jeudi 10 mars 2022

Recueil de cours sur la Paracha "Vayikra" selon le sens secret

 

Recueil de cours sur la Paracha "Vayikra" selon le sens secret

SOMMAIRE 

1 VAYIKRA: LA SIGNIFICATION MÉTAPHYSIQUE DU QORBAN

2 VAYIKRA - QORBAN : le sacrifice de l'animalité et l'adhésion à la divinité 

3 KAWANA DU SHEMA’

4 LA FONCTION UNIFICATRICE DES NATIONS PAR LE TEMPLE DE JÉRUSALEM 

5 LA MÉTHODE POUR ACCEDER A LA CONNAISSANCE DE LA DIVINITÉ C’EST LA PROPHÉTIE. 



1 VAYIKRA: LA SIGNIFICATION METAPHYSIQUE DU QORBAN


Le livre de "Vayikra" s'articule essentiellement autour du travail[1] dans le Temple ' Michkan', que l'on appelle improprement en français "sacrifices", et qui connotent une idée très négative de massacre d'animaux avec des bains de sang. En hébreu le terme est tout différent: qorban, qui signifie littéralement celui qu'on a approché. Le mot vient de la racine qarev, qui veut dire proche. Il s'agit de se rapprocher de D.ieu, et ce en amenant un animal ou des produits de la terre au Temple de Jérusalem, et de le "sacrifier" sur l'autel, selon un rite décrit avec une grande précision dans le livre de Vayikra. Le qorban s'inscrit dans un plan beaucoup plus large qui est celui du Temple, chargé de dispenser le flux divin au monde entier. En effet, le Temple est le point de jonction entre les mondes supérieurs et le monde terrestre. C'est à partir du Temple et du travail des prêtres qui s'y pratique que va s'opérer le passage du spirituel au matériel. Chaque élément du Temple va ainsi avoir un rôle quasi-cosmique, puisque c'est à partir de lui que l'abondance divine pourra se déverser dans le monde. Ainsi, les pains de proposition déposés sur la table du sanctuaire seront les vecteurs de l'abondance alimentaire dans le monde, et empêcheront toute famine. L'encens, travail hautement spirituel, assurera la paix dans le monde, valeur également très élevée. 


Nous apprenons le rôle du Temple grâce à l'analogie entre celui-ci et le corps de l'homme[2]. Le Ramhal, dans Michkéné Elion (Les Temples suprêmes), décrit le parallèle entre les différentes parties du Temple et la structure humaine. Ainsi, le Saint des Saints (Kodech Hakodachim) représente le cerveau humain, chaque Table symbolisant un hémisphère cérébral, le crâne correspondant à l'Arche. Puis le Candélabre (la Ménora) parallèle les yeux; l'encens (la Kétoret) représente le nez; les Pains de Proposition sur la Table sont à rapprocher de la bouche. Sortant de l'espace du Saint où se trouvent tous ces ustensiles, nous arrivons au "Oulam" où se trouve l'autel. Si le Saint représente le visage, le Oulam est à mettre en parallèle avec le buste de l'homme. L'autel serait, dans cette optique, le système digestif, qui consomme les aliments venus de l'extérieur (ici les animaux-qorban), et fait ainsi le triage entre la partie des aliments à absorber et le reste à évacuer. Dans le travail des qorbanot, on trouve le même phénomène de sélection. Le qorban est brûlé sur l'autel, et les cendres (le déchen) est nettoyé le matin par le prêtre de garde; c'est même le premier travail qu'on effectue dans le Temple: avant de commencer la sanctification et l'élévation du monde, il faut avoir éliminé tout ce qui pourrait entraver ce travail.[3]


Ce travail de sélection s'avère central dans le Temple. C'est par et pour les qorbanot que le Temple fonctionne[4]. Si la Torah y a consacré un livre entier (Vayikra), c'est que les qorbanot sont essentiels à qui veut répondre à l'appel (vayikra) lancé par D.ieu pour tenter de se rapprocher de Lui, pour tenter la grande expérience de la Dvékout. 


Car les qorbanot nous offrent la possibilité unique de trier en nous le bien et le mal, et ainsi de nous élever vers le Haut, vers le spirituel. En effet, dans un qorban, on doit brûler d'abord la graisse et le sang. Ces deux constituants, nous dit le Ramhal, correspondent aux désirs (la graisse) et à l'orgueil (le sang). Pour qu'un homme fasse véritablement tchouva, il faut d'abord qu'il se débarrasse de ses lacunes, en commençant par maîtriser ses désirs et éliminer son orgueil. En consommant le sang et la graisse du qorban sur l'autel, l'homme sacrifie symboliquement ses penchants négatifs. Ainsi il pourra se rapprocher de D.ieu.


On comprend mieux maintenant pourquoi les qorbanot revêtent une telle importance dans l'économie de la vie juive. Ils sont l'intermédiaire favorisant le contact entre D.ieu et Son peuple. Et lorsque ces qorbanot ne purent plus être pratiqués, après la destruction du Temple, les Sages les ont remplacés par la prière, qui est devenue le vecteur de communication entre nous et D.ieu, ainsi que le dit le prophète Osée: "Nous complèterons les sacrifices des taureaux par nos prières (14, 3).


Mais ce rapprochement entre D.ieu et nous va encore plus loin. Car par le travail des qorbanot, on ne fait rien de moins qu'atteindre le but que D.ieu avait assigné au monde en le créant: rassembler tous les éléments disparates de la création et les faire remonter vers leur origine divine. Dans le langage de la Cabale: réunion des éléments séparés (nifradim) à la Source (Chorech) pour atteindre l'adhésion (dvékout) à D.ieu[5]. Le Ramhal décrit ce principe comme la perfection et le but ultime de tout homme: "Et lorsque tu approfondiras le sujet, tu verras que la véritable perfection est uniquement l'adhésion à D.ieu" (Mésilat Yécharim, La voie des Justes, chapitre 1). L'adhésion à D.ieu se fait en deux phases: 


L'âme de l'homme s'élève et s'unit dans un premier temps avec son origine, qui se trouve dans la Chekhina, la Présence Divine sur terre. Cette élévation est rendue possible justement par le travail des qorbanot, qui sanctifie le corps de l'homme en "sacrifiant" l'animal sur l'autel, et montre ainsi qu'il désire maîtriser toutes ses pulsions physiques et son orgueil, sources du mal au niveau individuel. Par le qorban, l'homme aura fait le tri entre le matériel et le spirituel et pourra ainsi se rapprocher de son origine divine.


Dans une seconde étape, ce processus, de particulier, devient collectif: tous les êtres créés ont réalisé ce processus de triage et d'élévation spirituelle, et alors ce qui était séparé peut s'unir à la Présence Divine. On atteint le stade de l'union des mondes, de l'unité retrouvée entre le Créateur et les créatures. Degré extrême de perfection, où l'unité et la souveraineté de D.ieu sont vécues par tous les êtres vivants


Ainsi, par le biais des qorbanot, l'homme peut en quelque sorte s'épurer de ses tendances animales, et s'unir, ou au moins se rapprocher, de son origine divine. Ce processus le place dans la position de l'homme "idéal", c'est-à-dire Adam avant la faute. Le qorban, qui était apporté pour expier d'une faute, permet une sorte de "revirginisation" du fauteur. En sacrifiant un animal au Temple, le fauteur montre qu'il a compris qu'il fallait dominer ses instincts animaux qui l'ont amené à fauter, et ainsi il peut aspirer à une haute expression de sa spiritualité, but de la création de l'homme. C'est la voie vers la perfection humaine, comme Adam séjournant dans le Jardin d'Eden avant la faute, où il existait une communication directe entre D.ieu et lui, et où le corps et l'âme étaient translucides, enveloppés de la lumière divine[6].


Le qorban n'est donc pas cette image fausse et dévoyée d'animaux sacrifiés pour un D.ieu affamé de sang, mais au contraire le vecteur d'une plus grande spiritualité, le moyen d'atteindre des sommets destinés à l'union des êtres créés avec leur Créateur, et ainsi d'amener sur terre une plus grande fraternité, car tous les hommes se retrouveront unis par l'image du divin inscrit en eux et qui s'exprimera en plein après le travail préliminaire des qorbanot. 


Rav Mordékhaï CHRIQUI 

[1] Nous préférons le terme de travail à celui , plus usité en français, de "service" qui traduit improprement ce que l'hébreu entend par "avoda". [2] Voir notre article sur Trouma. [3] Dans la même veine, les cabalistes recommandent une vidange intestinale le matin avant la prière, pour que le corps soit prêt à recevoir le maximum de sainteté (Voir Ari zal, Chaar Hakavanot, introduction) [4] Même si le Temple Lui-même, comme nous l'avons expliqué dans la paracha de Trouma, a une sainteté intrinsèque indépendante des qorbanot qu'on y pratique. [5] Voir Kitsour Hakavanot du Ramhal p 162. [6] Le corps de l'homme était alors enveloppé non d'une peau עור mais d'une couche de lumière אור .La dichotomie corps-esprit n'existait même pas, l'homme avant la faute baignant dans un contact constant et immédiat avec le divin.


2 VAYIKRA - QORBAN : LE SACRIFICE DE LʼANIMALITE ET LʼADHESION A LA DIVINITE 


« Et lorsque tu approfondiras le sujet, tu verras que la véritable perfection est uniquement l'adhésion à Dieu » (Mésilat Yécharim, La voie des Justes, chapitre 1). 


