mercredi 31 janvier 2018

Tou be Chevat - le nouvel an des arbres 4

Tou Béchvat (cours n.4)

L e Talmud explique qu'il n'y a pas plus grand dévoilement de la fin des temps que le fait que la terre d'Israël donne ses fruits. C'est la preuve que Dieu revient vers son peuple et l'interpelle. Les fruits d'Israël seront alors les meilleurs du monde. 

Le troisième jour de la création, la terre n'a pas respecté l'ordre de Dieu car il y a une brisure. Et il y a alors deux sortes d'arbre. Un arbre qui est lui-même fruit et qui donne des fruits et une sorte d'arbre qui n'est pas fruit mais qui donne aussi des fruits. L'arbre-fruit est représenté par le juste dans le monde car il est lui-même fruit, il ne pense qu'à engendrer le bien pour les autres. Il en devient lui-même le bien, ce bien perdurant. C'est l'arbre de la vie. Mais il y a un fruit qui ne reste pas, c'est le fruit de l'arbre de la connaissance. C'est ce que demande Moshé aux explorateurs de la terre d'Israël: « dites-moi s'il y a un arbre?» Moshé leur demande de trouver l'arbre de la vie. Nous voyons que les fruits que les explorateurs ont rapportés n'ont pas dépéri après 40 jours de voyage dans la chaleur du désert. En ramenant ces fruits, les explorateurs rapportent la preuve qu'il y a l'expression de l'éternité dans la terre d'Israël. Pour cela, il y a une bénédiction spéciale sur les fruits de la terre d'Israël. Ce fruit de l'arbre de vie ressemble à son arbre, le fils ressemble au père.Nous pouvons comprendre l'ordre divin donné à la terre de faire sortir un arbre-fruit c'est-à-dire un fruit qui a les propriétés de son père, Z-A avec ses propres Moh'in qui sont épanchés par Abba et Ima. mais la terre a sorti un arbre qui sort des fruits, c'est-à-dire Z-A sans ses Moh'in issus de Abba et Ima. c'est la conséquence de la brisure des vases où les six Sephirot inférieures sont livrées à leur propre énergie sans contact avec le divin. L'éternité venant des Moh'in.

L'arbre-fruit est le Etrog, il correspond à la complétude. Le verset dit au sujet des enfants d'Israël: « vous êtes mes témoins» comme les cieux sont les témoins de l’œuvre de la création. Et en vérité les cieux et la terre ne peuvent subsister sans Israël car ils ne sont là que pour Israël. Et tant que Israël n'a pas reçu la Torah, la création était dans le chaos.

Une des Mitsvot liée à la terre est de ne pas profiter des fruits d'un arbre pendant ses trois premières années. La quatrième année, le fruit devient alors saint et la cinquième année, il devient profane et autorisé à être consommé. Pendant les trois premières années, c'est la Klippa qui prédomine. Pendant ces trois ans, l'arbre n'a pas de communication avec le ciel, il n'a pas un rapport avec sa source supérieure. Pendant ces trois années, il ne puise que des forces inférieurs (les six Séphirot inférieurs). Il ne peut puiser des flux supérieurs de ses Moh'in qui sont issus de Abba et de Ima. De même la femme après trois ans, a un changement hormonal. Mais à partir de la quatrième année, l'arbre va recevoir le flux divin qui lui est propre. La bénédiction précédant la consommation du fruit sert à connecter la matérialité du fruit, (la Klippa étant les six Séphirot inférieurs de Z-A) à ses Moh'in H'aBaD issus de Abba et de Ima. Il est enseigné que celui qui ne fait pas la bénédiction avant la consommation est comme s'il volait son père (Abba) et sa mère (Ima). Sans la bénédiction, il y a déconnexion de la matière et de sa source divine. Alors par la bénédiction finale, cette énergie qui s'épanche dans le fruit va pouvoir elle-même s'épancher vers l'extérieur. 

Le jour du 15 chevat, c'est la réparation de la faute du premier homme. Il a consommé de l'arbre interdit. La faute est venue de l'envie et la réparation va se faire au niveau de cette envie. Ce désir va être ramené à sa source première. Tout mal qui accompagne les créatures va alors retourner à sa source divine.

