table de Pessah' qui est dans le mystère de l'union.
Les quatre verres correspondent aux quatre lettres du nom ''Adnout'', ils représentent la Chékhina, la présence divine. La valeur numérique de ''coss'' (verre) est la même que Élokim. C'est aussi la représentation de la Noukva et de la Malkhout.
 Il y a deux notions, Atik et Chékhina, le Kéter et la Malkhout qui agissent dans cet aspect de l'union des êtres séparés à leur racine qui sont représentées par les noms divins ''Adnout'' (la Chékhina) et ''AVAYA'' (le Kéter). 
Il faut réparer les ramifications de la Chékhina qui sont les âmes d'Israël et les anges. À chaque verre, il faut penser à chacune des lettres qui forment le nom ''אדני''. Les âmes sont l'intériorité de la Kédoucha « vous êtes les enfants de la matrice divine (la Chékhina)» et les anges sont l'extériorité de la Kédoucha. Mais même eux agissent, sont les ouvriers de la Chékhina « les puissants exécutent sa parole», la parole étant la Chékhina.
 Il y a deux sortes de réparation, la réparation faite par les âmes et la réparation faite par les anges. 
Les anges représentent le mystère du verre et les âmes, le mystère du vin. Il faut alors boire le vin avec la main droite et s'accouder du côté gauche. Par cela, le Tikoun englobe la droite et la gauche, il n'y a plus alors de différenciation entre la droite et la gauche.
Il y a aussi deux ablutions, une pour le Tikoun des anges et une pour le Tikoun des âmes. Il faut penser à épancher les H'assadim (les eaux masculines) dans les ramifications que sont les âmes et les anges. Les premières ablutions sans bénédiction pour le Tikoun des anges mais les deuxièmes ablutions qui sont pour les âmes, supportent la bénédiction pour arriver à la perfection.
Il y a aussi deux trempages qui sont en eux-mêmes les unions et les réparations des ramifications en adoucissant les Guévourot du Karpass et du Maror. Dans les unions, il y a des Guévourot qu'il faut adoucir par l'amour. Ce trempage est au niveau de l'union par les baisers.
Il y a trois Matsot (non comme le Ari Zal qui les divise en quatre morceaux et qui représentent les quatre Moh'in de Abba) qui représente la Chékhina qui se divise en trois Séphirot H'essed-Guévoura-Tiphéret et qui représentent les trois patriarches. Le roi David représente et complète les trois Séphirot par la Malkhout. Ces trois Matsot englobent la Chékhina et donc les ''H'aGaT'' pour les besoins de la conduite du monde. La deuxième Matsa représentant la Guévoura doit être cassée en deux pour justement casser cette Guévoura et l'adoucir. Elle représente Ytsh'ak. Il y a deux sortes de Guévourot, de rigueurs. La première sorte est contenue dans le mystère des cinq lettres finales ''MaNTSaPaH''' dont la valeur numérique est de 280 et qui sont les 280 rigueurs des limites de la création. Le morceau cassé qui va être réservé pour l'afikoman représente ces ''MaNTSaPaH'''. Et le morceau cassé qui reste sur la table, est le mystère de MaN. La partie positive de ces rigueurs est cette envie et qui sont les eaux féminines, Maïm Noukvin. Ce morceau de Matsa est la ''AFIKOMAN''. ''AFIKO MaN'' sortez MaN de MaTSaPaKH'. C'est la partie positive des Maïm Noukvin. TsaPaKH' étant les rigueurs extrêmes de la Guévoura et par cette extraction, se radoucissent les rigueurs de TsaPaKH'.

La réparation de la création est quand la matière reçoit les Moh'in « et toute être animé saura que tu es celui qui les anime et comprendra tout être créé que tu es leur créateur». 
La matière comprendra alors grâce aux Moh'in qu'il y a un créateur. C'est la délivrance de la création entière qui vient par le mérite d'Israël qui a déjà reçu les Moh'in au moment de la sortie d’Égypte et du don de la Torah. 
Par le fait que les nations se soumettent à Israël, la révélation divine se fera sur eux. Mais cela ne suffit pas que les Moh'in rayonnent sur les six principes inférieurs, il faut que la Chékhina s'unisse et se fonde dans Z-A. L’Égypte est le principe des six Séphirot inférieures, le principe de ce monde.
 La sortie d’Égypte est la sortie du temps, de l'attraction de la matière afin de rentrer dans l'infini divin, dans l'unité totale qui est la source même de cette matière duelle. Mais lorsque l'homme se tient dans le ventre même de la matière, au plus profond de l’Égypte et se suffit de cette réalité duelle, à jamais, il y restera et ne pourra sortir pour percevoir l'infini divin qui se dissimule dans la matière. 
La seule vérité qui peut sortir Israël d’Égypte est cette parole divine « JE SUIS AVAYA qui t'as fait sortir d’Égypte» ce ''JE'' et non un ange... ces Moh'in qui sont remplis de H'okhma, sont susceptibles d'amener la liberté et ceci se fait sans avoir besoin de passer par l'union de Z-A et de Noukva.
 Ce rayonnement des Moh'in fait prendre conscience de l'état de perception de la réalité où nous sommes. Ce mensonge de la création se trouve en vérité dans l'esprit de l'homme et de ses idées erronées car ces mêmes idées naissent de ce levain qui est dans la matière. Tout objet en lui-même provient de l'unité divine mais c'est notre perception qui va lui donner ses propres limites qui révèle en fait nos limites et qui propage en nous notre propre esclavage.
 Il faut le Daat avant de faire Téchuva car c'est par le Daat que la perception de la matière va se révéler qui peut amener l'homme au repenti sur le fait d'avoir été attiré par cette illusion de la matière qui a été suscitée par nos sens.

 Par la sagesse, l'homme peut voir dans l'interdit l'impureté et réveiller en lui le dégoût de cette partie extérieure de la Klippa qui à première vue est attirante. Mais en vérité, ce n'est qu'un poison qui englue l'homme dans la matière et qui le coupe de cette origine divine qui le fait vivre. Même les idées philosophiques ne sont en vérité qu'une extériorité, ne sont que la Klippa qui est belle d'apparence mais qui est en vérité immonde.
 La liberté est ce niveau de perception où toute idée en dehors de l'unité divine n'est que vanité qui doit nous dégoûter. Ce que nous percevons n'est que la résultante de la dissimulation divine, la dissimulation de l'infini divin. Et c'est cet infini divin qui est en vérité attirant car c'est cela, le véritable délice de l'âme.
 Le véritable bien n'étant pas le bien contraire du mal mais la perfection de la perception de l'unité divine qui s'épanche dans toute cette dualité ambiante. La délivrance selon le Ramh'al se fait en réintégrant l'unité de la source originelle. Le Tikoun ne se fait que par la réintégration dans la racine mais pour cela, il faut se purifier, nettoyer le verre, réparer les anges puis vient la notion de la Matsa qui est le Tikoun de la Chékhina elle-même. Le principe du Tikoun se fait par les quatre verres qui représentent les quatre lettres du nom ''ADNOUT''. Cette nuit la gloire de Dieu se révèle en bas. Le ''ANI'' qui représente la Chékhina va se dévoiler cette nuit.

Rav Mordékhaï Chriqui 5777
Retranscription Rav Michael Smadja

Publie par la Source des sagesses
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