À propos des qorbanot (sacrifices), Maïmonide dans le Guide des égarés (livre III chapitre 32) écrit : « […] En effet, comme il est impossible de passer subitement d'une extrémité à l'autre, l'homme, selon sa nature, ne saurait quitter brusquement toutes ses habitudes. Lorsque Dieu envoya Moïse, notre maître, afin de faire de nous, par la connaissance de Dieu, "un royaume de prêtres et un peuple saint" (Ex. 19, 6) [comme il l'a déclaré en disant : "On t'a montré à connaître, etc." (Dt 4, 35), "tu sauras aujourd'hui et tu te rappelleras à ton cœur, etc." (Ib. 11, 13)], et afin de nous rendre dévoués à son culte, comme il dit : "et pour le servir de tout votre cœur" (Ex 23, 25), "c'est lui que vous servirez l'Eternel votre Dieu" (Ex 23, 25), "c'est lui que vous servirez" (Dt 13, 5) ; alors (dis-je) c'était une coutume répandue, familière au monde entier, - et nous-mêmes nous avions élevés dans ce culte universel – d'offrir diverses espèces d'animaux dans ces temples où l'on plaçait les idoles, d'adorer ces dernières et de brûler de l'encens devant d'elles. Des religieux et des ascètes étaient les seuls hommes qui se dévouaient au service de ces temples consacrés aux astres, comme nous l'avons exposé. En conséquence, la sagesse de Dieu, dont la prévoyance se manifeste dans toutes ses créatures, ne jugea pas convenable de nous ordonner le rejet de toutes ces espèces de cultes, leur abandon et leur suppression ; car cela aurait paru alors inadmissible à la nature humaine, qui affectionne toujours ce qui lui est habituel. Demander alors une pareille chose, c'eût été comme si un prophète dans ces temps-ci, en exhortant au culte de Dieu, venait nous dire : "Dieu vous défend de lui adresser des prières, de jeûner, et d'invoquer son secours dans le malheur ; mais votre culte sera une simple méditation, sans aucune pratique". » 


Il est indéniable pour le rationnel de penser autrement le sacrifice. Et pourtant la Torah est éternelle , et comme dit Nahmanide, Adam, Abel ont fait des sacrifices et il n'y avait pas de peuples ni de tradition à cette époque. Et à la fin des temps, nous prions que « les sacrifices soient rétablis». Il est vrai que tous les prophètes d'Israël ont déjà réprimandés le peuple et leurs sacrifices insignifiants. Cependant une question se pose aux rationalistes : « une loi (en occurrence ici , le sacrifice) peut-elle être une concession faite au peuple d'Israël à cause des dérapages des peuples idolâtres ?


Selon la kabbale, le Qorban (traduit généralement par « sacrifice ») signifie, le « rapprochement » de la créature à Dieu. Tel rapprochement entre Dieu et nous peut se traduire de plusieurs manières, selon la nature de l'homme et le temps; c'est là la signification du malboush, le vêtement, que peut porter la mitsva, ou l'ordre divin. Mais attention ! tout le monde ne peut faire des transpositions des ordres divins, selon l'époque et la nature humaine très variable. De là le veau d'or. Seul le prophète ou le possesseur de rouah haqodesh, le souffle saint, est capable d'extrapoler sans corrompre l'écriture.


Après la destruction du Temple les maitres ont dit : « fin de la prophétie, et hadash assour min haTorah, tout ce qui est nouveau sera interdit par la Torah ». Il fallait attendre le Zohar ou le Ari pour renouveler le sens de certains symboles, comme les douze pains des repas de shabbat qui rappellent les douze pains de préposition du Temple. Les haqafot de la Téva à Souccot en souvenir des haqafot de l'Autel, ou encore la consommation de la matsa afiqomen (T.B Pessahim) en souvenir de la consommation de l'agneau pascal etc. etc…


Aussi les prières remplacent les qorbanot, mais les méditations aussi sont un véritable substitut aux qorbanot. En effet par la qawanah des qorbanot, on ne fait rien de moins qu'atteindre le but que Dieu avait assigné au monde en le créant : rassembler tous les éléments disparates de la création et les faire remonter jusqu'à l'Unique Source. Dans le langage de la kabbale ramhalienne : l'Union des êtres séparés (nifradim) à la Source (Chorech) pour atteindre l'adhésion (dvékout) à Dieu. Le Ramhal décrit ce principe comme la perfection et le but ultime de tout homme: "Et lorsque tu approfondiras le sujet, tu verras que la véritable perfection est uniquement l'adhésion à Dieu" (Mésilat Yécharim, La voie des Justes, chapitre 1).


Rav Mordékhaï Chriqui L'ESSENCE DE LA TORAH II 



3 KAWANA DU SHEMA'


"Toute lʼintention de la prière est dʼunir Zĕʻîr Anpin (ha-Qadosh baroukh hou) et son Féminin (la Shékhinah) et de les accoupler. Quand le Temple était érigé, leurs cerveaux étaient permanents et ne s'éclipsaient pas, mais à présent, les cerveaux se sont séparés […] il n'y a pas d'Union, et le but de nos prières est de leur restituer leurs cerveaux. [...] Avant que le Petit visage et son Féminin soient accouplés lors de la ʽĂmîdâh, il faut quʼils aient leurs cerveaux. C'est ainsi dans le Hȇkhȃl, Palais, de lʼAmour [dans le monde de la création] ... se constituent les eaux féminines pour susciter l'accouplement supérieur du Père et de la Mère [qui sont constamment unis] se trouvant dans le Monde de lʼÉmanation, afin quʼils engendrent les mȏḥîn pour Zĕʻîr et son Féminin, et quʼensuite ils sʼaccouplent lors de la ʽĂmîdâh. En conséquence, le but de la récitation du Šĕmaʻ concerne lʼadhérence du Père et la Mère ainsi que la descente des cerveaux vers Zĕʻîr et son Féminin. […] En bref, le secret de la récitation du Šĕmaʻ consiste à unifier le Père et la Mère et à donner les cerveaux au Zĕʻîr et à son Féminin, et ces cerveaux descendent jusquʼau Palais de lʼAmour du monde de la création ; alors la Malkhȗt peut sʼélever dans le monde de lʼÉmanation et devenir une configuration (Visage) complète. […] Lʼintention de lʼunification du Šĕmaʻ est lʼaccouplement de Aba et ʼÎmȃ auquel succède, lors de Sîm Šâlôm (fin de la récitation de la ʽĂmîdâh) lʼunion des deux Visages inférieurs". SHELA', Sîddûr Šaʻar ha- šȃmayîm, op. cit., p. 170-171.


Rav Mordékhaï Chriqui Facebook 7 janvier 2015



4 LA FONCTION UNIFICATRICE DES NATIONS PAR LE TEMPLE DE JÉRUSALEM


Dans le Midrash Rabba (1,3) : Rabbi Josué fils de Lévi dit : « Si les nations du monde avaient conscience de lʼimportance, ainsi que le nécessité - pour elles - du Temple, ils auraient entouré le Temple de murailles pour le protéger. Car en réalité la nécessité dʼun Temple est plus importante pour elles que pour Israël ; ainsi que le Roi Salomon a tenu à proclamer lors de lʼinauguration : « Je t'implore aussi pour l'étranger qui ne fait pas partie de ton peuple Israël et qui viendrait de loin pour honorer ton nom. Car ils entendront parler de Ton grand nom, de Ta main puissante et de Ton bras étendu, et ils viendront prier dans cette maison; Toi, tu l'entendras du ciel, ton auguste résidence, et tu exauceras les vœux que t'adressera l'étranger, afin que tous les peuples du monde connaissent Ton nom, qu'ils Te révèrent comme ton peuple Israël, et qu'ils sachent qu'elle est sous l'invocation de ton nom, cette maison que j'ai bâtie » (Rois I, 8, 41) ». (Voir la suite du Midrash - en hébreu - cidessous) 


Oui le Nations gagneront avec le Temple de Jérusalem, car il leur apportera lʼéquilibre, lʼharmonie, la Sagesse suprême, et la paix. Bien quʼIsraël a dʼautres moyens pour connaitre et servir Dieu, cependant la dimension de "lʼunion des êtres créés avec lʼInfini", ne peut être atteinte que si les peuples sont en paix et sous le toit du Temple de Jérusalem. Temple qui relie le Candélabre (les sciences - Édom, lʼOccident), lʼAutel (le sacrifice - la prière - lʼIslam), lʼencens (émanation - traditions hindous etc.), et, lʼArche de la Torah (le Saint des saints - lʼInfini - Israël). Lʼunification des valeurs, dispersées à travers le globe, à lʼintérieur du Temple de Jérusalem, révèlera lʼUnité de Dieu Un et absolu. 


Rav Mordékhaï Chriqui © M.C. LʼEssence de la Torah II (corrigé 2020) 


מדרש רבה במדבר פרשה א פסקה ג : א"ר יהושע בן לוי: אלו היה או"ה יודעים מה היה המקדש יפה להם קסטריות היו מקיפים אותו כדי לשומרו. שהיה יפה להם יותר משל ישראל. שכן שלמה סדר תפלה (מלכים א ח, מא) : וגם אל הנכרי אשר לא מעמך ישראל הוא וכתיב (שם) ועשית ככל אשר יקרא אליך הנכרי. אבל כשהוא בא אצל ישראל מה כתיב (דה"ב ו) ונתת לאיש ככל דרכיו אשר תדע את לבבו, אם היה ראוי לו היה נותן לו ואם לאו לא היה נותן לו. ולא תאמר בית המקדש אלא אילולי ישראל לא היה מטר יורד ולא השמש זורחת שבזכותן הקב"ה מרויח בעולמו. ולעולם הבא או"ה רואין לישראל :היאך הקב"ה עמהם והן באין להידבק להם שנא' (זכריה ח) בימים ההמה אשר יחזיקו עשרה אנשים מכל לשונות הגוים 



5 LA METHODE POUR ACCEDER A LA CONNAISSANCE DE LA DIVINITE C’EST LA PROPHETIE. 


LA KABBALE (et avec le Ramhal en particulier) - qui est le prolongement de la prophétie - utilise une autre méthode de la LOGIQUE (non pas la cartésienne ou la talmudique = Ets hadaat) mais la méthode de la MATQALA - la BALANCE (selon le sifra disnéuta); Dans l'approche scientifique, on utilise le syllogisme et l'expérience. ll y a certes aussi une intuition dans la science, mais très aléatoire. Dans la kabbale il y aurait , grâce à la prière et les yihoudim (méditations) UNE VRAIE INTUITION - c'est l'esprit sacré. 