À l'époque du temple, il fallait amener les prémices des récoltes aux prêtres car le début n'appartient pas à l'homme, il appartient à Dieu. Toute action ne provient que de la Kédoucha. C'est la sanctification des trois niveaux de la création qui sont ''olam-chana-néfech'' ''l'espace-temps-âme''. Les prémices de l'espace est la terre d'Israël, les prémices du temps sont les Mohadim, les fêtes et le Shabbat et les prémices de la vie est Israël. Tout commencement doit provenir du divin sinon c'est la klippa qui se renforce. Le peuple d'Israël est les prémices des nations comme il est dit « Israël est les prémices de sa récolte», « mon fils, mon aîné Israël». C'est donc par Israël que les nations vont recevoir l'énergie divine. Israël est les Moh'in de Z-A et les nations, les six principes inférieurs mais pour cela, il faut que Israël sorte de sa vision égoïste et individuelle pour entrer dans la vision universelle. En s'annulant et en se consacrant aux autres, Israël devient un canal extraordinaire qui va déverser le flux divin sur toutes les nations. L'aîné est de l'ordre de l'éternité. L'envie est le démarreur de toute action et si cette envie est transcendée, alors toute la matière est sanctifiée de même que le plaisir lui-même. 

Le blé ''חיטה'', son prélèvement s'appelle la ''Térouma'' et il faut l'élever jusqu'à la sagesse supérieure comme il est dit ''Térouma'' peut se dire ''tré mi méa'' ''deux pour cent'. Il faut s'élever au niveau de deux fois cent qui sont les Partsouf de Ima et de Abba. Le blé correspond au père comme il est écrit « tout le temps que l'enfant n'a pas mangé de blé, il n'est pas ''père''. Il faut balancer les prémices des blés à Shavout, cela se dit ''Ténoupha'' qui se découpe ainsi ''ténou Pé'' ''donnez la bouche'' car le blé est lié à la parole. Dans le mot ''חטה'' ''blé'', il y a la racine du mot ''faute'' ''חאט'' c'est la décomposition des mots ''חאט ה'' ''la faute dans la mesure du ה''. L'orge aussi

