vendredi 3 novembre 2017

Paracha Vayera le sacrifice d Ytsak ou la ligature de son corps

Paracha ''Vayéra''

''la ligature d'Ytsh'ak ou le sacrifice d'Ytsh'ak?''

Ce sacrifice heurte en général la raison humaine mais nous allons voir qu'en réalité cette épreuve n'est que l'acte de ligature et non l'acte d'égorgement. C'est-à-dire que le fils d'Avraham est d'abord lié puis il est déliée.

Dans les premiers versets de ce chapitre, il est écrit que Dieu met à l'épreuve Avraham. On voit que dans cette épreuve, il ne discute pas au contraire du moment où Dieu lui annonce qu'il allait avoir une progéniture où il lui demande ''comment le saurais-je?''.

 Dans son périple pour aller au mont Moriah, Ytsh'ak interroge son père ainsi ''où est l'agneau?'' Avraham lui répondant que Dieu y pourvoira. Avraham continue son chemin en vivant une contradiction dans sa façon de penser et cet ordre qui lui est ordonné. À ce moment, Avraham devient celui qui écoute au contraire de la période de Sodome où il prie pour empêcher sa destruction. Ici, il écoute l'ordre même s'il va contre toute sa philosophie bienfaisante. Et lorsque l'ange intervient pour l'empêcher de sacrifier son fils, il ne le fait qu'avec la parole et non avec un acte physique (comme la destruction de Sodome). Nous pouvons comprendre aussi de ce passage que Dieu n'intervient dans la vie des gens que par la ''parole''. Mais en vérité Dieu ne lui demande pas de tuer son fils mais de le ligoter. Pour cela, nous parlons de ligature et non de sacrifice. Nous voyons qu'à la fin, il n'est plus question de Ytsh'ak mais uniquement de Avraham.

De manière exotérique, la ligature est une épreuve, la dixième épreuve par laquelle Dieu a éprouvée Avraham. L'épreuve étant une purification de la matière afin que se révèle la présence divine. Mais de manière ésotérique, c'est Ytsh'ak qui est éprouvé.

Pour le judaïsme au contraire des autres religions, la ligature n'est pas un sacrifice, ce n'est qu'une épreuve. Le but n'est pas d'arriver au sacrifice. De manière ésotérique, la ligature est le retour à l'unité divine. Réunir la bonté (Avraham) et la rigueur (Ytsh'ak), le cœur et la raison. la foi et La connaissance, l'âme divine et l'intellect, Yshmaël et Essav. C'est Yaacov qui va relier ces deux perceptions, ces deux forces car c'est à partir de la ligature que Ytsh'ak et Avraham ont engendré Yaacov. La ligature est le rattachement de ces deux aspects qui sont opposites. C'est l'union des contraires.

Le Ramh'al explique le mot ''Akéda'', la ligature par le mot ''Akoudim, qui est le monde des ''tâches''. C'est le niveau de la création où les différents points ''Nékoudim'' qui sont opposés s'unissent. Akoudim est un monde où la lumière, ''Or'' c'est-à-dire le divin et le Kéli, le réceptacle, le vase qui va devenir la créature dans son aspect ontologique sont unis. ''Akoudim'' veut dire l'union entre la lumière et le vase, l'union entre l'âme et le corps. 

Nous savons que pour la création, il va y avoir une brisure des vases ou plutôt une brisure de symétrie où le vase ne reçoit pas la lumière. Le corps n'accède pas et ne se soumet pas à cette lumière de l'infini. Pour le Ramh'al, ce n'est qu'à la résurrection des morts que la lumière pourra s'introduire dans le vase où le corps sera unifié à l'âme. Il faut aussi savoir qu'au moment de la révélation Sinaïtique, le corps s'est uni à l'âme, les tables de pierre s'unissent aux lettres, le divin étant gravé dans la matière. 
L'âme et le corps sont unis uniquement dans un monde qui n'est pas le notre. La création étant un monde de division. 
Il faut unifier le cerveau et le cœur, le ciel et la terre dans le monde des AKOUDIM. Il faut unir notre intelligence avec l'intelligence divine. La foi étant l'intelligence divine. Il faut unifier ces deux aspects car le corps est soumis aux vicissitudes du temps, il est soumis à l'envie, au désir. 
Il y a alors deux choix: soit sanctifier l'acte interdit au nom de Dieu, tuer au nom de Dieu où la lumière envahit complètement le corps et le fait se mouvoir ou bien ligoter le corps et maîtriser ses sens, maîtriser le Kéli. Avraham par la ligature d'Ytsh'ak apporte la lumière divine dans le monde. Mais pour cela, il ne faut pas en arriver à sacrifier le corps mais uniquement à le ligoter c'est-à-dire le soumettre à l'âme. C'est le principe même de ''AKOUDIM'' et de la ''Akéda''. Ce monde qui nous rappelle l'ontologie du monde car en fait le monde présent où le corps et l'âme sont séparés n'est qu'une situation momentanée où il y a place au questionnement car sans questionnement dans ce monde, la foi est erronée car elle est soumise au corps.
 Ce n'est que par le raisonnement que le corps peut se soumettre à l'âme. Mais le raisonnement sans la foi est aussi une domination du corps et ce n'est que la foi qui va amener les limites à la connaissance, au corps. Il faut ligoter les sens.
Pour le Ramh'al, les Kélim sont les sens. Tout ceci pour faire pénétrer l'âme divine, le rayon de la lumière divine. Avraham a vu l'endroit uniquement parce qu'il croit. Sans la foi, un homme ne peut percevoir. Le raisonnement sans la foi n'est rien dans le service divin. La foi se renforce par l'acception du joug divin et des Mitsvot. On ne peut pas comprendre le monde uniquement par les sens et donc par le raisonnement issu de ces sens. Il y a besoin d'un autre facteur qui est la foi qui va réveiller l'âme divine. Il faut l'union de Avraham (la foi) et de Ytsh'ak (la raison) pour engendrer la vérité qui est représenté par Yaacov.

 Rav Mordékhaï Chriqui (5777)
Retranscription Rav Michael Smadja
Publie par la Source des sagesses

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