Rav Mordékhaï Chriqui Facebook 24 avril 2012

mercredi 2 mars 2022

Recueil de Cours sur la Paracha " Pekoude" le Temple "Michkan"




PARACHA ''PEKOUDE'' : LE TEMPLE

 Dans le dernier verset de la PARACHA, il est écrit: « car la nuée de Dieu était sur le MISHKAN le jour et le feu était la nuit aux yeux de toute la maison d'Israël dans toutes leurs étapes''. 

Le livre des noms, "Chémot", qui s'occupe de la sortie d’Égypte, du don de la Torah et en conclusion de la construction du MISHKAN (temple), est à priori le cheminement qui amène la création à la perfection qui va se perdurer après par la construction du saint temple.

 Il y a un point dans cette PARACHA qui enseigne sur la révélation de son unité et aussi sur l'union de la communauté d'Israël. Ces deux aspects dépendant l'un de l'autre. 

Tout le temps où le MISHKAN était dans le désert, la nuée divine le recouvrait. Avant la construction du MISHKAN même s'il y avait déjà la Torah, il n'y avait pas une telle union dans toutes les évolutions de la vie des enfants d'Israël dans le désert. Cette union ne pouvait se faire que par la construction du MISHKAN. 

Bien qu'avant sa construction, Dieu générait toute l'âme de la création mais maintenant un autre niveau se dévoile, cette possibilité de s'unir à la vie éternelle en particulier. De l'âme du monde, maintenant Dieu se dévoile à son peuple par l'intermédiaire du MISHKAN et par cela, lui donne la possibilité de ressentir consciemment cette éternité divine. 

 Et même au moment du don de la Torah, il n'y a pas eu cette proximité divine aussi forte bien qu'il est écrit que Dieu, la Torah et Israël sont UN c'est-à-dire qu'il y a une union indélébile qui se crée au moment du don de la Torah, cette union n'est pas aussi forte car celle-ci ne se fait qu'au moment de l'étude de la Torah alors qu'avec la construction du MISHKAN, cette union, cette proximité divine se ressentait dans chacun de leurs actes.

 Chaque événement de la journée et de la nuit était grâce au MISHKAN, en union parfaite avec l'unité divine. Il y a la Torah qui est la Théorie et il y a le service qui est la pratique. 

 Par le service, se révèle en pratique l'union et par cela, Dieu se dévoile en chacun de nous. Ce lien était continu sans interruption. C'est-à-dire que cette union révélait en nous une conscience permanente de l'unité divine.

 Rabbi Shimon bar Yoh'ai enseigne que lorsqu'il y avait le MISHKAN, les enfants d'Israël n'avaient pas besoin de lumière pour s'éclairer dans leurs tentes. La lumière de la nuée de gloire les éclairait dans chacun de leurs gestes. Leurs corps étaient eux-mêmes lumière divine. Ils n'avaient plus besoin de leurs sens pour percevoir le monde.

 Les nations sont liés au soleil c'est-à-dire à cette conduite dite de la nature où le lien avec les créatures ne peut se faire qu'avec les sens. Le peuple d'Israël a un lien particulier au-delà de la perception des sens. Ce lien se dévoilait à chaque moment à l'époque du MISHKAN. Et par ce lien divin, les nations eux-mêmes recevaient leur lumière générée par le soleil et donc par la conduite dite de la nature.

 Il se peut qu'avec la TORAH uniquement, le peuple d'Israël ne peut arriver à devenir une seule entité réellement et définitivement car nous avons vu que malgré le don de la TORAH, le peuple avec la fabrication du veau d'or, s'est disloqué et a voulu redevenir une nation identique aux autres nations qui n'est que l'assemblage de volontés particulières où chacun des êtres qui forment la nation est lié à celle-ci que parce qu'ils ont une volonté commune parmi une myriade de volontés qu'ils développent.

 Cette révélation de la lumière divine s'épanchant par l'union totale du peuple d'Israël, ne peut se faire que par la construction du MISHKAN et bientôt du troisième temple. Le temple n'est pas seulement la perfection d'un peuple mais aussi la perfection de toute la création entière. 

Dans la création, il y a évidemment des qualités spécifiques qui unissent les créatures afin de révéler l'unité divine malgré la spécificité de chacune des créatures qui la composent. 

 Chaque créature ayant la même composition d'énergie divine en elle qu'elles soient du monde des âmes, anges ou créatures séparées. Il y a donc dans l'essence même de la création, la possibilité de revenir à l'unité divine. Mais le temple est un révélateur de cette unité divine extraordinaire.

 De la même manière que Dieu est l'âme de la création qui génère et qui fait exister celle-ci, le MISHKAN aussi en est le moteur. Celui-ci en est le plan céleste. Le chaos qui perdure dans le monde bien qu'il a été réparé par le don de la Torah, la réparation totale de ce chaos, la réparation de cette harmonie divine ne peut se faire que grâce au plan inclus dans le temple. 

Le mauvais penchant c'est-à-dire cette perception duelle de la vie ne pourra complètement et réellement être réparée que par la construction du troisième temple. Car en fait le temple dans ce monde est la révélation de la direction divine qui se trouve dans le niveau le plus haut de la création. Et c'est par l'intermédiaire du temple que Dieu devient UN avec sa création sinon, il n'est que l'âme de sa création en tant que Élokim, le puissant générateur d'énergies divines.

 Par la construction du MISHKAN, vous avez réuni le transcendant et l’immanent car en vérité le MISHKAN englobe toutes les créatures, toutes les énergies de la plus haute à la plus basse. Par sa construction, s'est révélée cette union de toutes ces forces. 

Dieu désire la construction du troisième temple plus que le peuple d'Israël lui-même car par sa construction se révélera sa véritable gloire qui est le but de toute la création.

 Rav Mordékhaï Chriqui 5776 Retranscription Rav Michael Smadja 



PARACHA ''PEKOUDE'' : LES FONDEMENTS DU TEMPLE ET L'UNIFICATION DES MONDES

 La construction du Mishkan nous apprend que le but de la création n'est pas seulement de goûter le transcendant mais aussi l'immanent, la présence de Dieu dans ce monde à tout moment.

 Sans cette vie divine ici-bas, l'homme reste alors dans une certaine théorie de la connaissance de Dieu, dans une foi platonique.

 Par le Mishkan, l'homme va transcender sa foi et l'expérimenter dans sa propre vie. C'est vivre avec Dieu et non seulement l'accepter en tant que créateur. Grâce au Temple, on vit l'expérience divine. Dans le Temple, va se faire l'union des êtres avec Dieu comme l'union d'un homme et d'une femme, d'un peuple avec Dieu. Mais il y a encore beaucoup plus que cela qui est un arrangement, une réparation de toutes les créatures pour les amener et les élever aussi à cette adhésion. 

« Au commencement, Élokim a créé les cieux et la terre». Dieu a créé le monde en créant son modèle dans les mondes supérieurs. Ce monde tel qu'il est, ressemble au modèle suprême afin que ce monde soit conforme au monde supérieur. Et toutes les facettes qui sont installées en haut, sont préparées en bas afin d'unifier le monde supérieur au monde inférieur. Car s'il n'y a pas cette ressemblance, ce parallèle entre l'univers métaphysique et l'univers physique, il ne pourrait se faire cette fusion entre les deux mondes. Pour qu'il y ai union, il faut un rapport, une relation entre ces deux mondes. Chaque chose de ce monde a une correspondance dans les mondes supérieurs. 

« au moment où Dieu a créé le monde, il a scruté la Torah comme un architecte scrutant les plans d'une construction». Dieu en fait médite sur son nom pour créer le monde. On considère la Torah comme le nom suprême. Tout ce qui est rapporté dans la Torah, sont en fait des noms divins. Toute la Torah est en fait un seul nom divin constitué de toutes les lettres attachées l'une à l'autre. 

« le monde se tient alors sur trois axes qui sont la H'okhma (sagesse), Bina (le discernement) et Daat (le savoir)» ce sont les trois premiers principes de la création. Il n'est pas mentionné le ''Kéter'' dans le Zohar et il est remplacé par un autre principe qui s'appelle ''Daat''. Il s'agit des trois principes de l'univers et par ces mêmes principes, le Temple a été construit. Dans la création, il est écrit ''travail'' ''l’œuvre divine'' comme dans la construction du Mishkan.

 La H'okhma ne peut être saisie de manière automatique, c'est comme une sorte d'axiome que l'on reçoit sans comprendre. C'est comme une graine qui contient tout ce qui doit sortir mais n'est pas percevable dans sa constitution (ajout une même graine qui selon la terre ou elle a été plantée donnera une vigne avec un gout différent).

 Ce n'est que par la rencontre avec un autre principe que l'on appelle ''Bina'', discernement, que va se révéler et être perçue cette sagesse car la sagesse en elle-même est cachée. La véritable raison de toute chose nous échappe en vérité. Il n'y a rien de rationnel dans les Mitsvot car leur source provient d'un endroit insaisissable. Par la Bina, il y a une fragmentation de la sagesse, de la graine, (c'est le rôle de la terre) il y a alors une révélation. 

  Tout fonctionne de cette manière, de l'union de la H'okhma avec la Bina, entre la sagesse et le discernement, entre le principe masculin et le principe féminin. Cette union engendre le Daat, le savoir (c'est le fruit). C'est par le savoir aussi que l'abîme du monde se crée dit le prophète. Le savoir engendre notre comportement, c'est en fait l'expérience. Ces trois principes vont être les fondations mêmes du Temple et de l'univers. 

Dans le verset de la genèse, le mot ''béréchit'', ''au commencement'' correspond à la H'okhma, au père. Le mot ''Bara'', ''a créé'' correspond à la Bina, à la mère. '' les cieux'' correspondent au Daat et au petit visage, c'est aussi l'expansion vers la matière. Et c'est la terre qui est le produit de ces trois principes. 