''שעורה'' se décompose ainsi ''שיעורה'' la mesure du ה. Ce ה représente les cinq rigueurs. La première mesure du monde est partagé en cinq comme les cinq manières de sortir un son de la bouche tels que les labiales, les dentales, les gutturales, les linguales et les palatales. Il y a cinq groupes de lettres qui expriment cinq traversées du souffle par la gorge. Ces cinq modes de traversée du souffle correspondent aux cinq mesures du monde qui sont inclus dans le mot ''orge'' qui en hébreu peut se décomposer ainsi ''mesure de cinq'' qui est la restriction de l'infini. Dieu a gradué la force de sa lumière infinie en arrêtant son épanchement par le nom divin ''Chadaï''. C'est Dieu dans la limite, c'est le commencement de la création. C'est la combinaison du blé et de l'orge. Dans ''חטה'' il y a le ה du mot ''שעורה''. Les premières lettres du mot ''blé'' sont '' חט'' qui font la valeur numérique 22 qui représente les 22 lettres de l'alphabet. Les 22 lettres réparties en cinq groupes. Donc le blé est le pouvoir de la parole. Le ה vient de la mesure qui est dans l'orge ''שעורה''. Pour cela, le sacrifice de l'orge à Pessah' précède le sacrifice du blé à Shavouot. Dans le blé lui-même, il y a les cinq mesures et c'est sur ces cinq mesures que le premier homme a fauté. À propos des 12 tributs sans faute d'Israël, il y a deux lettres qui manquent, le ח et le ט. Dans le blé, il y a beaucoup d'écorces qui entourent le grain. L'arbre de la connaissance est le blé. La nature de ce blé est de fermenter, gonfler. Cette fermentation va rajouter des goûts à cette farine. Cette fermentation est le dépassement des limites de l'homme, de ce ה. C'est ce dépassement des cinq degrés de limite qui a entraîné le premier homme en exil, allant uniquement selon son intuition. Les limites assignent l'homme à rester dans un contexte qui lui permettent de s'élever du bas vers le haut mais après la faute et le dépassement de ces limites, cet épanchement va aller dans l'horizontal. Au lieu de monter dans l'infini, les yeux de l'homme vont l'entraîner dans la limite des cinq mesures. Ces cinq aspects de la limite sont enfermés dans le grain de blé. Ce sont ses écorces. Et pourtant le blé nous permet de parler, d'exprimer. Et c'est par un mot que la première femme a rajouté que l'homme a fauté. Ce rajout, cette sortie de la limite a entraîné la mort. Au lieu de dire au serpent qu'il était interdit de manger, elle a dit ''il est interdit de toucher''. C'est cela le pouvoir du blé, sortir de sa définition, de son cadre car ce n'est que dans la limite que s'exprime l'illimité. C'est cette envie qui est l'intuition personnelle qui fait sortir l'homme de l'infini et donc le déconnecter de l'épanchement divin. Le blé a quelque chose de particulier de même que le raisin dans le service au temple. Ces deux fruits d'après le Zohar sont les deux opinions du fruit de l'arbre de la connaissance. Ce sont les deux pôles d'une même énergie, le côté masculin (le blé) et le côté féminin (le raisin). Le vin n'était approché qu'à l'autel extérieur alors que le blé était approché sur la table qui se trouvait dans le saint en face de la Ménorah. Le blé qui représente le désir, le dépassement de la limite, est introduit à l'intérieur après lui avoir retiré ses écorces. Il ne va être approché que la partie la plus fine des fines, la fleur de la farine (la farine étant tamisée 13 fois qui est la valeur numérique de UN). Il fallait ce tamisage pour le faire entrer dans le saint car le premier homme n'a pu sanctifier sa partie extérieure qui a comme conséquence cette fermentation qui est représenté dans l'homme par l'ego. Alors qu'en vérité, le blé est là pour relier les cieux et la terre tout comme le vin. Les sept fruits que la Torah loue comme fruit de la Terre d'Israël représentent les sept principes inférieurs de la création. Dans chaque fruit, il y a du bon et du mauvais mais dans l'olive tout est mauvais sauf son huile qui ramène la mémoire. Le principe de l'huile est l'expansion, elle prolonge la flamme. Cette huile représente l'expansion de l'énergie divine des mondes supérieurs aux mondes inférieurs. Par la bénédiction, l'homme tire l'énergie originelle qui est placée dans le fruit vers la terre. Sans bénédiction, il n'y a que l'écorce qui est mangée, la partie matérielle. Cette Klippa va détruire l'homme. L'homme mangeant sans bénédiction vole l'étincelle divine qui se trouve dans le fruit. Il ne se nourrit que de la partie inférieure du fruit. Il y a une priorité dans la bénédiction, il faut toujours commencer par l'olive bien qu'au niveau ontologique les autres fruits de la terre d'Israël sont venus en premier comme les Séphirot où il y a une préséance. Mais l'olive qui représente la sixième Séphira (le Yessod) vient en premier car elle représente aussi la Guévoura de H'okhma. La sagesse permet de saisir les choses qui nous sont extérieures, c'est donc un épanchement qui vient sur nous comme l'huile. Ces deux extraits du blé et de l'olive sont dans le saint qui pourtant dans leur nature, sont amères. Lorsque le désir ne vient que pour soi, cette expansion est destructrice. Il faut alors l'intégrer dans un niveau plus haut qui est celui de la H'okhma. À partir de quel moment, l'huile révèle sa dimension suprême? Lorsqu'elle est liée à la sainte royauté ''Malkhouta Kadicha''. Pour cette raison l'onction d'un roi se faisait avec de l'huile d'olive afin de lui apporter de cette sagesse supérieure. L'olive elle-même est la Malkhout, la Guévoura étant l'amertume qui est dans la Malkhout. Et donc l'huile représente la Malkhout de la Guévoura de H'okhma. Le blé étant le Yessod de H'okhma. 

La datte: ''Tsadik comme une datte, il fleurit''. La Klippa de la datte n'est pas à l'extérieur car il y a un adoucissement qui se fait déjà au niveau de l'arbre. De tous les arbres du monde, il n'y a qu'un arbre qui se tare de prendre beaucoup de temps pour faire sortir son fruit, c'est le dattier dit le Zohar. Il fallait 70 ans au dattier pour faire mûrir ses fruits. Ces 70 ans représentent les 70 ans d'exil de la Chékhina car il manquait un juste dans cette génération jusqu'à la venue de Mordékhaï et Esther, le côté masculin et féminin du Tsadik. Alors la Chékhina se révèle, le principe féminin se révélant sur le Yessod. Alors le verset dit « dites au juste qu'il est bon». La datte est un fruit qui sort de sa dimension première, il n'a rien à voir avec son arbre, il se nourrit du soleil. Il va prendre sa consistance d'en dehors de lui. Le Tsadik est la représentation de l’annihilation et la datte est la symbolique de cette annihilation. Le juste est alors animé par une énergie supérieure qui vient du haut. 