« Voici les comptes du Mishkan» le Zohar explique que cela fait référence à la H'okhma. C'est le sens caché de sa construction qui est de l'ordre de la sagesse. «Voici le plan caché du Mishkan» c'est cette même sagesse qui s'est exprimée au moment de la création du monde. Le verset continue avec les mots « la tente de témoignage» ''cette tente d'assignation qui témoigne et donc qui révèle'' représente la Bina, le discernement. « Qui fut dressée selon l'ordre de Moshé» c'est la révélation physique du Mishkan par le Daat. 

 L’œuvre du temple est donc en parallèle avec l’œuvre de la création. Il y a donc un lien entre les mondes métaphysiques et le monde physique qui se révèle par cette structure des trois principes de H'okhma, Bina et Daat. Tout cela est enregistré dans cette construction du Mishkan. Il y a donc trois plans: un plan suprême, le divin, un plan physique, l'univers dans toutes ses facettes et nous avons le Temple qui a en lui une trace de tout ce qui existe en haut et en bas.

 Le Temple étant une clé de jonction et d'unification entre le haut et le bas. Cette jonction a elle-aussi cette même correspondance afin d'unifier ces deux plans supérieur et inférieur. Chaque plan correspond à sa réalité, il existe donc dans le Temple, une forme de tout l'univers qui est lui-même une forme de tout le plan suprême. Le Temple possède donc en lui une forme de cette structure extraordinaire du plan divin. Ces mêmes mesures avec lesquelles Dieu a fait le monde, il les a utilisées pour faire le Temple. Il est donc une représentation de tous les mondes suprêmes et de tous les mondes inférieurs. Le Temple a une fonction qui lui est particulière qui est cette clé de voûte qui va permettre d'unifier ces deux plans de la création. 

Le Zohar enseigne que Moshé a été très étonné de l'ordre de construire le Mishkan car il se disait: « comment le maître du monde qui contient tout peut-il demander qu'on lui construise une maison matérielle?» le Temple est le témoignage de la présence divine sur terre. Mais d'un autre côté, dès que l'on parle d'enfermer le divin dans la matière, cela est proche de l'idolâtrie. Et c'est cela l'étonnement de Moshé. Certains sages expliquent que le Temple est venu après le veau d'or où on a montré notre incapacité à vivre l'expérience divine sans objet, rien qu'avec l'esprit. Le Temple devient alors comme Moshé, l'intermédiaire sans frôler l'idolâtrie. 

Tous les prophètes vont être de cet ordre où il va y avoir une altération de la parole divine mais Moshé n'est pas de cet ordre, il retransmet directement la parole divine sans interprétation et donc sans altération et dégradation. Chaque prophète transmet ce qu'il reçoit par rapport à un temps, par rapport à un événement, il n'est pas dans l'éternité. Moshé va transmettre la voie de l'éternité qui va s'habiller dans la temporalité. 

 C'est Moshé qui va dresser le Temple et c'est lui seul qui comprend sa signification exacte. Dieu a montré par sa construction toutes les créatures de ce monde et tous les événements qui ont une forme suprême et une correspondance dans les mondes supérieurs. Dieu lui a montré aussi le passage de la forme subtile à la forme matérielle. C'est ce passage qui s'appelle ''ex-nihilo'' qui est cette extraction de l'existence à partir du néant, le néant en tant qu'insaisissable et infini. Il y a donc un passage de la forme subtile à la forme épaisse de la matière. Moshé a vu exactement ce que Dieu veut et ce passage, cette clé de voûte est le Temple. C'est tout le mystère des Palais, des Hékhalot.

 Ce sont ces palais qui transforment la lumière subtile et qui les orientent vers les formes terrestres et universelles. Mais elles ne prennent forment que lorsqu'elles passent à travers un Mishkan qui est la résidence de la présence divine. Et c'est par ce passage de la présence divine dans ce Temple et dans ces palais, que vont se matérialiser les lumières divines en formes telles que nous les pensons, telles que nous les imaginons, telles que nous les réalisons. 

« vois les formes qui sont vues en toi» c'est ainsi qu'explique le Zohar la perception de la construction du Mishkan.

 Le Temple en fait est ces sept palais qui se réunissent dans un seul palais qu'est le Temple et que le Zohar appelle ''miroir'' qui permet de voir au-delà de la perception sensorielle. C'est un niveau de perception de l'ordre du supra-mental. 

 Nous percevons alors par ce miroir, l'origine de toutes les formes, de tous les accidents, de tous les événements. Nous ne parlons que de cette sphère, de ce miroir qui n'est pas transparent et qui permet alors de transformer par la faculté imaginative les lumières en formes et de visualiser quelque chose de concret. Le Temple n'est pas un lieu de culte comme la synagogue mais l'endroit où se révèlent les unions du haut et du bas. Alors notre vie a un sens car elle est reliée à quelque chose qui est dans la pensée même de Dieu et qui est éternelle. 

Rav Mordékhaï Chriqui 5778 Retranscription Rav Michael Smadja 



PARACHA PEKOUDE : LE MYSTERE DU TEMPLE DE JERUSALEM 

Le Temple de Jérusalem, représente l'idéal le plus élevé auquel le monde peut aspirer : faire régner directement, et quotidiennement, la souveraineté de Dieu et son Unité dans le monde.

 Dans son livre fabuleux Michkéné élyone, sur le 3ème Temple de Jérusalem, le Ramhal nous explique la structure métaphysique du Temple de Jérusalem. Ce Temple représente aussi bien la structure du monde, que la structure de l'homme.

 En somme le Temple est le microcosme de l'univers au même titre que l'homme. Il contient en Lui tous les éléments de la nature, et et les ramène à leur essence – la sainteté. Il y a en quelque sorte "transfert" de la sainteté du Temple vers la nature, celui-ci dispensant la sainteté concentrée à l'extrême en son sein vers le monde entier. Nous apprenons cela de la structure même du Temple, et de sa similitude avec le corps humain. En effet, le Temple est à l'image de l'homme, nous dit le Ramhal dans son livre consacré au Temple, "Michkéné Elyone" (Le Temple Supérieur), avec le cerveau, le cou, le buste et les membres. Et comme l'homme est le microcosme du monde, le Temple est donc représentatif du monde entier. Et puisqu'Il est le point de jonction entre le monde supérieur et notre monde, c'est par Lui que va se déverser dans le monde la réalité de l'Influence Divine. 

 Ainsi, le Kodech Hakodachim, le Saint des Saints dans le Temple, contenant l'Arche Sainte, est assimilé au cerveau humain, les deux Tables – qui s'y trouvent dans l'Arche - correspondant au deux hémisphères cérébraux. Puis vient la Ménora, le Candélabre qui représente les yeux. Ensuite apparaît la Kétoret, le travail de l'Encens, qui correspond à l'organe de l'odorat ; puis la Table des Pains de Proposition, qui représente la bouche. En sortant du Hékhal pour entrer dans la Cour, nous passons par une porte étroite qui correspond au cou. Puis Ezrat Israël, la grande salle, où se trouve l'Autel des sacrifices: celuici représente le système digestif, qui consomme les aliments – ici les sacrifices-. Puis vient la Ezrat Nachim, qui correspond au principe géniteur. En parallèle du "corps" ainsi décrit du Temple, nous trouvons les différentes chambres qui l'encadrent, et qui sont les membres supérieurs et inférieurs. 

On peut continuer l'analogie entre le Temple et le corps humain, non seulement au niveau de sa structure, de son "anatomie", mais aussi par rapport à sa fonction. En effet, le corps humain se nourrit d’aliments pour pouvoir se maintenir et ainsi permettre un équilibre parfait entre le somatique et le psychique; l'estomac digère les aliments ensuite le foie distille et filtre, pour ensuite rejeter ce qu'il ya à rejeter et pendre ce qu'il y a à prendre. Ainsi l'Autel correspondant à cet appareil digestif filtre les maladies et prolonge la vie de l'humanité. La Table des Pains de Proposition symbolise (et sera aussi le canal) de l'abondance alimentaire dans le monde ; l'encens apportera la paix, et la sérénité ; le Candélabre de lumières dispensera l'intelligence et la sagesse à tous les peuples.

 Nous pouvons donc comparer le Temple à une sorte d'immense "salle des machines" qui dirige le monde dans son ensemble. Lorsque la Kétoret (l'encens) est préparé comme il se doit elle annule la colère des peuples et les guerres, elle établit la paix; si une guerre éclate dans le monde, c'est parce qu'il existe une lacune dans la Kétoret. Ou bien s'il y a une famine dans le monde, c'est parce que les Pains de proposition n'ont pas été préparés ou présentés comme il faut. Enfin l'Autel joue un rôle prépondérant, celui de la sélection entre le bien et le mal. Tout comme le système digestif absorbe ce qui est bon pour le corps et rejette le reste, ainsi l'Autel, en consommant les sacrifices, notamment le sang et les graisses, joue ce rôle de sélection pour le monde entier, sélectionnant ce qui est nécessaire pour chaque peuple et éliminant le superflu et le mal. Ainsi le Cohen Gadol – Grand prêtre, tel un ingénieur s'occupant du bon fonctionnement de ses machines pour assurer le déroulement normal des différentes activités de son usine, doit veiller à la parfaite exécution dans tous les moindres détails du travail quotidien effectué au Temple. Il en va de la bonne marche du monde entier. 

Comme le dit le Midrach, "si les peuples savaient combien le Temple leur prodigue leur bienêtre, ils le construiraient en or" (Bamidbar Rabba 1, 3. Voir à ce sujet le commentaire du Maharal dans Netzah Israel chapitre 5)[1]. Espérons que le message universel inscrit dans le Temple se révèlera aux peuples, et qu'ainsi Israël et les nations œuvreront de pair pour faire advenir le Bien à toutes les créatures de la terre. 

Rav Mordékhai Chriqui 



PARACHA CHEMOT- PEKOUDE - NOMS ET NOMBRES - L'UNION DE L'ESPACE-TEMPS ET ETRE 

Le Sefer HaYetsira nous enseigne dans sa première Michna que Dieu a créé l'univers avec la dimension de Sfor, qui signifie le nombre, mais aussi l'écriture (séfer) et la parole ou le conte (sipour). Ces trois dimensions, articulées autour de la racine Sfor, sont donc les fondements de la création du monde. Le texte ajoute que Dieu a fait acte de création avec les dix nombres premiers et les vingt-deux lettres de l'alphabet hébreu, qui constituent les trente-deux voies de sagesse. Il y aurait donc dans la notion même de nombre une clé pour comprendre la création du monde. La racine SFOR nous renvoie évidemment à la notion des dix séfirot, dont on sait qu'elles sont le fondement du monde et qu'elles le font fonctionner. Ces séfirot révèlent chacune un aspect du dévoilement divin dans le monde, limité en soi, mais illimité dans leur conjonction. En effet, la séfira de hessed (amour), par exemple, provient de l'amour de D.ieu pour ses créatures, mais un monde fondé uniquement sur la dimension d'amour serait incomplet et déséquilibré dans son fonctionnement. C'est pour cela que la séfira hessed (comme toutes les autres séfirot) ne peuvent se comprendre et s'articuler dans leur influence sur le monde qu'avec toutes les autres séfirot, comme par exemple celle de rigueur. Ainsi, la séfira provient de la notion de nombre, c'est-à-dire de limite, qui est essentielle à la compréhension de la notion de création: le monde n'est rien d'autre que le passage de la lumière infinie de D.ieu à la contraction de la Présence Divine qui se révèle, se limite, pour laisser place à autre chose que l'Infini Divin. Mais cette limite a besoin aussi d'une trace de la Présence de D.ieu qui se manifeste par la parole (sipour) et l'écrit (séfer) pour gérer le monde dans son infinitude de possibles.

 Si la création s'est faite par le nombre, la sanctification de l'espace par la construction du temple se fait aussi par le compte d'Israël. Quant au temps , il correspond au sipour , conte, l'histoire , sa sanctification se fait par le shabbat, l'arrêt du temps , la menouha. L'homme correspond au livre , zé sefer ha-Adam, voici le Livre de l'homme. Sa sanctification se fait par l'adhésion avec l'Éternel. 

C'est pour cela aussi que la dernière paracha du livre de Chemot - les Noms de Dieu s'ouvre sur les comptes des enfants d'Israël (Pekoudé). Ces comptes ne sont pas dressés par Moïse dans le seul but de montrer au peuple son honnêteté. Ils viennent aussi, à un niveau plus profond, nous expliquer que le monde fonctionne grâce à des nombres, révélateurs en partie de la sagesse infinie de D.ieu. En conjonction avec les lettres, grâce au conte, ils sont la clé de voûte de la formation du monde et de l'histoire. 

Rav Mordékhai Chriqui 



PARACHA PEKOUDE - À PROPOS DU SHALOM

 Dans son Discours sur la Délivrance le Ramhal a effectivement parlé du « Shalom » comme étape essentielle à la révélation de l'Unité. Cependant le Shalom dont parle notre maître, c'est le Yessod, le principe divin du fondement qui s'unit à la Présence divine - la Shékhina. En d'autres termes seul Dieu peut faire la paix entre nous, entre les hommes, entre les nations. La condition pour établir cette paix passe par la sainteté de l'union avec Dieu. 

Je propose une lecture des § 64 et 65 du Discours de la Délivrance (Maamar ha-Guéoula, Éd. Ramhal) 64. 

Le côté de la sainteté face à celui de lʼimpureté 

[…] Au commencement, lʼÉmanateur a créé le côté de la sainteté mis à part du côté de lʼimpureté, et toutes les plus grandes aux plus petites choses du monde dépendent de ce principe. Le prophète Amos (9, 13) dit : « Voici des jours venir, dit Hachem, où le laboureur rencontrera le moissonneur, le fouleur de raisin avec le répandeur des semences ». Lorsque la Shékhinah exerce son influence avec toutes ses capacités réparatrices, elle puise dʼun flux qui prend place en premier lieu et aucune autre illumination ne rentre en ligne de compte, tant elle est magnifique. Ce flux [yessod] est nommé Shalom. Quand ce luminaire se renforce, toutes les plus petites aux plus considérables créatures se lient à lui et lorsqu'il agit sur elles, elles connaissent une grande sérénité. Il est issu des plus profonds arcanes du yessod, et lorsque tiféret sʼest unie à malkhout au commencement, pour créer le monde, alors ce luminaire s'est considérablement intensifié. Pourquoi ? Parce que le yessod supérieur, aussi appelé Shalom, d'où provient sa lumière, coïncide au yessod inférieur et s'est lié à lui. Lorsque Shalom supérieur et Shalom inférieur coïncident, Isaïe (57, 19) dit : « Celui qui crée par le fruit des lèvres : Shalom, Shalom, pour l'éloigné comme pour le proche », car à ce moment l'abondance (shéfaʼ) est parfaite, la sérénité sʼépanche sur tout.

 Mais la qlipa (l'écorce) déteste ce Shalom, comme il est écrit dans les Téhilim (120, 6) : « Trop longtemps mon âme a vécu dans le voisinage de ceux qui haïssent le Shalom », là-même où se trouve ce Shalom du côté de la sainteté, la guerre contre celle-ci du côté de l'impureté s'intensifie. Au sujet de cette bivalence des contraires, Qohélet (3, 8) écrit : « Temps de guerre et temps de Shalom », car lilith, la force obscure, désigne le «°temps de guerre» et la Shékhinah sainte le «°temps du Shalom°». 

Lorsque les degrés de sainteté se renforcent et intensifient leur domination, tous les éléments sont gagnés par la joie et un grand amour, puis l'union intervient du fait qu'ils se sont rattachés à leur commune racine. C'est le contraire pour l'impureté, tous sont séparés les uns des autres en raison de l'implacable din qui les domine, on ne trouve entre eux ni amour ni  fraternité ni union. Lorsqu'ils s'efforcent d'agir, il n'en résulte que conflits et discordes, comme les Téhilim (92, 10) l'écrivent : «Les artisans du mal se disloqueront ».

 C'est ainsi qu'il est écrit : « Temps pour guerre et temps pour Shalom », au même temps où règne le Shalom au sein de la sainteté, l'impureté est plongée dans la guerre. Ces choses sont extrêmement profondes. C'est également à ce propos que le Talmud Pessahʼim (49b) dit°: « L'ignorant frappe et s'unit ». Telle est la situation à la racine. 

 La force qui anime la qlipa : la haine du Shalom et de lʼUnité 

La qlipa hait le Shalom et lorsqu'elle reçoit quelque force du fait des mauvaises actions des êtres en-bas, elle obscurcit le rayonnement du Shalom, tel que le prophète Zacharie (8, 10) dit : «Pour les allants et venants il n'était point de Shalom ». Par contre, lorsque la sainteté se maintient fermement alors Shalom se renforce, et grâce à lui toutes les créatures connaissent la sérénité et le calme, car toutes reçoivent par son intermédiaire, très paisiblement, à ce sujet Vayiqra (26, 6) dit : « Je ferai régner le Shalom dans ce pays, vous serez en repos et personne ne vous effrayera ». Le Shalom dʼen-Haut maintient celui dʼen bas pour lʼeffectuer et le dévoiler avec force et grande intensité, mais lorsque la qlipa obscurcit, le Shalom est occulté, quand elle sʼaffaiblit : « Je ferai régner le Shalom dans ce pays », étant donné quʼil se révèle grâce à cette force suprême qui sʼunit à lui. Depuis lors : « vous serez en repos et personne ne vous effrayera », et le principe de paix : « vous serez en repos oushekhavtem » est le même que celui de : « il se coucha vayishkav en ce lieu» (Beréchit 28, 11). 

Vayiqra (26, 6) dit : « Je ferai disparaître du pays les animaux nuisibles°» car lʼincirconcis et lʼimpur ne pénètrent plus dans le lieu qui véhicule le Saint et « le glaive ne traversera point votre territoire ». Nos Sages du Talmud (Taʼanit 22b) disent : «°Pas même un glaive de Shalom ». Cʼest ce Shalom quʼhaïssent les méchants et les impurs, comme les Téhilim (120, 6) le déclarent : « Trop longtemps mon âme a vécu dans le voisinage de ceux qui haïssent Shalom ». Lorsque le Roi, Béni est-Il, décide de libérer Son peuple, Il le fait de la même façon quʼIl les a libérés à chaque fois. Il tire alors un glaive vengeur de ce Shalom, glaive au sujet duquel les Téhilim (149, 6) écrivent : « Un glaive à deux tranchants dans leur main », cʼest ce Shalom qui protège Israël, et ce glaive est nommé°: « glaive du Shalom ». Lorsque lʼimpureté tente de se renforcer, ce glaive est brandi contre elle, il se tient fermement et la décime. Cependant, étant donné que la racine de ce glaive est le Shalom, la Torah (Devarim 20, 10) dit : « Quand tu marcheras sur une ville pour l'attaquer, tu l'inviteras d'abord au Shalom », sʼils acceptent de se soumettre au Shalom, ils pourront vaquer à quelque place, mais s'ils refusent et se rebellent : « Tu feras périr tous ses habitants mâles par le tranchant de l'épée » (Devarim 20, 13), c'est la définition du glaive dégainé du Shalom. 

Lorsque le monde sera bien réparé, ces « animaux nuisibles » disparaissent et Isaïe (25, 8) dit : « À jamais Il anéantira la mort », cette épée ne sera plus du tout nécessaire, car tout est accalmie et apaisement°: « Et sa résidence sera entourée de gloire » (Isaïe 11, 10).