La vigne représente l'assemblée d'Israël. Le vin lui-même dévoile les secrets comme il est dit ''il boit le vin, il dévoile des secrets''. Le vin a une particularité. Il peut soit détruire en amenant l'ivresse mais il peut aussi réjouir. De même qu'il y a une interdiction de greffer une vigne avec tout autre fruit car la vigne est comparée à la femme ainsi, Israël ne peut faire d'infidélité avec Dieu car il est considéré comme la femme de Dieu. Il est dit dans le Zohar que la première femme a pressé les raisins pour faire du vin au premier homme à propos de la faute originelle. De même Noah' après le déluge, a pressé des raisins et s'est enivré. Le mot ''sod'' et Yayin ont la même valeur numérique de 70. le vin est fabriqué avec l'extériorité et l'intériorité du raisin. Ainsi la lettre יà la même valeur que son remplissage וד. Ainsi la lettre ן son remplissage est aussi sa même valeur. Ève a séparé l'extériorité et l'intériorité du grain. Cette séparation entraîne le plaisir éphémère. Par le vin, Israël va avoir comme Mitsva de sanctifier le temps. C'est par le vin que l'assemblée d'Israël se sanctifie et s'unit avec Dieu. Le Nazir a une interdiction de consommer du vin de même que le Cohen au moment de son service car le vin a deux principes en lui, celui de pouvoir se dépasser pour s'unir à Dieu mais aussi à l'inverse, il a un pouvoir de rejet. c'est le principe de tout fruit, une sorte de couteau à double tranchant. C'est ce que l'on appelle la Klippa et le Péri, l'écorce et le fruit. Mais le vin lorsqu'il est très vieux, sa rigueur va faire ressortir le meilleur du vin. Le Nazir et le prêtre doivent se séparer du vin car le vin a la particularité de relier l'âme nutritive (Néfech) à l'âme intellectuelle (Rouah') et donc cette âme nutritive est alors adoucie et réduite mais ne pourra pas se connecter au vrai sens que l'âme divine révèle sauf dans les cas exceptionnels tels que le Shabbat et les jours de fête. Mais en général, le vin ne fait qu'une réparation au niveau du Néfech. Tous les fruits correspondent à des principes qui sont en nous. Les sept fruits d'Israël correspondant aux sept principes de la nature. Le raisin et le vin sont donc dans l'homme pour relier le Néfech à la Néchama mais d'un autre côté, ils ont le pouvoir de déconnecter cette union. Pour cela, le Nazir et le prêtre se sépare de ce fruit mais d'un autre côté, le Nazir doit apporter un sacrifice à la fin de son Nézira car par son abstinence, il a coupé la possibilité au Néfech de se relier à la Néchama. Il n'a pas élevé et transcendé ce désir mais il l'a éteint. Le Nazir va remplacer le vin par les cheveux de sa tête pour pouvoir s'unir au divin. Les cheveux correspondent au Kéter et le vin correspond au niveau de l'éternité, à l'au-delà des limites, au surpassement. Pour cela, le Shabbat, en buvant le vin, on goûte à la vie éternelle. Et donc, le Kéter est la symbolique de la sortie du temps vers l'éternité. Car toutes les Séphirot sont dans la temporalité au contraire du Kéter. Pour cela, les cheveux sont sa symbolique. Le vin représente les secrets de la Torah qui eux sont la couronne de Dieu. Ceux qui recherchent les secrets de la Torah, atteignent la couronne de Dieu. Le Ari Zal dit qu'il y a trois genres de fruits. 1/ des fruits où la Klippa est à l'intérieur comme la datte et l'olive 2/ des fruits où la Klippa est à l'extérieur comme la pistache et la noix 3/ des fruits où même la Klippa est consommable comme la figue et le étrog. L'extérieur devenant meilleur après maturation que l'intérieur. C'est une sorte de fruit de l'ordre de la Atsilout. De même le raisin en se transformant en vin est de l'ordre de la Atsilout où la rigueur se transforme en bonté. La figue aussi correspond au secret des cheveux de l'ordre du Kéter. Dans l'homme primordial qui est la première révélation divine dans la création, il y a quatre niveaux. Le niveau le plus haut de l'émanation est le flux issu des cheveux. La création se fait par gradation jusqu'à ce que le Kéli, le vase, la nature, se sépare du flux divin, de la lumière, du Or. Même dans le monde végétal et animal et de l'humanité, il y a une gradation qui est une sorte d'évolution. Au début, le Or et le Kéli étaient ensemble, l'infini et l'origine de la nature sont UN. Le deuxième jour de la création, Dieu a fait le firmament et a séparé les eaux d'en haut et les eaux d'en bas pour former le ciel et la terre où celle-ci devient le Kéli du ciel. Elle attend donc la lumière du ciel. Nos maîtres enseignent que ce jour, Dieu a créé l'enfer qui est la souffrance, la séparation, c'est ''l'esseulement''. C'est la conséquence d'une union qui s'est séparée. C'est une brisure qui s'est faite au niveau de la lumière des yeux de Adam Kadmon où le Kéli, l'origine de la nature et Dieu se séparent. L'infini alors se sépare de la Nature. Toutes les différences qui vont se faire dans la nature ne sont que le produit de la différence d'intensité d'expansion de la lumière dans les vases ou plutôt leur degré d'unification. Sur chaque création, sur chaque fruit, il y a une expansion de la lumière divine qu'il faut révéler dans la nature elle-même par la bénédiction. La différence dans les bénédictions est au niveau du degré d'épanchement de la lumière divine dans la nature. Le plus haut degré d'unification se fait par les cheveux de A-K. À ce niveau, il n'y a pas de brisure mais une fusion entre deux éléments complètement opposés. Les cheveux sont liés à l'extérieur alors que le crâne est le commencement de l'être puis les deux hémisphères du cerveau, la moelle épinière puis le torse et les jambes. Les cheveux sont le lien avec ce qui est au-dessus. C'est le niveau le plus haut de la sainteté, c'est le niveau de la relation presque infinie avec la nature. 