 La réparation plénière et entière de la Création dépend du retranchement des qlipot car ce sont elles qui obscurcissent le rayonnement du Shalom sur lequel repose la sérénité du monde. Lorsqu'elles disparaissent, le monde demeure uniquement dans la paix et le calme. Il sʼagit là du bienfait le plus précieux parmi toutes les consolations auxquelles nous aspirons : la réparation du monde dans son absolu de perfection, sans aucune terreur.

 Rav Mordékhaï Chriqui


 SOMMAIRE 

PARACHA ''PEKOUDE'' : LE TEMPLE

PARACHA ''PEKOUDE'' : LES FONDEMENTS DU TEMPLE ET L'UNIFICATION DES MONDES

LE MYSTERE DU TEMPLE DE JERUSALEM

CHEMOT- PEKOUDE - NOMS ET NOMBRES - L'UNION DE L'ESPACE-TEMPS ET ETRE 

À PROPOS DU SHALOM

mardi 31 août 2021

les 138 Portes de la Sagesse 35/138

Les 138 Portes de la Sagesse - Porte 35

Chapitre 4 - Porte 35 - Adam Kadmon et ses ramifications

Porte 35- cours audio du Rav Mordékhaï Chriqui Chlita





Nous allons faire un résumé de ce que nous avons appris des portes 31-32-33-34.
Dans la porte 31, nous avons expliqué le premier ordre qui a reçu le Or émané, la lumière première et qui s'est révélé dans le principe du Réchimou qui sont en eux-mêmes les dix Séphirot sans avoir au départ de construction. 
Cette construction qu'elles ont reçue est cet ordre que l'on a appelé la ''forme de l'homme'' où sont ordonnés le Kéter, la H'okhma, la Bina et où la droite et la gauche apparaissent puis après, il y a H'essed et Guévoura qui sont les deux bras , Tiphéret étant le corps puis Netsah' et Hod, les deux jambes et Yessod en tant qu'appareil reproducteur. La Malkhout réunit toutes ces Séphirot.
C'est la Forme de l'homme. Nous pouvons voir aussi cette structure avec le nom י.ה.ו.ה lui-même. La pointe du י est Kéter et le corps du י est H'okhma, le premier ה représente la Bina, le ו représente les six Séphirot inférieures et le dernier ה représente la Malkhout. Donc même dans le tétragramme sont englobées les dix Séphirot.
Nous allons essayer d'expliquer cette ressemblance entre l'ordre du nom AVAYA et la forme de l'homme. 
Ce י.ה.ו.ה se transforme en un remplissage יוד.הי.ויו.הי . Les quatre lettres de son nom représentent Adam Kadmon qui sont cachées et ses émanations (ses remplissages) sont ce qui va se révéler de ce nom (ab, sag, ma, ben). 
Il y a une première révélation par le nom de 72 avec les י. 
Puis une deuxième révélation par le nom de 63 avec le remplissage יוד.הי.ואו.הי puis une troisième révélation par le nom de 45 יוד.הא.ואו.הא  et enfin 
une quatrième révélation avec le nom de 52 יוד.הה.וו.הה.
 Le nom simple est caché et ce ne sont que ses émanations qui se révèlent. Cet ordre est ce que Dieu a voulu qu'il y ai que ce soit dans l'aspect des créatures ou que ce soit dans l'aspect de la direction.
Tout ce que va faire Dieu au niveau des créatures qu'elles soient des âmes, des anges ou des êtres de chair, tout est inclus au niveau du Réchimou et même ce qui va se révéler dans le temps.

 Mais de quel temps parle t-on? 

En vérité de toute sorte de temps que ce soit le temps qui s'appelle les ''six mille ans'' qui est la révélation des lumières au niveau des yeux avec leurs réparations spécifiques qui sont les lumières du front mais les lumières des oreilles, des narines et de la bouche sont dans leur principe le temps des autres millénaires qui sont après le sixième millénaire et qui sont les septième, huitième, neuvième et dixième millénaire qui englobent et le temps et l'éternité.

 Dans ce chapitre, le Ramh'al parle de ce qu'est appelé le ''monde'', des limites du monde. Adam Kadmon est l'arbre principal mais il y a beaucoup d'arbre tout autour. Beaucoup de mondes qui sont appelés ''vêtements'' que les Tsadikim vont plus tard hériter. 
Tous ces mondes viennent de la force du Réchimou et non de la force de l'union du Kav et du Réchimou. Les autres arbres sont des directions selon le Réchimou. Adam Kadmon est dans le mystère du lien entre le Kav et le Réchimou. C'est-a-dire l'unification et la domination du Kav sur le Réchimou dans le mystère du retour du mal au bien.
Ce qui n'est pas le cas des autres mondes où le mal est mal et le bien est bien et où n’apparaît pas la domination du Kav sur le Réchimou.

 Quelle est la différence entre A-K et les autres monde?

A-K contient tout. Chaque Séphira a beaucoup de détails et un arbre peut être un détail qui s'épanche dans toutes ses notions. Par exemple le H'essed de H'okhma de Bina ne ressemble pas au H'essed de la Guévoura. Il y a énormément de détails et dans chaque Séphira, il est possible de trouver un détail qui s'épanche. L'arbre principal englobe toutes les Séphirot qui agissent toutes ensemble, c'est ce qui s'appelle l'unification
Ce qui n'est pas le cas pour les autres arbres qui sont dans une notion de Séphirot spécifiques détachées de l'ensemble. C'est la différence intrinsèque entre A-K et les autres arbres qui tournent autour de A-K. Ces mondes ne sont que des vêtements, ils n'ont pas la puissance d'agir, ils n'ont pas une autonomie mais ils ont une existence indépendante mais non séparée. Ils agissent toujours par l'influence de A-K. Dieu a voulu qu'ils aient une existence particulière et c'est le principe des 70 arbres et des 70 nations. 
Les enfants d'Israël ayant vu dans le désert douze sources d'eau qui représentent les douze Partsoufim, visages, de Atsilout et les 70 dattiers qui sont le principe des 70 nations. C
'est la notion de séparation qui ne peut se réunir au divin mais qui peut agir pour le divin par l'intermédiaire d'Israël qui est son moteur d'action. Car seul Israël a un rapport avec cet arbre qu'est Adam Kadmon qui est l'arbre de l'union où le mal peut revenir au bien
Ce qui n'est pas le cas des autres arbres et donc des autres nations qui ne sont que dans le détail. Il y a donc une action globale qui est dans l'unification comme un tout bien qu''il y a des moments où une Séphira va agir plus fort que d'autres Séphirot qui vont elles être enflammées par elle et s'unir dans l'action. L'arbre qu'est Adam Kadmon est le principe même, la construction du chiffre dix. À priori ce chiffre de dix n'intervient pas dans l'essence même de Adam Kadmon. 
alors pourquoi est-il si important? 
Il y a deux sortes de compte.
 L'action de A-K va se faire par toutes les dix Séphirot en même temps. Et donc la notion de compte et uniquement dans A-K va se faire d'une manière à toucher l'essence même de A-K car si une des Séphirot ne jouait pas son rôle, tout A-K serait en dysfonctionnement.
 Le Ramh'al veut nous dire ici que AB-SAG-MA-BEN sont A-K. Seule la face de A-K va se dévoiler. Il y a les quatre sens dans la face ''ouïe- vue-odeur et parole''. 

Comment se forment les sens?

Il y a d'abord les orifices qui se font et le but de ses orifices qui est la formation des sens. C'est le départ de la construction de tous les mondes qui se fait par gradation. Cette gradation s'appelle ''Ozen-H'otem-Pé-Énaïm-Métash'' cependant ces lumières ne sortent pas par gradation pour cela elles sont appelées rayonnement. La nature des gradations qui se révèlent, se tiennent selon leurs niveaux et donc la lumière des yeux est plus grande que la lumière des oreilles, du nez, de la bouche. Leur formation est par gradation ce qui n'est pas le cas de leur sortie qui se fait après c'est-à-dire leur révélation se fait en dernier. 
Ces orifices sont le principe des Kélim. Il y a des Kélim qui reçoivent et des Kélim qui émettent. Les sens ne sont pas que des organes qui perçoivent l'extérieur mais ils émanent aussi un rayonnement qui vient de l'intérieur comme la joie, la tristesse, la colère la mansuétude...ce sont des expressions de l'intériorité que la face révèle. Ils ne font pas que percevoir mais ils émanent aussi.

Comment ces orifices sensitifs se sont-ils formés dans Adam Kadmon? 

Par la force de la Néchama, par l'intériorité de A-K qui se révèle après par la formation de ces organes sensitifs. Cette révélation se fait en une seule fois, d'un coup et donc nous ne pouvons comprendre le lien entre l'intériorité et sa révélation. L'intériorité de A-K est du niveau de l'éternité qui se révélera après le dixième millénaire. Ce qui n'est pas le cas pour les branches de A-K qui sont du niveau de Pé-Hotem-Ozen-Séarot'' les septième, huitième, neuvième millénaire qui sont d'autres niveaux de gradation dans l'éternité.
Le mystère du Kéli est expliqué par le Ramh'al dans le principe de l'union du Makif et du Pénimi. Au départ, ils sont éloignés l'un de l'autre au niveau des oreilles puis ils se rapprochent au niveau des narines jusqu'à s'unir au niveau de la bouche. Il y a deux sortes de lumières et toute cette révélation est appelée la ''forme de l'homme''.
 Mais il y a plusieurs formes d'homme. Il y a une forme d'homme où le Kéli n'agit pas tant que cela où il est annulé, avalé où le corps est assujetti complètement à son intériorité. 

Quand est-ce que le corps fixe plus? 

Dans les lumières des yeux, le Kéli se trouve avec tous ses détails, avec ses dix degrés. De même dans le corps de l'homme, les yeux sont ce qui vont fixer tous les détails de l'homme, ses perceptions intérieures et extérieures. Et donc c'est au niveau des yeux que c'est fait la malédiction. Et des yeux se sont formés les dix Kélim. 

Quelle est la différence maintenant entre les lumières des oreilles et les lumières des yeux?