La figue correspond à un fruit de l'ordre du plaisir selon rabbi Méïr qui voit en ce fruit celui de l'arbre de la connaissance. Ce désir se révèle au niveau de la perception de l'homme. Là où l'homme met sa faculté de percevoir, c'est là qu'il va se réaliser. Si son centre d'intérêt est au niveau de la matière, alors son désir sera dans cette direction. La perception au niveau du Kéter est une perception où il n'y a pas eu de brisure. Celle-ci se matérialise au niveau de la H'okhma et de la Bina. Et une partie du Kéter va faire ressusciter les morts, c'est au niveau des cheveux. C'est la rosée qui va sortir du principe des cheveux de Adam Kadmon. L'union du Or et du Kéli est le travail de l'homme dans ce monde, relier la nature, les phénomènes, les événements à leur source divine, relier le fruit à sa racine.

Au moment du réveil, l'homme doit dire ''Modé Ani'' car à ce moment, il réveille l'envie de s'unir à Dieu. Le lavage des mains est la fusion de l'âme et du corps. C'est cette envie (Maïm Noukvim) qui permet à ce que la nature puisse recevoir de l'infini. C'est par le cheveu que va s'épancher l'infini et c'est pour cela que Rabbi Méïr a vu très loin dans la faute de l'homme. Lorsque l'homme voit un fruit, sa faculté cognitive, son raisonnement est animé par quelque chose mais ce n'est qu'une apparence car il n'a pas puisé du véritable élément le plus haut. Pour cela, nos maîtres disent qu'il faut faire attention à la figue car elle est infestée de vers. Dans ce fruit, l'extériorité veut dominer l'intériorité. Sa partie la plus sainte de la nature se trouve à l'intérieur. L'homme avant de fauter, avait un corps transparent et son âme faisait UN avec son corps mais au moment de la faute, ce corps est devenu opaque et pour le recouvrir, l'homme va prendre des peaux de figue afin de recouvrir cette opacité. Par la détérioration, il faut réparer. Le principe de la figue est la conservation, conserver une relation, c'est le symbole de la fidélité.

La grenade agit sur deux niveaux de propriété, la propriété publique, le domaine du multiple et la propriété privée, le domaine de l'unité. La grenade a la particularité de se propager de la propriété privée vers la propriété publique. Nous savons que la brisure des vases survient lorsqu'il y a un dépassement des limites du cadre. La grenade a la faculté de remplir les vides. C'est le vase qui n'est pas capable de contenir qui va alors recevoir une énergie qui va faire qu'il puisse arriver à contenir.

Rav Mordékhaï Chriqui

Provenance : Courrier pour Windows 10

 

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