Dans les lumières des oreilles, le Kéli ne se trouve pas encore bien qu'il a une existence-racine déjà à leur niveau mais il est annulé complètement par l'existence de la Néchama qui elle est le référent actif. Dans le nez, le Kéli commence à se révéler. À ce niveau, le Kéli est sous la domination de la Néchama. Dans la bouche, la Néchama et le Kéli sont pratiquement à égalité. Le Kéli étant complètement formé avec tous ses détails (ses dix degrés) mais il est encore englobé dans la Néchama. C'est ce qui est appelé ''AKOUDIM'' où le Kéli est toujours rattaché à la Néchama, ce sont les lumières de la bouche.
 Mais au niveau des lumières des yeux, tous les détails se révèlent pour cela, il y a une force qui se réveille qui va révéler la tête, les bras, les jambes...cela veut dire qu'au niveau des yeux, il y a eu la brisure des Kélim. C'est à ce moment que la force du Kéli va se renforcer et se révéler. Et alors la lumière se retire et le mal se renforce où l'existence de l'acte va se révéler, c'est le monde présent. C'est un monde où le Kéli montre sa puissance dans toutes ses parties et domine. Ce sont les lumières des yeux. Sa réparation va se faire par les lumières du Métsah', du front. C'est le mystère de ''AH'AP-ÉnaÏm '' ''oreilles-nez-bouche-yeux''. Il y a à ce niveau la forme d'un homme du haut jusqu'au bas. Dieu dessine la forme d'un homme idéal qui petit à petit descend de niveau jusqu'à ce qu'il y ai une égalité des forces de la Néchama et du corps. C'est maintenant la préparation des mondes très éloignés du monde que l'on connaît. Il ne fait que faire la préparation de ces mondes à ce niveau.
 A-K est le plan des mondes et aussi le but de tous ces mondes, comment sera l'homme parfait à la fin des temps. Dieu prépare, délimite déjà le cadre du monde futur avant de délimiter le cadre de ce monde présent. La réalité de ce monde vient après la réalité du monde futur, il est construit selon la structure du monde futur ''la fin qui est l'acte est la pensée au départ''.

Comment expliquer maintenant ce que dit le Ari Zal où les lumières du Makif étaient éloignées des lumières intérieures? 

La notion du Kéli va en se révélant. Au départ, il y a la forme de l'homme déjà mais selon les lumières de SAG qui sont les lumières des ''oreilles-nez-bouche'' qui est un niveau extrême, c'est la Bina qui est le niveau du monde futur. Mais l’enchaînement par gradation se trouve au niveau de la structure de l'homme, depuis l'homme idéal jusqu'à l'homme de ce bas-monde. La structure de l'homme idéal est au niveau des lumières des cheveux, des oreilles et du nez, les lumières de la bouche qui est la situation intermédiaire où il y a la situation de la brisure des vases au niveau des lumières des yeux où le Kéli peut se renforcer pour dominer la lumière qui va se déconnecter du Kéli et entraîner la mort de ce même Kéli. Mais cette brisure est aussi pour le bien car cette construction va amener à révéler les lumières de MA. La révélation de l'action est ce qui est appelé ''Kéli''. Si nous disons qu'il y a un enchaînement dans la gradation, celle-ci ne se fait pas au niveau des sens ''Ozen-H'otem-Pé'', elle ne se fait qu'à partir de Atsilout qui va sortir Bérya-Yétsira-Assya. 
A-K est la structure de la création, au début c'est un seul ''morceau'' où tout se trouve à l'intérieur qui va plus tard se diviser en deux parties, une partie en bas et une partie qui reste en haut. Pour cela, lorsque le bas agit, le haut aussi va être affecté. Et tout du fait que ces deux parties font UN dans A-K. Nous ne savons pas exactement ce que sont les sens. Nous ne percevons que leur fonction de réceptacle, de l'extérieur vers l'intérieur. Ils ont cependant une intériorité qui émane des noms divins. C'est la Néchama qui va fixer cette construction du corps.
Les noms divins qui se trouvent dans A-K, fixent ces orifices qui vont révéler les sens. Et selon la face, les sensations vont se révéler mais ce ne sont pas les sens. Ce sont les perceptions que les sens vont utiliser pour recevoir de l'extérieur. Les sens sont de l'ordre de la Néchama alors que les sensations sont de l'ordre du corps.
''Adam Kadmon" A-K fait le lien entre le Kav et le Réchimou qu'il a pris en tant que Kéli et la lumière qui sort par les sens est la lumière qui est déjà liée au Kéli''. A-K est le Réchimou mais c'est aussi le Kav qui se lie à lui, en même temps! La Néchama et le corps!

Il y a déjà cette notion de Kéli à l''intérieur car déjà la lumière qui sort par les sens est liée au Kéli. Le Ramh'al relie la source du Kéli aussi dans l'intériorité de A-K et pas seulement dans les perceptions. ''Car c'est après que A-K sort le Kéli par les lumières de la bouche mais c'est la lumière qui amène avec elle la notion du Kéli''.''Et ce n'est que cette lumière qui est apte à construire les constructions selon ce plan de A-K. Et il sort ce qui doit se construire de lui toutes ces constructions désirées (c'est-à-dire A-B-Y-A et l'homme matériel) et s'étend par gradation (depuis les oreilles au nez et du nez à la bouche) selon le besoin de ces constructions.''la gradation ne se fait que dans l'épanchement, dans le dévoilement c'est-à-dire par le passage de ''Ozen-H'otem-Pé'' mais les lumières ne sortent pas par gradation.'' Dans A-K, se fait le lien du Kav avec le Réchimou car toutes les notions de A-K sont pour les besoins de l'union du Kav et du Réchimou ensemble car ils sont les deux bases de la conduite.''dans les paroles du Ari Zal, ce n'est pas écrit ainsi: les Séphirot naissent lorsque le Kav entre dans le H'allal et se met à tournoyer en faisant des cercles d'abord le Kéter puis H'okhma, Bina ….l'une à l'intérieur de l'autre comme des peaux d'oignon. Qu'est-ce qui fait ces Séphirot, le Kav.'' toute l'intention est de faire revenir le mal au bien.'' par l'intermédiaire du Kav, le Réchimou revient au bien. Car le Réchimou est la matérialisation de la dissimulation. Le mal s'enracine dans la conduite après la dissimulation dans les lois qui sont dans ce Réchimou. Et dans chacune de ces Séphirot, il faut que le Kav se renforce afin de dominer pour ramener le Réchimou au bien. C'est le principe de l'âme et du corps car le but de l'âme est d'inverser les forces du corps pour les ramener vers elle. Car c'est dans le corps que se trouve toute la notion du mal et l'âme est placée dans le corps pour cette intention, afin de dominer sur tous les aspects du corps afin de les faire revenir au bien. Et ceci peut se faire par la force des Mitsvot que la volonté suprême a préparées pour cela. Il n'y a pas besoin de parfaire l'âme dans ce monde.
 Le but de l'âme dans ce corps est pour le corps lui-même, pour purifier le corps. De même la notion du Kav est la purification de l'existence. Le Kav agit par dissimulation car toute la notion d'existence est simplement d'aller vers l'âme et le corps où se trouve le but qu'est le retour du mal au bien. 
Donner une existence au corps au départ indépendant puis séparée de l'âme pour après que le corps prenne conscience qu'il n'y a rien d'autre que lui et plus encore, tout ce que le corps fait, c'est selon la volonté divine.
 Et c'est cela le but: que le corps perçoive l'unité divine. L''homme matériel étant la fin de la création et Adam Kadmon la tête de toute l'existence. La racine de l'existence est le Tsimtsoum. C'est le plan de l'homme idéal, le nom de 72. puis après, il y a une gradation, un rabaissement jusqu'à l'homme matériel où le corps est égal à l'âme. 
Et cela est le niveau uniquement du premier homme dit le Ramh'al. L'homme d'aujourd'hui est complètement dominé par le corps. Jusqu'à la sortie d’Égypte, le mal dominait complètement, au don de la Torah, on est revenu à une égalité parfaite entre l'âme et le corps car à ce moment a été enlevé le poison du serpent primordial. Puis il y a eu le veau d'or qui nous a ramené au niveau d'après la faute du premier homme où le kéli domine la lumière. 
Chaque faute qui se matérialise dans ce monde par un juif est la conséquence de la faute du veau d'or. Les nations sont sous la domination de la faute originelle du premier homme alors que Israël est sous la domination de la faute du veau d'or, nous n'avons plus de lien avec la faute originelle grâce au don de la Torah. Le monde doit sortir d’Égypte même à la fin des générations du temps du Mashiah' mais Israël est déjà sorti. La sortie d’Égypte est en fait la sortie de l’attraction de la force de la nature. De manière communautaire, le peuple juif est sorti de cette attraction de la matière et de ses lois
. La faute du veau d'or est d'un autre niveau où l'âme est sous la domination des forces spirituelles impures et non matérielles.
Il y a donc deux sortes d'homme, un en haut ''Adam Kadmon'' et un en bas qui est ''Adam Harichone, le premier homme 'A-K étant le plan de la création qui va aller en gradation jusqu'au premier homme. Tout ceci n'est que dans la pensée divine de l'Émanateur. A-K est le début de l'existence et l'homme est la fin de l'existence et ce que veut Dieu est que l'homme qui est la fin de la création revienne au début de la création, ce qui va arriver à la fin du dixième millénaire.'' Et toutes les lumières qui sortent de A-K, (par Ozen-H'oten-Pé) vont alors toutes par gradation l'une après l'autre tout le temps dans le mystère de l'âme et du corps jusqu'à ce que ceux-ci sortent en bas à leur endroit.'' par la sortie des lumières dans Ozen-H'oten-Pé, l'âme va en diminuant. Le corps restant le corps mais au départ l'âme est très puissante.
Notre travail est de faire le contraire deOzen-H'oten-Pé, nous devons renforcer les lumières de l'âme. Mais Hachem a fait en sorte de réduire la puissance de la Néchama afin qu'elle soit à égalité avec le corps afin que celui-ci puisse se révéler. Car si la lumière reste dans sa puissance originelle, le corps ne peut avoir d'existence. Et c'est cela la gradation, la diminution de la puissance de la Néchama. Car lorsque les lumières sont dans les oreilles, le Makif est éloigné de la lumière intérieure et de ce fait, le corps ne peut avoir d'existence jusqu'à descendre dans la bouche où les lumières s'unissent pour alors créer le Kéli. C'est le mystère de Ozen-H'oten-Pé, c'est la lumière qui se rétrécit
La lumière des yeux est la lumière la plus basse d'un côté mais c'est par elle que l'élévation va se faire.'' le Kav s'unissant au Réchimou transforme celui-ci en Kéli. C'est-à-dire que cette union qui se fait, va faire que le Or devienne l'intériorité et le Réchimou devienne l'extériorité, le Kéli. Le Or illuminant dans le Kéli pour le purifier. Et la lumière qui sort par les sens est la lumière qui est déjà unie au Kéli. Avant de sortir, le Or est déjà uni au Réchimou afin qu'il devienne déjà un Kéli. Il ne faut pas penser que le Or qui sort est la lumière nue et simple car il est déjà dans la notion de d'union qui s'est déjà faite. Ce sont des lumières qui sont déjà inclues dans des Kélim. 

Qu'est-ce qu'un Kéli?

La matérialisation d'une action qui se tient déjà pour agir, qui se tient déjà à se révéler. La lumière infinie ne se tient pas à être révélée. Mais il y un aspect où la lumière se tient à être révélée, c'est le mystère du Kéli: celui-ci permet au Or de se révéler. Cette particularité de se révéler se trouve déjà dans le Or lui-même avant sa sortie des sens de A-K. Et donc, cette lumière bien qu'elle apparaisse au départ sans le Kéli, (les lumières de 72, des cheveux) mais en vérité, il y a le Kéli mais qui est tellement avalé par la puissance de la lumière du Or, qu'il n'y a même pas un souvenir de celui-ci qui se révèle.
 Pour cela, dans les lumières des cheveux, il n'est mentionné aucun signe d'aucun Kéli mais il est déjà avec le or.''pour cela, il sort après le kéli par les lumières de la bouche'' par la gradation, en diminuant la puissance de la lumière, le Kéli apparaît. Et si la lumière était simple sans association avec le Kéli, il aurait été impossible de sortir le Kéli de cette lumière. Car le Or et le Kéli sont deux entités complètement différentes. Il est impossible qu'une sorte de création puisse engendrer une autre sorte différente car la cause ne peut engendrer qu'une conséquence de son genre. La lumière étant d'un état dissimulé alors que le Kéli est un état de révélation. Il est évident donc que la notion de Kéli, donc de révélation est inclue dans le Or lui-même mais seulement tout en haut de la chaîne, il n'est pas perceptible et plus ce Or descend des oreilles au nez puis à la bouche, plus le Kéli va se révéler, c'est-à-dire un épanchement, une continuation. Le Or étant ce qui va construire le Kéli qui a en lui la possibilité de se révéler. Le Or va faire fonction de révélateur de la nature du Kéli. Et donc ce n'est pas que le Kéli sort du Or mais il est avalé dans le Or. Et donc pour que le Kéli se révèle, il faut que le Or diminue d'intensité et c'est cela la révélation.
 Pour cela, le Ari Zal nomme les lumières des yeux le ''deuxième Tsimtsoum'' car au niveau des yeux de A-K, le Or se sépare. C'est le secret des lettres qui se révèlent dans Ozen-H'oten-Pé. Dans Ozen, nous parlons de la lettre Hé, ה, dans le H'otem, on parle de la lettre Vav,ואו. Donc les lettres et les Kélim sont liés. Tout endroit où se révèlent les lettres, cela montre qu'il y a la révélation des Kélim. 
Voici que dans les cheveux, il n'y a pas de lettre, cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas de Kéli, il y a déjà le Kéli mais il est avalé. Dans les oreilles, commence la révélation mais très peu par une seule lettre, la lettre ''Hé'' et dans le nez, il se dévoile plus par le Vav qui se remplie avec le Aleph ''ואו''. Et dans la bouche sortent 22 lettres. C'est la lettre Daleth qui est le principe des 22 lettres. 
Par les lumières de la bouche, c'est la révélation du Kéli qui se fait mais avant que ces lumières sortent de la bouche, la révélation se fait petit à petit. Cette gradation est dans le principe de la révélation.
Deuxième partie''et ce n'est que ce Or qui est apte à faire toutes les constructions'' puisque le Or inclus la notion de Kéli, car toutes les constructions ont besoin d'être selon le plan avec un corps et une âme, donc, il faut un Or qui ai cet aspect.''et il sort ce qui doit être construit, les constructions désirées'' nous voyons que les choses ne vont pas d'une manière parfaite car pour que les constructions se matérialisent de manière parfaite, il aurait fallu que toutes les Orot sortent tous les noms de manière égale.
 Et voici que AB, le nom de 72 sortent toutes les ramifications mais elles sont dissimulées et lorsque les orot de Ozen sont sorties, c'est AB de SAG qui est sorti, le nom de 63 ne sortant que trois aspects de AB seulement. C'est-à-dire les aspects supérieures de SAG. Dans H'otem, sortent les aspects intermédiaires de AB de SAG et dans Pé sortent les aspects inférieurs de AB de SAG. Puis sortent MA entièrement puis BEN entièrement.

 Où sont SAG de SAG, MA de SAG, BEN de SAG? Plus encore, les Orot des yeux sortent un seul aspect, BEN de AB de SAG. Où est MA de SAG? 
Toutes les particularités de SAG! Il n'y a pas d'ordre réellement. 
En fait, il veut arriver à une construction spécifique et pour cela, il révèle certaine forces spécifiques. Ce ne sont que des parties dosées de chacun des noms qui vont s'associer et pas un ordre complet. Cela nous fait comprendre qu'il y a un but spécifique et cet ordre de A-K va selon ce but et non selon ce que le Eïn Sof peut émaner mais selon ce qui doit se révéler.
 Des fois c'est tout le nom qui sort, des fois ce n'est qu'une partie. À chaque action (Kéli) il faut que s'unissent des Orot selon les particularités des actions qui doivent sortir. Toute action qui sort dans le monde, sort de MA et de BEN. 

Et on ne se demande pas pourquoi uniquement cela? 
Car la volonté suprême sait que pour sortir l'existence, il faut faire une association de certaines parties de chacune des forces des Orot. Pas plus pas moins sans aucun ordre logique. Et ces mesures qui sortent de A-K ont pour but de sortir Atsilout qui est un Partsouf, un visage et pour cela, la volonté divine fait sortir au départ tout AB puis une partie de SAG, une autre partie de SAG et encore une autre partie de SAG puis tout BEN et tout MA. Et de toutes ces orot, se forme la forme de l'homme telle qu'elle doit être.
Les orot de Ozen sont un aspect de l'homme de manière générale ou plutôt une préparation au corps. Depuis le départ, la forme de l'homme existe Ozen-H'oten-Pé. Cela veut dire que l'homme de ce monde a déjà la structure de l'homme du monde futur. C'est le même homme avec tous les degrés du monde futur. Seulement, l'homme de ce monde ne révèle pas ces degrés de Orot qui annulent les spécificités du corps mais au contraire, il les renforce. Alors les orot de l'homme parfait se cachent mais elles sont là et ce depuis le début de l'existence car c'est le but final. À chaque degré se révèle certaines parties de certaines Orot selon le besoin du degré. Il y a déjà le but dans l'intériorité de A-K. C'est déjà dans l'intériorité de A-K que se fait cette association des orot qui sortent du visage pour former petit à petit l'homme matériel. Pour cela, l'homme doit obligatoirement atteindre le monde futur car il a été conçu pour cela et uniquement pour cela. Mais pour cela, il faut d'abord sortir les orot de manière dissimulée selon la gradation pour accomplir la pensée divine. Les Orot pour qu'elles se révèlent, il faut qu'il y ai une greffe entre elles comme une graine qui s'enracine dans la terre. 

Qu'est-ce qui fabrique le corps si ce n'est les Orot de la Néchama?
 C'est le souffle qui construit la matière du corps.
Il faut donc à notre niveau fixer la Néchama dans le corps, c'est ainsi que se fait la construction de l'homme. Et lorsque la lumière se renforce, le corps s'annule et alors se reconnaissent les Orot de AB et aucune lettre alors ne se distingue car ce n'est qu'au niveau des oreilles que le corps commence à se révéler et de plus en plus dans les narines et complètement dans la bouche. Et encore plus dans les yeux. 
On voit aussi les forces de la Néchama, AB représente la Néchama de la Néchama qui sort des cheveux et c'est ce or qui sort en premier.
 Dans Ozen, c'est la Néchama qui sort,
 dans H'otem c'est le Rouah' qui sort et
 dans Pé c'est le Néfech qui sort.
 Lorsqu'un homme naît, il n'a que le Néfech, à la Bar Mitsva, 
il reçoit le Rouah' et
 lorsqu'il se marie, il reçoit la Néchama. 
Mais cela dépend du travail de l'homme car même à 80 ans, il peut n'avoir reçu que le Néfech. Dans les cheveux il n'y a que Néchama de Néchama et dans les oreilles, il y a déjà une dissimulation et il n'y a que Néchama qui peut se révéler et alors le corps commence à se révéler puis c'est la Néchama qui se dissimule dans les narines et enfin le Rouah' dans la bouche afin de donner une existence au corps, au Kéli. Et donc il y a une révélation par le moyen de la dissimulation. Les Orot de la bouche, du Pé, sortent dans le principe du Néfech.



Rav Mordékhaï Chriqui 
Retranscription Rav Michael Smadja

Publié par Blog Rabbi Moche Haim Luzzato 
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